Pendant les trois années de guerre qui suivront, Joseph grandira avec ses secrets, ceux du prêtre, et l'amitié de Ruddy. Mais le Père Pons ne se sent pas seulement investi d'une mission auprès de ces enfants de la guerre.... Il a un projet bien plus grand.
Il fallait bien que cela arrive un jour.....
Bien que l'ayant lu en très peu de temps (moins de 2 heures), j'ai été fortement déçu par ce roman d'Éric Emmanuel Schmitt. Si dans "Oscar et la dame en rose", ou "Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran", la religion était déjà présente, je ne l'avais pas ressentie que comme prétexte à un débat de fond plus vaste, une réflexion plus profonde et intéressante : les relations humaines, la connaissance de soi, la mort, la maladie, les différences etc...
Ici les digression sur la foi catholique et juive m'ont assommée, et la fin du récit de la guerre a fini de m'exaspérer. Cet acharnement des adultes à vouloir que les enfants se raccrochent à un Dieu ne pouvait évidemment que me faire réagir. Quant aux dernières pages, en ces temps de conflits israélo-libanais, elles ont pris une étrange résonance. Une conclusion comme une morale de film américain que j'exécre tout particulièrement.
L'aspect religieux mis à part (quoique ce soit vraiment le ressort de cette oeuvre), j'ai regretté également qu'Éric Emmanuel Schmitt ne fouille pas plus les situations et les personnages secondaires. En l'état, j'ai eu l'impression de lire la version accélérée d'une histoire qui aurait pu être bouleversante.
Du même auteur : Lorsque j'étais une oeuvre d'art, La part de l'autre, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, Oscar et la dame en rose, La nuit de Valognes, Le visiteur, Le baillon et L'école du diable, Odette Toulemonde, La rêveuse d'Ostende et L'évangile selon Pilate
Extrait :
- Il est vrai que je ne suis pas digne du Christ. Ma vie entière ne me suffira pas pour l'imiter... Cependant l'amour peut-il être un devoir? Peut-on commander à son coeur? Je ne le crois pas. Selon les grands rabbins, le respect est supérieur à l'amour. Il est une obligation continue. Ça me semble possible. Je peux respecter ceux que je n'aime pas ou ceux qui m'indiffèrent. Mais les aimer? D'ailleurs, ai-je autant besoin de les aimer si je les respecte? C'est difficile, l'amour, on ne peut ni le provoquer, ni le contrôler, ni le contraindre à durer. Alors que le respect...
Éditions Albin Michel - 189 pages
Commentaires
vendredi 8 décembre 2006 à 08h46
Pour ma part, j'ai au contraire beaucoup apprécié ce roman.
Peut-être parce qu'il fait écho à mon propre engagement envers les causes perdues. Je me suis beaucoup retrouvé dans le prêtre, et je me suis beaucoup retrouvé dans l'enfant, égaré, rejeté, déboussolé. Confronté à une image de "La Vérité" qui n'est pas la sienne mais celle d'un monde d'adulte pour qui tout est prétexte à s'entretuer. J'ai retrouvé des sentiments enfouis par rapport à la guerre, au Mal, à l'Enfance meurtrie, et puis les rêves qui s'écroulent comme s'écroulent des châteaux de cartes.
J'en ai lu d'autres, notamment L'Evangile de Pilate, que j'ai fortement apprécié aussi. Une autre lecture de la foi, qui se rapproche un peu de la mienne, qui me touche.
Pour revenir à ce Dieu auquel les adultes raccrochent les enfants avec acharnement, Laurence, je pense (et ça n'engage que moi, bien sûr ;)) que chaque être, y compris et surtout les enfants, ont la capacité de ressentir "quelque chose". Qu'on l'appelle divin, être supérieur ou Force Surnaturelle, ou autre... L'incompréhension du monde vient pour moi (c'est du vécu) non pas de la notion de Dieu, mais de ce que les hommes en font. Et c'est là que je rejoint Schmitt. Pour lui comme pour moi, toutes les religions parlent d'amour. Ce sont ceux qui les dirigent, qui interprètent les textes (Bible, Coran, Ramayana...) qui faussent tout et finissent par se battre au nom d'une vérité qui n'est pas la leur.
