Le démarrage s'annonçait pourtant sous les meilleurs auspices : le sourire suspendu aux oreilles, je dégustais ces scènes absurdes décrivant la vie d'un immeuble parisien.
Et puis, arrivée au tiers du récit, j'ai subitement décroché. Impossible de me retrouver dans ce puzzle bariolé. J'ai donc passé la main et l'ai prêté à ma mère qui s'est régalée.
Je me suis alors dit que le moment avait été mal choisi et que j'y reviendrai plus tard. Mais la date fatidique du retour à la bibliothèque m'a prise de court. Un livre abandonné vers lequel je retournerai peut-être...

Laurence

Extrait :

Au rez-de-chaussée du bâtiment B, sur cour, M. Freutin ouvrit sa fenêtre pour arroser ses Maristou Syllha. La copropriété était une chose simple si on se donnait la peine d'y réfléchir quelques minutes, et c'était si peu, quelques minutes, si l'on songeait aux ennuis évités. Grâce au règlement, à la loi, à une présence assidue au Conseil syndical... et à une entente intelligente avec le syndic. Dans copropriété, il y avait kopros en grec, c'est-à-dire la merde... Si on se laissait faire... Faire dessus. M. Freutin sourit. La retraite ne le diminuait pas.
Il sourit à nouveau devant la bonne santé de ses plantes en pot. Depuis qu'il avait mis des barbelés sélectifs pour les protéger, elles prospéraient. Il ne savait pas quel enfant de la maison les lui avait saccagées. Il l'avait dit au syndic. Il était sûr que c'était un enfant. Ce n'était ni le travail d'un adulte, ni celui d'un animal. Et si quelqu'un savait reconnaître le travail d'un enfant c'était bien lui !
Une surveillance, discrète, mais constante, voilà ce qu'il fallait. Pas de vélos, pas de motocyclettes, pas de voitures dans la cour. Ne rien autoriser, et on était tranquille. Ils commencent par une poussette et après la trottinettes, la planche à roulettes, le vélo, le scooter et pourquoi pas le minibus? La porte grande ouverte à tout. h bien... NON! NON à TOUT. Comme ça, pas d'histoires. Quand rien n'est permis, l'abus est évident.

couverture
Éditions de l'Olivier - 294 pages

Du même auteur : Les pieds bleus, L'île des zertes