Qui aurait pu imaginer qu'une simple date éveille tant de fantômes chez chacun? Que s'est-il passé de si notable cette année_là? C'est la question à laquelle tente de répondre un ensemble de voix individuelles.

Virginie était adolescente et se rêvait pianiste de concert; Fabien jouait aux billes dans la cour de l'école; Julien n'était même pas né; Paul avait l'âge des sorties en boîte; Geneviève se mariait etc...
Aujourd'hui, 20 ans plus tard, cette date va bouleverser leur quotidien. Son apparition, mais surtout sa disparition vont obliger tous ces individus à regarder loin au fond d'eux pour comprendre qui ils sont devenus.
Quels secrets se dissimulent derrière ces quatre malheureux chiffres?

Jean-Philippe Blondel mêle une fois de plus les monologues intérieurs des différents protagonistes et dessine un tableau impressionniste. Comme dans Accès direct à la plage, c'est de la somme de ces fragments d'humanité qu'il fait naître l'écheveau de son histoire.
Les destins se croisent et décroisent, se perdent et s'entrechoquent, pour révéler les désirs et frustrations de l'Humain.

Dans ce quartier où chacun semblait s'ignorer, des liens vont se tisser pour ne plus vivre l'isolement. Un très beau récit sur les rencontres et la solidarité.

Par Laurence


Comme dans Accès direct à la plage, c’est un chœur à plusieurs voix. Le lien entre les personnages, une date taguée sur un mur. Chaque personnage va livrer sa vision, ses émotions suscitées par cette date. Là encore, le lecteur ne connaît rien des liens entre ces hommes, ces femmes.

Dans 1979, j’ai trouvé des personnages beaucoup plus sombres, tristes que dans le premier roman. Leurs malaises sont beaucoup plus profonds. La haine est forte pour certains. Il y a de la violence dans les mots d’Annie – cette violence verbale si directe est si rare dans les romans de J.Ph Blondel. On peut se demander si les personnages vont s’en sortir, s’ils vont trouver la solution, la signification première de cette date.
1979 est un mur en quelque sorte, fait de différentes briques de personnages, de vies, d’émotions. Le lecteur dispose de toutes les pièces mais seul l’auteur détient la toute dernière, celle qui donnera un sens à l’ensemble.

Ici, j’admire encore une fois, la capacité de l’auteur à se glisser dans la peau, les pensées de chacun de ses personnages. Jean-Philippe Blondel est un caméléon, aux couleurs d’humanité.

Dédale


Ne pas rater l'interview exclusive de Jean-Philippe Blondel.

Du même auteur : 6h41
This is not a love song, Accès direct à la plage, Un minuscule inventaire, Juke Boxe, Passage du gué, Un endroit pour vivre, À contretemps, Le Baby-Sitter, Au rebond, G229, Et rester vivant

Voir aussi les avis de Solenn, Clarabel ou Sophie

Extrait :

J'ai déjà écrit sur des murs. Faut dire que c'était la grande époque. C.R.S. S.S. Sous les pavés la plage. Libérez les bébés.
C'était bien avant 1979.

Si j'avais à choisir une date, je ne choisirais certainement pas 1979. Ça ne correspond à rien, 1979. Qu'est-ce qui s'est passé en 1979? Giscard président, Barre Premier ministre, la France qui s'enfonce dans la sinistrose. Si je me souviens bien, il a été question d'un conflit sino-russe. Ah si, l'Afghanistan, bien sûr. Les Russes, ils n'auraient jamais pensé que ça prendrait cette dimension-là, l'Afghanistan. Et que ça finirait par faire péter les tours jumelles de leurs crétins d'ennemis. C'est pour ça que j'aime l'histoire - la grande. Elle vous joue toujours des tours de cochons.

1979.

Tu parles d'une date.

couverture
Éditions Pocket - 184 pages