mardi 18 mars 2008 à 18h52
Je suis lycéenne et c'était un livre que je devais lire. Mais j'aime lire pour autant. Ce livre je ne peut pas dire que c'est un bon livre. Je le trouve niais et pas réaliste par rapport à ce qu'ont vécu les gens à cette guerre. C'est vrai qu'il est accessible à tout le monde, mais pour avoir lu des livres sur la guerre, l'image qu'en donne Schmitt est un peu trop simpliste...La guerre ce n'est pa seulement la rsistance, les "justes" c'est aussi tout les gens mort dans les camps de concentrations,la faim omni présente, à mon avis pas assez décrite. Je trouve en fait que ce livre et cette histoire racontée par la bouche d'un enfant de 7 ans n'est pas crédible.
mercredi 26 mars 2008 à 20h05
j'ai beaucoup apprécié ce livre. Il a plein d'émotion.Si vous aimez les histoire s de guerre je vous le conseilles.
samedi 29 mars 2008 à 08h12
Claire et aaaa, vous êtes l'exemple parfait de ce que la littérature peut déclencher comme réactions opposées. Personnellement, je suis plus enclin à partager l'avis de Claire. Ce roman était sélectionné ce mois-ci pour le prix des lecteurs du Livre de Poche 2008, dont je fais partie. À lire les réactions sur le forum, nous sommes nombreux à ne pas avoir souscrit à l'histoire que nous propose Eric Emmanuel Schmitt. C'est d'autant plus regrettable qu'il est capable par ailleurs d'écrire des romans bien plus ambitieux.
vendredi 4 avril 2008 à 15h04
peut-être un sujet trop "imposant" dans un livre trop court... je ne sais pas trop. Comme toi, j'ai été exaspérée par la question de la religion. Notamment sur les propos tenus à la fin du livre par le père pons. Sur le fait que le jeune garçon DOIT rester juif et ne pas se convertir etc...
vendredi 4 avril 2008 à 18h11
Choupynette : C'est exactement ce qui a fini de m'énerver à cette lecture. J'ai toujours eu beaucoup de mal avec les romans trop prosélyte, et celui-ci est pour moi un maître du genre... Ce qui n'est pas un compliment.
jeudi 24 avril 2008 à 15h42
Je ne suis pas d'aaccord. Pour moi ce livre est plein de bon sens et d'emotion ...
On s'attend a cette fin ( MAGNIFIQUE ) ! Ne dites pas que cela vous a surpris car c'est FAUX !!!
Eric-Emmanuel Schmitt a su trouver les mots juste pour donner une nouvelle vision de la guerre, pour que l'on puisse se retrouver de l'autre cote du miroir, pour regarder avec ADMIRATION le courage d'un homme et l'amour d'un enfant ....
Joseph ne se serait JAMAIS convertis, il le souhaitait car il pensais qu'en restant Juif, il ne verrais pas Dieu comme il l'avait vu dans l'Eglise.
Ce que le Père Pons voulait lui faire comprendre c'est que la religion n'importe peu du moment on l'on croit en Dieu.
Je conseille vivement ce livre. C'est un des rare livre ou j'ai pu trouvé un esprit rassurant, qui sans forcement y parvenir, essaie de repondre aux questions majeures de l'humanité ..
Et ouiii je vais peut etre un peut loin, et nombreux seront ceux qui n'accepteront pas mon jugement, le qualifiant de trop INCERTAIN ..
Pour les autres, faites vous une idée par vous même ! Vous ne serez pas deçu, du moment ou vous n'oubliez pas que l'auteur n'est qu'un auteur et que NOUS interpretons son histoire ....
Je vous laisses mediter ces mots !!
jeudi 24 avril 2008 à 17h01
Bonjour Laura,
pour commencer, merci d'être venue déposer ici tes impressions. Mais il est inutile de HURLER, nous ne sommes pas sourds


Et puis je n'ai pas dit que la fin m'avait surprise, j'ai dit qu'elle m'avait "exaspérée", nuance... Et tu vois, ton commentaire rejoint les mien finalement : il s'agit bien de prosélytismes religieux puisque tu dis toi-même : "du moment on l'on croit en Dieu." Et si l'on ne croit pas en Dieu? que se passe-t-il? On est condamné aux flammes de l'enfer? Si ce n'est que ça, comme je ne crois pas plus en Dieu qu'au Diable...
