Deux adolescentes discutent innocemment dans les toilettes de leur lycée, quand un garçon déboule armé jusqu'au dents. Il leur demande alors de choisir laquelle des deux doit vivre, laquelle doit mourir.
En à peine 5 pages du prologue, Laura Kasischke noue toute la problématique de son récit : comment faire un tel choix et surtout, comment y survivre ?
Cela n'a pas semblé poser de problème à Diana, que nous retrouvons, la quarantaine épanouie, épouse et mère comblée.
Pourtant, les failles apparaissent insidieusement, jusqu'à fissurer totalement son paysage quotidien.
Laura Kasischke use habilement d'une double narration : d'un côté le passé et le présent à travers le filtre des émotions de Diana; de l'autre un récit factuel et extérieur de l'amitié des deux jeune adolescentes.
Les ingrédients étaient donc réunis pour offrir un roman plein d'épices et de saveur. Et pourtant, le résultat ne m'a pas vraiment convaincue. Je pense que cela ne tient pas à grand chose : un rythme plus enlevé peut-être ? Quoiqu'il en soit, je ne suis pas parvenue à ressentir d'empathie pour cette chère Diana, et son histoire m'est un peu passée à côté, malgré une fin surprenante.
Bien sûr, le récit n'est pas mauvais, mais il m'a manqué un je ne sais quoi....
Du même auteur : Rêves de garçons
Extrait :
C'était une belle jounée, dans une vie parfaite.
C'était à nouveau le mois de juin, avec tout l'éclat qui l'accompagnait. Tous les angles adoucis du printemps avaient disparu, et une clarté plus vite les avait remplacés. Les feuilles et les arbres avaient pris de la netteté, ils étaient à présent vert bouteille, et le ciel, derrière eux, s'était durci en un bleu pur et sans nuages.
Diana McFee ouvrit les yeux, et ce fut un peu comme si elle voyait le ciel pour la première fois. Être en vie, quelle banalité surprenante! Une femme de quarante ans qui, au beau milieu du mois de juin, regardait fixement un ciel très lbeu, un ciel paraissant être le coeur de quelque chose d'entièrement nouveau qui aurait été nettement découpé en deux avec un couteau bien aiguisé. Un esprit d'éther. Un vide à couper le souffle, comme une cuisine propre, une conscience tranquille.
Éditions Points - 352 pages
Commentaires
lundi 9 octobre 2006 à 07h40
Tu te souviens de çà ?? Eh ben !!!
Je me souviens bien de ce livre. Du fait que je n'avais pas ressenti la moindre empathie pour Diana. Mais j'avais trouvé intéressant le style de l'auteur, la façon de mener son histoire jusqu'au bout. J'ai ainsi découvert un auteur et me plonge de temps à autres dans ses autres ouvrages. Intéressants, l'ambiance, les histoires développées par L. Kasiscke.
lundi 9 octobre 2006 à 17h19
Moi j'avais été bluffée par le retournement final (enfin mon interprétation du truc), et j'aime ces atmosphères, un peu glauque, dans le bizarre, la froideur.
Clarabel non plus n'avait pas aimé, si je me souviens bien.
Bouh !
jeudi 12 octobre 2006 à 20h52
Dédale : Ah, la mémoire est une chose étrange....

Cuné : Les ambiance froides et glauques ne me dérangent pas. Mais ici, je n'ai même pas ressenti ça...
vendredi 17 novembre 2006 à 10h08
super livre.a suspicious river est pareil mais olus glauque
dimanche 15 août 2010 à 20h16
J'ai adoré ce livre, comme tous les autres livres de Kasishcke. Par contre, l'adaptation cinématographique est calamiteuse : on dirait un décor en carton-pâte, tout sonne faux, ce qui est un comble quand on adapte l'oeuvre d'une auteur qui réussit si bien à transmettre les sensations.