Le jour du mariage de son ancien amant, le jeune Pierre-Antoine rencontre Germaine Paysac, femme fatale aux moeurs débridés.
Au cours de leur longue nuit d'amour, il lui raconte sa passion tabou pour Frédéric, et comment ce dernier l'a trahi pour épouser une jeune écervelée.
Quand arrive la matin, tout a irrémédiablement changé...
La première partie de la narration alterne donc entre les conversations sur l'oreiller de ce couple atypique, et les souvenirs du narrateur. La nuit finie, la focalisation devient externe et s'apparente soudain au roman policier.
Que dire de ce récit? J'ai d'abord eu du mal à entrer dans l'histoire : l'auteur accumule les références, son style m'a semblé trop ampoulé et la narration peu crédible. J'imagine en effet difficilement, que deux être réunis pour un soir par l'attirance de la chair, puissent passer si naturellement de moments torrides à des discussions quasi philosophiques dans lesquelles il est de bon ton d'étaler les citations des grands hommes. Une espèce de contradiction entre la fougue du corps et la façon placide de mener les débats.
Et puis, le récit abandonne les amants d'un soir pour se concentrer sur l'histoire du narrateur? Commence alors un récit témoignage, une histoire d'amour impossible entre deux jeunes hommes.
Mais tout à coup, nouveau changement de registre : on entre cette fois en pleine énigme policière.
Quant à la fin, résolue en deux coups de cuillères à pot, elle offre une caricature risible et ridicule des tragédies antiques.
Je crois qu'à trop vouloir en mettre (il y a notamment un passage dans un commissariat, fort intéressant mais totalement hors sujet), Gaspard-Hubert Lonsi Koko s'est égaré et à perdu son lecteur avec lui. C'est un récit disparate et fourre tout, dans lequel tout est amorcé sans jamais être abouti.
Extrait :
Le psychanalyste évoquerait volontiers l', s'agissant de l'homme, et l'animus, à propos de la femme, qui représentent la polarité sexuelle complémentaire. Ainsi signifierait-il la partie de l'inconscient. Mieux, il expliquerait que les rêves passent par l'animalanimus , ainsi que tous les problèmes dus au complexe d'Oedipe. Véritables personnages intérieurs, l' et l'animus jouent un rôle déterminant dans la vie. Nos partenaires intérieurs influencent-ils nos désirs sexuels?
- Tu as déjà eu des aventures avec des femmes? voulut s'informer celui dont les habitudes sexuelles étaient en train de s'enrichir.
- C'est en tout cas acceptable à une période de la vie, à un certain âge.
- Je n'en disconviens pas.
- Ça fait partie des expériences de jeunesse, il faut le reconnaître. On se comporte comme ça par curiosité. On n'aborde pas ce problème de la même façon, je l'admets.
-Je le pense aussi.[...]
Les belles mains aux ongles manucurées se mirent à caresser le visage juvénile. Germaine Payzac poursuivit les caresses avec quelques tendres baisers sur le front de son amant de fraîche date. Moments inoubliables. Il n'y avait aucun doute, elle était amoureuse.
- Essaie de te mettre à ma place, mon petit trésors ! Qu'est-ce qui te gêne?
- Rien. J'essaie tout simplement d'être raisonnable.
- C'est quoi la raison? J'ai lu Eugène Ionesco. "La raison, c'est la folie du plus fort. La raison du moins fort, c'est de la folie."
- Arrête, Germaine : Toi, tu as eu le temps de t'amuser. Laisse-moi profiter à mon tour de la vie. J'ai beaucoup de chose à découvrir.
- Crois-en mon expérience, on ne voit pas les jours et les nuits passer.
- Pas forcément. Mais on est quand même maître de ses actes.
- Disons qu'on prend conscience de la réalité trop tard. C'est au moment où plus personne ne s'intéresse à toi que les rôles s'inversent.
- On doit toujours s'attendre de toute façon à des renversements de situation dans la vie.[...]
Éditions de l'Égrégore - 191 pages
Les commentaires pour ce billet sont fermés.