Le démarrage s'annonçait pourtant sous les meilleurs auspices : le sourire suspendu aux oreilles, je dégustais ces scènes absurdes décrivant la vie d'un immeuble parisien.
Et puis, arrivée au tiers du récit, j'ai subitement décroché. Impossible de me retrouver dans ce puzzle bariolé. J'ai donc passé la main et l'ai prêté à ma mère qui s'est régalée.
Je me suis alors dit que le moment avait été mal choisi et que j'y reviendrai plus tard. Mais la date fatidique du retour à la bibliothèque m'a prise de court. Un livre abandonné vers lequel je retournerai peut-être...
Laurence
Extrait :
Au rez-de-chaussée du bâtiment B, sur cour, M. Freutin ouvrit sa fenêtre pour arroser ses Maristou Syllha. La copropriété était une chose simple si on se donnait la peine d'y réfléchir quelques minutes, et c'était si peu, quelques minutes, si l'on songeait aux ennuis évités. Grâce au règlement, à la loi, à une présence assidue au Conseil syndical... et à une entente intelligente avec le syndic. Dans copropriété, il y avait kopros en grec, c'est-à-dire la merde... Si on se laissait faire... Faire dessus. M. Freutin sourit. La retraite ne le diminuait pas.
Il sourit à nouveau devant la bonne santé de ses plantes en pot. Depuis qu'il avait mis des barbelés sélectifs pour les protéger, elles prospéraient. Il ne savait pas quel enfant de la maison les lui avait saccagées. Il l'avait dit au syndic. Il était sûr que c'était un enfant. Ce n'était ni le travail d'un adulte, ni celui d'un animal. Et si quelqu'un savait reconnaître le travail d'un enfant c'était bien lui !
Une surveillance, discrète, mais constante, voilà ce qu'il fallait. Pas de vélos, pas de motocyclettes, pas de voitures dans la cour. Ne rien autoriser, et on était tranquille. Ils commencent par une poussette et après la trottinettes, la planche à roulettes, le vélo, le scooter et pourquoi pas le minibus? La porte grande ouverte à tout. h bien... NON! NON à TOUT. Comme ça, pas d'histoires. Quand rien n'est permis, l'abus est évident.
Éditions de l'Olivier - 294 pages
Du même auteur : Les pieds bleus, L'île des zertes
Commentaires
lundi 25 septembre 2006 à 11h52
Bonjour,
ça m'arrive souvent de commencer un livre et que celui-ci finalement me tombe des mains... parce que je n'aime pas le style ou tout simplement parce que ce n'est pas le moment, je ne suis pas dans les bonnes dispositions... Alors je l'abandonne. Et j'y reviens, plus tard... Lire n'est pas une contrainte mais un plaisir...
lundi 25 septembre 2006 à 12h46
"Lire n'est pas une contrainte mais un plasir". Évidemment je suis tout à fait d'accord avec toi. Pourtant, j'ai beaucoup de mal à abandonner un livre : une tendresse pour les personnages, une curiosité inassouvie etc... Je ne m'oblige nullement à finir un livre, mais bien souvent c'est le livre qui refuse de me laisser partir. Je fais cependant des progrès puisque ces dernières semaines j'ai délaissé plus de livres qu'en deux ans.
mercredi 27 septembre 2006 à 11h49
Je viens de terminer ce livre. J'ai eu moi aussi un passage à vide aux environs du tiers du livre. C'est vrai que l'on retrouve l'univers de Ponti(déjanté, loufoque, acerbe également) mais cela passe nettement moins bien en roman qu'en album (pour enfants?). J'ai cependant insisté et je l'ai lu jusqu'à la fin (et ça vaut le coup d'aller à la fin !). Moi, ce livre, j'en aurai fait une nouvelle d'une bonne cinquantaine de pages.
mercredi 27 septembre 2006 à 18h50
Gabriel, tu me rassures !!
Moi qui aime habituellement Claude Ponti, j'avais un petit pincement. Donc effectivement, ce roman aurait mérité un traitement plus concentré. Et ta remarque sur la fin me donne envie d'y retourner... 
samedi 30 septembre 2006 à 08h56
J'adore Claude POnti, pour les enfants; je ne connaissais pas ce roman. Peut-être un jour...
samedi 30 septembre 2006 à 09h27
Sophie, si tu n'as jamais lu les romans pour adultes de Ponti, je te conseille plutôt de commencer par les Pieds bleus. C'est un très beau roman d'apprentissage.