Sarah et ses parents subissent la rafle du Vél d'Hiv. Avant qu'elle ne parte, son petit frère Michel lui demande de l'enfermer dans un placard pour que les policiers ne le trouvent pas. Elle reviendrait le chercher plus tard.
Obsédée par le sort de cette famille, quand Julia visite les camps de transit, elle n'enquête plus seulement pour son hebdomadaire. Sarah a-t-elle survécu à la guerre ? est-elle encore en vie ? Julia utilisera toute son énergie pour le savoir.
Avant même le début du roman, la citation d'Irène Némirovsky mise en exergue prévient le lecteur que cet ouvrage, qui met déjà au défi ses glandes lacrymales, risque de beaucoup l'émouvoir. D'un côté, Tatiana de Rosnay nous fait partager les épreuves subies par cette jeune fille qui ne pense qu'au placard où se trouve son frère et dont elle détient la clef ; de l'autre, elle met admirablement bien en scène les personnages de l'entourage de Julia, avec leurs caractères respectifs, et les fait évoluer tout au long de sa quête.
Initialement ignorante de la rafle du Vél d'Hiv, Julia se documente, fait des rencontres, des visites, édifiant le lecteur au passage. Au début du livre, l'histoire de Sarah est racontée en alternance avec le récit de Julia, ce qui nous confronte d'autant plus fortement à ces événements tragiques.
Pour toutes ces raisons, j'ai beaucoup apprécié ce livre. Merci à Clarabel pour m'avoir permis de le découvrir grâce à la critique qu'elle en fit sur son blog.
Par Joël
Les critiques qui suivent ont été mises en ligne le 04 juillet à la suite du "Prix Biblioblog"
L'idée de départ n'est pas mauvaise, l'écriture non plus, loin de là mais franchement je n'ai pas accroché. Je pense que c'est d'une part dû au fait que je ne suis pas tellement attiré par le thème de la guerre (même si nous ne devons jamais oublié ce qui c'est passé, toutes ses horreurs que va subir la petite Sarah et sa famille et tout les juifs d'Europe), mais aussi d'autre part dû à un manque d'originalité. Bien sur il y a des sentiments forts qui vont du rire aux larmes mais ce roman ne pas réellement touché comparé aux derniers sur le même thème, comme La voleuse de livre de Markus Zusak que je viens de lire.
D’une part, comme tous les livres à enquête, j’ai été assez captivée par la trame principale de ce roman : découvrir ce qui est arrivé à Sarah. Cela m’aurait suffit. Parce que beaucoup d’autres choses m’ont dérangée…
L’alternance des deux histoires dans la première partie du roman ne m’a pas semblé nécessaire. Cela brisait mon rythme plutôt que d’attiser ma curiosité. J’ai trouvé la traduction un peu lourde (jamais je n’aurai autant buté sur l’utilisation du passé simple) et je n’ai pas compris l’intérêt de superposer le drame intérieur et familial de Julia et le drame historique. Loin de moi l’idée de comparer des incomparables. Un roman portant uniquement sur la vie d’une américaine à Paris m’aurait intéressé. Mais l’addition des deux histoires m’a semblé lourde.
De plus, en lisant j’avais constamment l’impression que Sarah avait 5 ans tant les réflexions et les questions ne semblaient pas relever d’une jeune fille de dix ans. Dans la première partie cela m’a pesée.
Finalement, j’étais assez soulagée de constater que Sarah était morte. Des retrouvailles à l’eau de rose m’auraient déplu… est-ce que l’ouverture d’une relation ambiguë entre son fils et Julia est une fin plus touchante ? Ça m’a laissée assez froide. Et elle appelle son enfant Sarah… Là je dis : misère…
Malgré tout, si ce roman peut raviver des mémoires éteintes, et bien je salue. C’est déjà bien suffisant. Une chose certaine, je connaissais le Vel d’Hiv, mais là je n’oublierai plus jamais la date : 16 juillet 1942.
