Un jeune homme est interné à l'hôpital Notre-Dame-de-la-Lune. Il dit s'appeler Adénar, Prince d'Amaule, planète étrange où les livres sont des trésors disparus, les rois trouvent conseil aurpès de chats et les reines se transforment en dragon.
En Amaule, l'écrit n'existe plus depuis des millénaires car les habitants ont développé l'art de "La Mémoire" : voyage surprenant dans les méandres du cerveau, empli de pièces et de salles où classer ses souvenirs. Mais d'horribles insectes se sont glissés dans la Mémoire d'Adénar, et dévorent le contenu des pièces. Les mages décident donc de l'envoyer à la recherche de son âme échappée sur une autre planète.
C'est ainsi qu'il se retrouve aujourd'hui à Floria, dans cet hôpital étrange. Tous les médecins s'interrogent : Adénar dit-il la vérité ou est-il un esprit dérangé de plus?
La première partie du roman retrace donc le passé d'Adénar. Dans la seconde moitié, le présent s'accélère et les péripéties s'enchaînent.
Andrés Ibanez réussit le tour de force de réunir dans ce récit tous les genres de l'imaginaire :la fantaisy, le merveilleux, et même le fantastique mâtiné d'un soupçon de SF.
Deux planètes pour deux univers littéraires à la fois très proches et diamétralement différents. Les références aux maîtres du genre sont nombreuses et les trouvailles pertinentes. Page après page, Andrés Ibanez déroule son fil rouge et nous transmet son message idéologique.
Malgré tout, j'ai trouvé que les 100 dernières pages s'étiraient trop en longueur et auraient méritée un traitement plus rythmé.
Cela reste pourtant une merveilleuse histoire où foisonnent mille et une idées.
Extrait :
Il passait ses journée à regarder sa possession la plus chérie, son bijou le plus précieux.
Ce n'était pas un diamant de la taille d'un oeuf de perdrix, ce n'était pas une sphère d'ambre avec une goutte de sang de dragon congelé à l'intérieur, ce n'était pas une plume d'oiseau(roc cristallisée. C'était quelque chose de beaucoup plus rare, bien plus précieux, si rare qu'il n'en existait probablement pas plus de trois ou quatre semblables dans tout Amaude. Sa mère la lui avait donnée la veille de son départ pour le royaume des nuages, et c'était pourquoi la chose avait une valeur si spéciale pour Adénar. C'était un livre, une de ces mystérieux jouets des hommes de l'Antiquité. C'était un livre, exemplaire pas plus grand que la paume d'une grande main, qui contenait près de trois cents petites ailes de pâtes à papier sur lesquelles apparaissaient des impressions de belles images colorées et aussi des milliers de rangées de signes minuscules, des signes mystérieux et incompréhensible, si parfaits, si parfaitement alignés qu'on eût dit qu'ils avaient été faits avec une machine.
Dans le monde entier, il n'existait guère plus d'une vingtaine de livres complets, parmi lesquel une petite moitié seulement contenait une forme ou une autre d'images. On supposait que les livres étaient quelque chose comme des "mémoires artificielles" ou des "mémoires en jouet", mais, en Amaule, personne ne savait comment ils fonctionnaient, ni de quelle façon les hommes du passé les avaient utilisés.
Éditions Au Diable Vauvert - 532 pages
Commentaires
samedi 16 septembre 2006 à 18h33
chouette chouette, j'imprime...
vendredi 24 avril 2009 à 21h51
Je suis en train de le lire et je suis tombée sous le charme de ce roman plein de magie et à l'imaginaire foisonnant.
samedi 25 avril 2009 à 12h10
Clochette : Ton commentaire fait remonter quelques images...
mais je garde un souvenir assez flou de ce roman aujourd'hui.