Des années plus tard, son ami essaie de retracer les quelques heures qui ont précédé le meurtre. Pourquoi personne n'a averti Santiago ? Quelles coïncidences malencontreuses ont permis ce qui aurait si facilement pu être évité ?
À travers les bribes de souvenirs des différents témoins, on comprend comment le drame s'est noué.

Gabriel Garcia Marquez a écrit ici une tragédie du vingtième siècle : quand le rideau s'ouvre, tout est déjà joué. Les acteurs sont en place et jouent leurs partitions sans pouvoir infléchir sur le destin. Quoique fasse le héros, ou ses acolytes, il devra affronter sa destinée avant le point final du récit.
En plus d'une étude de mœurs caustique, Gabriel Garcia Marquez peint avec talent les paysages et les coutumes de chez lui.
J'ai voyagé d'un océan à l'autre, le temps de quelques pages.

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Du même auteur :Mémoire de mes putains tristes, L'amour au temps du choléra, Cent ans de solitude

Extrait :

La plupart de ceux qui se trouvaient au port savaient qu'on allait tuer Santiago Nasar. Don Lazaro Aponte, colonel de l'académie militaire en retraite et maire du village depuis onze ans, l'avait salué d'une signe des doigts. "J'avais toutes mes raison de croire qu'il ne courait plus aucun risque", me dit-il. Le père Amador ne s'en était pas préoccupé d'avantage. "Quand je l'ai vu sain et sauf, j'ai pensé que tout cela n'avait été qu'une turlupinade." Personne ne s'était demandé si Santiago Nasar était prévenu, car le contraire paraissait à tous impossible.

couverture
Éditions Le Livre de Poche - 116 pages