Alors là, je dois tirer mon chapeau à l'auteur que je ne connaissais pas du tout. Comme je l'ai évoqué dans ma critique des Enfants de la Liberté de Marc Lévy, la rafle du Vél d'Hiv' est un sujet joyeusement passé sous silence encore aujourd'hui dans l'éducation. Si on l'a évoqué dans un cours à la fac, ç'a été trois minutes durant lesquelles le problèmes a été posé, développé et conclut aussi vite que possible. Donc pour ça, bravo.
Pour les recherches, l'effort de la crédibilité, le style clair et précis de la journaliste, l'histoire qui prend aux tripes, bravo aussi.
Celui-ci aussi voyage déjà, il est parti chez mon père aussitôt fini
Pour avoir déjà lu quelques uns de ses romans, Tatiana de Rosnay ne m’était pas inconnue quand j’ai commencé ce roman.
Pour être honnête, je n’étais pas trop emballée à le lire, en raison du sujet. Je savais qu’il me bouleverserait. Cela n’a pas manqué.
Sinon, j’ai retrouvé la plume de l’auteur, qui rend la lecture facile, et la même structure que dans ses autres romans : une femme enquête, abat un à un les obstacles rencontrés, déniche des secrets bien cachés, ses doutes sur sa vie de femmes, dans son couple… etc.
Une bonne lecture pour ceux qui veulent en savoir plus sur une des pages les plus sombres de la France.
Dédale
Sarah et ses parents sont juifs et vivent à Paris. Elle a dix ans, est française et a un frère, Michel.
Julia, l’américaine, est journaliste à Paris. Elle a la quarantaine, est mariée et a une fille.
En 1942, Sarah et ses parents sont emmenés par la police française au Vélodrome d’hiver. De l’appartement, elle garde une clé. Un bien précieux, comme une promesse, l’espoir du retour, et qui après avoir basculer dans l’indicible se mu(r)era en insondable douleur.
En 2002, Julia, qui s'apprête à emménager dans l'appartement de Mamé, la grand-mère de son mari, prépare pour la commémoration du soixantième anniversaire du Vel d’Hiv, ce chapitre effroyable et glaçant de l’Histoire française, un article. Une enquête, qu’elle mènera jusqu’à l’obsession, comme si le temps était compté, oui comme une horloge égrenant un tempo lent, s’accélérant soudainement, jusqu’à l’étourdissement.
Où elle cherche à comprendre l’inexplicable, ce qui va la bouleverser, la torturer, la changer aussi, parce que cette page de l’Histoire est liée à sa propre histoire.
Là, où la découverte du secret de Sarah et de cet enfant de 12 ans devenu, un grand-père et qui douloureusement savait : « Quelqu’un qui portait un secret depuis bien des années. Depuis soixante ans. », aurait pu mettre un terme à toutes ces souffrances passées et présentes, Julia veut aller plus loin envers, et contre tous.
Car le fantôme de Sarah a transformé Julia. Julia et son présent. Julia et son futur.
Deux histoires croisées, écrites, lues et construites en parallèle avec comme ancre un appartement, rue de Saintonge, à soixante ans d’écart, dont les murs, seuls détenteurs de la mémoire, collective ou individuelle, que leurs habitants ont tue ou emportée à jamais, pourraient nous livrer, pour ne pas oublier. « Zakhor. Al Tichkah. Souvenez-vous. N'oubliez jamais.»
Difficile en quelques mots ou juste une ligne…
L’auteur(e), nous emporte avec elle, avec Julia et avec Sarah, croisant leur histoire qui bascule dans l’Histoire passée et présente sans sentimentalisme, dans le tourbillon, dans l’horreur, mais avec sensibilité, tact et pudeur.