Ce que je ne veux pas, c'est qu'un livre me dicte ma façon de penser, et c'est un peu l'impression que j'ai eu avec ce roman.
Quant à méditer tes propos... et bien, j'y réfléchirai
mardi 16 septembre 2008 à 22h17
Je me suis permis de citer cette critique bien que je sois en désaccord. Un autre point de vue ici : L'enfant de Noé sur theol.ch.
Sans rancune
mercredi 17 septembre 2008 à 08h58
Bonjour Nicolas,
Mais que voulez-vous, je suis une athée convaincue et toute forme de prosélytisme a le don de m'agacer....
Vous avez bien fait. D'autant que ce que vous dites est loin d'être vexant.
lundi 3 novembre 2008 à 14h57
Cette histoire se base sur une histoire vraie. Elle vous semble peut-être simpliste mais est pourtant bien arrivée. (Ma grand-mère avait bien connu ce prêtre dont il est question ici.)
Comme dans ses romans précédents, EE Schmitt nous raconte ici une fable que chacun peut s'approprier. A chacun de trouver sa morale.
Je pense, contrairement à vous, que l'auteur a voulu mettre en évidence la connaissance de l'autre, et donc sa religion. Croyant ou non, il me semble important de connaître les religions qui fondent notre identité et ont fondé notre civilisation.
L'ouvrage en question pose aussi la question de la connaissance de l'autre, cet autre qui fait si peur quand on ne le connaît pas.
L'enfant est, à mon sens, important dans ce texte car il est à l'âge de l'étonnement. N'est-ce pas la première qualité d'un philosophe ? Il est aussi facteur de merveilleux, capable de faire fondre les préjugés pour voir l'autre tel qu'en lui même.
Mieux connaître l'autre, en ces temps troublés, n'est-ce pas justement lutter contre le racisme, le terrorisme, l'individualisme... ? Et on en revient au sujet du livre.
mercredi 5 novembre 2008 à 08h33
Bonjour Naïve
je suis bien sûr d'accord avec toi s'agissant de la connaissance des religions qui fondent nos société. Il est important de connaître pour comprendre et accepter. Mais connaître ne veut pas dire convertir. Pour moi, le christianisme est une mythologie au même titre que les anciennes croyances grecques. J'ai toujours aimé lire les mythologies grecques, mais pour autant, je ne vais pas soudain croire à l'existence de Zeus. Ce qui m'a gênée dans le propos d'Eric Emmanuel Schmitt, c'est le prosélytisme que l'on sent poindre derrière l'histoire. Or c'est toujours le prosélytisme qui a divisé au lieu de réunir.
jeudi 6 novembre 2008 à 15h25
Il me semble qu'il ne faut pas perdre de vue l'expérience personnelle de Schmitt en abordant ce livre. Une nuit, perdu dans le désert, l'auteur a versé en effet de l'athéisme vers la conviction d'une transcendance qu'il n'a pas su nommé. Nous ne sommes pas dans une révélation à la Claudel, derrière son pilier de Notre Dame, qui débouchera sur une véritable littérature prosélyte en faveur du catholicisme. Schmitt ne cherche à convertir personne, il ne milite pour aucune religion. Au contraire, il mène une réflexion sur les différentes façons dont cette transcendance s'exprime selon les traditions religieuses et philosophiques (L'enfant de Noé fait partie d'un cycle spirituel où nous trouvons tout à la fois Milarepa, mais aussi Le visiteur qui met en scène Freud...). Loin d'asséner une vérité, il soulève des questions et s'éloigne des stéréotypes véhiculés par les médias que les religions s'entredéchirent et qu'elles contraignent l'homme. Schmitt, nous offre finalement une vision de religions exemptes de tout fanatisme et rappelle le message fondamental et commun à chacune d'elles, la Règle d'or, message de fraternité, de croyance en l'homme et d'espoir. Le cadre-spatio temporel, n'est qu'un prétexte à cette réflexion derrière laquelle nous pouvons également trouver celle-qu'il mène dans la Part de l'autre. Les rôles que nous tenons ne sont jamais, ni tout blancs, ni tout noirs et le monstre n'est pas toujours celui que l'on croit ainsi ce Juif traître qui dénonce ses coreligionnaires ou cet officier nazi qui ferme les yeux sur le refuge du Père Pons...
