L'examen réussi, il découvre qu'il aurait pu être dispensé de cette apprentissage. Néanmoins, cette expérience l'a beaucoup rapproché de Henny et Shanti.

Henny et Shanti se sont connus à Berlin au début des années 1930. Henny vivait avec sa mère Ella et sa sœur Lola. Venu en Allemagne étudier l'odontologie, Shanti loue une chambre dans leur appartement. Il entre dans le cercle des amis de Henny. Mais, après avoir achevé son doctorat, il est contraint à l'émigration au Royaume-Uni puisqu'il ne peut plus travailler en Allemagne. Henny parvient aussi à émigrer peu avant la Deuxième Guerre Mondiale. Comme tant d'autres Juifs, Ella et Lola seront déportées et exterminées par les nazis.

L'auteur dresse une biographie de Shanti et de Henny en s'appuyant sur des entretiens avec Shanti peu avant sa mort et sur la découverte fortuite de la correspondance de Henny. Shanti raconte notamment son engagement dans les équipes médicales mobiles des Alliés, la perte de son bras droit à Monte Cassino et ses efforts pour reprendre son métier en dépit de cette mutilation. La correspondance d'Henny constitue un document bouleversant sur l'époque. Après la guerre, Henny enquête sur le sort de Lola et d'Ella dont elle n'avait pas de signes de vie depuis leurs dernières cartes postales envoyées depuis les camps. En Allemagne, les conditions de vie sont difficiles pour les anciens amis d'Henny, mais si elle se montre très généreuse envers ceux en qui elle a toute confiance et qui ont soutenu Lola et Ella avant leur déportation, elle répugne à renouer le contact avec certains d'entre eux...

Du même auteur : Le lac du ciel, Un garçon convenable, Arion and the Dolphin, Quatuor, The Golden Gate

Par Joël

Extrait :

Mon oncle hocha la tête. Il embrocha une feuille de laitue avec son couteau Nelson et la porta à sa bouche.

« Ton oncle, me dit Fred, est un expert en art de vivre. Il n'a qu'un bras, et pourtant, il a fait tout ça...
- C'est heureux pour Fred que ses compatriotes m'aient bousillé un bras, dit mon oncle. C'est pour ça qu'il m'ont permis de faire venir un assistant en Angleterre.
- Je suppose que si tu avais perdu les deux bras, remarquai-je, tu aurais eu le droit d'en faire venir deux... »

Fred se tourna vers moi. Cette repartie dénuée de toute délicatesse le laissait bouche bée. Mon oncle, lui, riait de bon cœur.

couverture
Albin Michel - 575 pages