Je suis née bien après la guerre, et ne connaît de cette terrible période, souvent occultée et sombre, que ce que les quelques rares lignes grappillées ici et là, m’ont apprises : « 16 et 17 juillet 1942, la rafle du Vel d’Hiv (Vélodrome d’hiver, aujourd’hui disparu), 13 152 juifs parisiens, dont 4 115 enfants, étaient arrêtés par la police française au cours d’une opération baptisée cyniquement "vent printanier". La plupart d’entre eux mourront à Auschwitz. »
Et pourtant tout au long de ma lecture, une seule chanson résonnait dans ma tête :
Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt
Sur les ruines d'un champ de bataille
Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
Si j'avais été allemand ?
On saura jamais c'qu'on a vraiment dans nos ventres
Caché derrière nos apparences
L'âme d'un brave ou d'un complice ou d'un bourreau?
Ou le pire ou plus beau ?
Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d'un troupeau
S'il fallait plus que des mots ? (Jean-Jacques Goldman)
« pour ne pas oublier, ce livre fait parti du devoir de mémoire » !!!!
Je tire mon chapeau à Mademoiselle d’Hormesson pour cette ultime accroche marketing, mensongère.
Le livre se lit tranquillement jusqu’au 2 tiers, et puis patatras, Sarah s’en va, et là, c’est la débandade. Nous suivons, avec difficulté, la cmv (crise de milieu de vie) de la narratrice.
Passez votre chemin.
Hélène
Une bonne idée au départ mais un peu lourd les déboires matrimoniaux de madame... Les clichés français et américains se succèdent et deviennent lassants. Peut être ce roman aurait eu plus de force si la petite fille avait été algérienne et pas juive. En effet le Vel d'hiv est plus connu et moins nié par les Français que les tortures pendant la guerre d'Algérie. Finalement pourquoi cette fin? Ces dernières pages m'ont laissé un goût de roman à l'eau de rose qui m'a particulièrement déçue mais je n'en dis pas plus pour ne pas dévoiler le mystère.
Bien sûr, j'ai été émue par le destin de la petite Sarah. Qui ne le serait pas? Même si je connaissais depuis longtemps cette part sombre de l'Histoire française (le procès Papon dès 1997 avait permis de mettre tout cela en lumière), j'ai été touchée au fond de ma chair par l'horreur de la situation. La volonté et la rage de cette enfant sont bouleversantes.
Par contre, je n'ai eu aucune empathie pour Julia, la journaliste partie sur les traces de Sarah. Je dois même dire qu'elle m'a particulièrement exaspérée. Elle est l'archétype de la bourgeoise quadragénaire égocentrique. Ses larmoiement constants, ce refus de considérer les conséquences de ses actes, cette façon de tout ramener à elle... ont pour moi été une trahison de plus faite à la petite Sarah et à tous ceux qui ont vécu cette horreur.
Car si Julia hurle son désir de ne pas oublier, ses motivations ne m'ont pas parues saines. Il n'y a ici aucun devoir de mémoire, juste des actions faites en dépit du bon sens pour assurer son petit confort et se donner bonne conscience. Et comme le roman laisse bien plus de place à Julia qu'à Sarah, c'est laborieusement que je suis arrivée au terme de cette histoire.
Je crois que si on ne m'avait pas tant dit que ce roman était salutaire, qu'il avait été écrit pour ne plus qu'on oublie, j'aurais été plus indulgente (et encore...). Mais je trouve tout à fait déplacé ce battage qui a été fait sur le "devoir de mémoire" que portait ce roman. J'ai eu l'impression que tout cela n'était au final qu'un argument commercial, permettant de jouer sur la culpabilité de ceux qui ne savaient pas. Pour ma part, comme je n'ignorais pas cette part de l'Histoire française, je n'ai pas été sous le choc de la "révélation", et j'ai trouvé une histoire bien éloignée de l'hommage que j'attendais.
Laurence
Sélection du Prix Biblioblog 2007
Extrait :
« Est-ce que tu sais quelque chose sur cette famille, Maman ? Sais-tu qui étaient ces gens et ce qui leur est arrivé ?
- Non, ma chérie, je ne sais pas.