En définitive, quel beau livre que celui-ci... que l'on soit ou non croyant, puisqu'encore une fois le plus grand n'est pas forcément Dieu, mais l'homme...
jeudi 6 novembre 2008 à 20h17
Désolé pour la faute énorme que j'ai faite, je ne m'étais pas relu... Honte à moi!!! "qu'il n'a pas su nommer", donc et avec "er" tout au bout.
dimanche 16 novembre 2008 à 14h03
Bonjour Boris.
Avec beaucoup de retard, je réponds enfin à votre commentaire, et en même temps je ne vois pas quoi ajouter à ce que j'ai déjà dit. J'ai bien conscience de tout ce que vous avancez, et je suis en grande partie d'accord avec vous, mais cela ne m'a pas empêchée d'être agacée par la fin un peu trop manichéenne à mon goût. 
samedi 1 mai 2010 à 09h22
Je suis une enfant de la guerre, depuis que je suis sur cette terre, je vis ma guerre, jamais je ne comprendrais pourquoi il y a eu un tel acharnement sur ma personne, on peut avoir connue la guerre, mais faire payer le poids de ses fautes à son enfant dépasse l’impensable, j’ai vécue aves « des fausses identités », je n’ai pas pu faire mes études, j’ai vécue entre la cave et le grenier, personne ne devait me voir ni me parler, humiliée, bafouée, martyrisée, j’ai eu froids, j’ai eu faim, je n’ai reçue aucune tendresse aucun amour de la part de ma mère, elle m’a fait vivre à la façon des kapos, ma mère a oser me faire interner et de la façon la plus odieuse elle signait les prolongations pour que je ne sorte pas, elle m’a envoyer la police pour détention d’armes et de drogue, à cause de ses secrets, et les fausses identités qu’elle me donnait j’ai été arrêter pour usurpation d’identité et, emprisonnée, ma mère disait aux autorités qu’elle n’avait plus rien me concernant. C’est de la folie, aujourd’hui, j’attends avec la plus grande impatience de quitter cette terre ou j’ai vécue le summum de la souffrance. Ce n’est qu’une petite partie de ce que j’ai vécue suite à ma naissance de la dernière guerre que je raconte là. J’ai retrouvé deux enfants morts, et j’en cherche encore deux autres, nés de Yvette Redon, ceux-ci surement abandonnés eux aussi ou adoptés ou morts. Voilà une partie de mon extrait de vie des répercutions de la guerre.
lundi 3 janvier 2011 à 23h10
Je viens de lire ce roman et le commentaire de Laurence me rend serein. Depuis hier soir, moment où j'ai terminé L'Enfant de Noé, un malaise et aussi une colère m'envahissent. Comment, à partir d'un tel sujet, peut-on faire du prosélytisme ? Il fallait non pas OSER le faire, mais en avoir l'INDECENCE.
J'ai pourtant apprécié les premières pages (très beau premier chapitre), mais dès que le narrateur parle de la beauté des rites catholiques, j'ai senti que le ver était dans le fruit et que le sujet n'était plus l'histoire d'un petit garçon et d'un prêtre qui l'a sauvé de la mort, mais l'apologie de la religion catholique.
Que l'histoire soit vraie ou crédible n'est pas un argument pour justifier la profonde malhonnêteté de ce livre, l'indécence suprême étant atteinte lors des retrouvailles entre Joseph et ses parents.
La gifle, ce n'est pas Joseph qui la mérite mais EE Schmitt qui manipule avec indécence le lecteur.
vendredi 3 février 2012 à 14h51
Un livre très honnête. J'ai bien aimé.
mercredi 14 mai 2014 à 16h08
comment sa passe la retrouvaille de rudy est sa mere?
j'aimerais savoir au plus vite car j'ai un devoir a rendre
merci davance