- C'est vrai que Mamé s'en fichait ? »
C'était un point délicat.
« Mon cœur, je suis sûre que non, mais je crois qu'elle ne savait pas vraiment ce qui s'était passé. »
Zoë fit encore une fois tourner mon alliance entre ses doigts, mais plus rapidement.
« Maman, tu crois que tu vas trouver des choses sur ces gens ? »
Je stoppai les doigts nerveux en remettant ma bague en place.
« Oui, Zoë. C'est exactement ce que je vais faire, dis-je.
- Papa va détester ! dit-elle. Je l'ai entendu te dire d'arrêter de penser à tout ça. D'arrêter de t'en préoccuper. Il avait l'air très en colère. »
Je la tins serrée contre moi, posant mon menton sur son épaule. Je pensais au merveilleux secret que je portais en moi. Je pensais à mon rendez-vous de ce soir, chez Thoumieux. J'imaginais l'air abasourdi de Bertrand, le cri de joie qu'il ne pourrait s'empêcher de pousser.
« Ma chérie, dis-je. Papa ne dira rien, je te le promets. »
Éditions Héloïse d'Ormesson - 356 pages
Du même auteur : Spirale
Commentaires
jeudi 26 avril 2007 à 15h23
Je l'ai reperé sur plusieurs autres blog et comme d'habitude envie de le lire (cela deviens un refrain habituel...)
jeudi 26 avril 2007 à 15h48
Tout comme Héri!
jeudi 26 avril 2007 à 21h01
il est en tête de ma LAL celui là !!! dès qu'il me tombe sous la main je saute dessus !!!!
lundi 14 mai 2007 à 19h02
IL FAUT LIRE CE ROMAN ! Pour l'Histoire, l'histoire et l'écriture de Tatiana de Rosnay !
mardi 29 mai 2007 à 00h58
encore une fois, une excellente présentation qui me donne envie de lire cet ouvrage! merci pour toutes ces découvertes !
mardi 29 mai 2007 à 07h59
Merci à tous pour vos mots. Comme vous le savez, ce titre est sélectionné pour le Prix Biblioblog. Nous sommes donc tenu à un devoir de réserve jusqu'aux délibérations. Mais ce billet sera ensuite actualisé avec tous les avis des membres du jury.
En attendant, n'hésitez pas à voter. Il y a 30 euros de livres à gagner.
mardi 29 mai 2007 à 09h49
Hmm... un petit coup de pub, Laurence
mardi 29 mai 2007 à 12h58
lundi 18 juin 2007 à 21h06
je suis comme prévu en train de lire le livre ! je n'ai pas eu le temps de lire tous les livres du prix, parce que j'ai aussi ceux de mon blog, et aussi un concours à passer...bref je vais voter pour celui-là bien sûr ! allez je retourne à ma lecture !
mardi 19 juin 2007 à 08h08
Merci de joindre ta voix à celles des autres... Plus que 12 jours avant la proclamation des résultats....
mercredi 4 juillet 2007 à 09h15
Wow...c'est magnifique je trouve : après avoir abandonné "Sarah" à la moitié je commençais à désespérer de rencontrer des gens d'accord avec moi...tout ce monde-là d'un coup c'est presque trop beau pour être vrai !
Je l'ai juste trouvé très mal écrit, mal rythmé, déjà-vu...en gros j'ai eu l'impression de lire le scénario d'un téléfilm du samedi soir sur France 3 (il y en a des très bons, vous me direz, mais dans "Sarah" ils n'ont pas embauché Robin Renucci). Du coup ça faisait un peu beaucoup trop pour moi !

Pour avoir perdu une grosse part de ma famille dans les camps (ne pleurez pas, hein, j'avais - 40 ans environ donc seul l'Absence et le Silence m'ont marqué, enfant gâte que je suis) et m'être énormément intéressé au sujet, j'ai appris une chose, une seule : les bonnes intentions font rarement les bons livres (ce serait même plutôt l'inverse). J'ignore d'ailleurs si le devoir de mémoire est mêlé à tout ça pour le marketing ou si c'est réellement une volonté de la part de l'auteure...ce qui est certain c'est que chez Primo Lévi, Semprun ou Hyvernaud, on n'utilisait pas ce genre d'accroche et on ne s'en portait pas plus mal (je dis ça et en même temps je n'aime pas Primo Lévi, donc bon...). Même Marc Levy a eu la décence de ne pas en faire un argument de vente de son dernier livre (bon ok, il faut dire aussi que comme dans son dernier livre tout le monde est beau et gentil il n'y a pas grand chose à exploiter de ce point de vue).
Je m'étale un peu, là...c'est que je ne voudrais pas qu'on pense que livre m'est tombé des mains pour des raisons idéologiques
Peut-être qu'un jour je reprendrai le livre...ou peut-être pas. En tout cas maintenant je me sens un peu moins seul. Et puis comme ça ça m'a permis d'écrire quelques mots sur ce livre puisque tout le monde me demandais il y a peu ce que j'avais à lui reprocher, et que je ne me voyais pas écrire une chronique sur un livre que je n'avais pas fini
(au passage il y avait bien un Monsieur C. qui me demandait récemment de terminer le livre juste pour le plaisir de lire le billet après, mais ça m'a semblé une idée un peu limite)
mercredi 4 juillet 2007 à 10h00
Puisqu'on me site, puis-je me permettre de recommander à la communauté ce petit livre bouleversant au tire mal choisi, Un secret de Philippe Grimbert ?
mercredi 4 juillet 2007 à 10h02
(puisque qu'on me site internet, bien sûr!)
mercredi 4 juillet 2007 à 10h35
Thom, j'avais moi aussi été assez surprise par l'unanimité autour de ce roman, et je m'attendais donc à une très bonne lecture. Mais non, vraiment, rien n'y a fait. Je suis désolée de mettre ainsi un pavé dans la mare blogosphérique, mais cela faisait longtemps que je n'avais pas ainsi pesté durant ma lecture.

)
Je tiens à préciser, afin que les choses soient très claires, que nous n'avons pas communiqué entre nous avant de rendre nos critiques, pour ne pas nous auto-influencer.
Monsieur C., merci de cette référence. Je l'ajoute à ma LAL et viendrai vous donner mon avis d'ici quelques mois.
Je comprends tout à fait que beaucoup d'entre vous ne seront pas d'accord avec nos critiques. Les commentaires leur sont bien évidemment ouverts. (n'oubliez pas de répondre aux questions du captcha bien sûr...
mercredi 4 juillet 2007 à 12h26
C'est la première fois que j'entends de tels retours sur "Elle s'appelait Sarah" et donc maintenant, je m'interroge... je réfléchis... car moi, mon avis se rapproche de celui de Coeurdechêne.
Je ne remets en cause ni mon avis, ni vos avis. Au contraire, je trouve que des avis autant différents doivent m'amener à réfléchir. (Et je trouve cela génial, je dois l'avouer !)
Pour moi, ce roman a été une révélation sur l'histoire de la France. Je n'avais jamais entendu parler de ce qu'il s'était passé lors de la rafle du Vél d'Hiv. C'est une des premières fois où je lis un livre à ce sujet.
Voilà donc mon contexte de lecture.
Alors, ai-je été "éblouie" par cette révélation et a-t-elle masqué le reste, le style, la vie de Julia ? Je ne sais pas. Pourtant, je dois avouer qu'au contraire de Catherine, j'ai apprécié l'alternance des 2 histoires dans la première partie. Cela permettait de me remettre de ces "révélations".
J'ai aussi apprécié le style de Tatiana. Après, j'avoue que j'ai suivi Julia sans me poser de questions sur sa façon d'agir. C'est vrai que l'on peut lui reprocher plusieurs choses.
Mais en même temps, pour moi, en apprendre plus sur la rafle du Vél d'Hiv, ce qu'il s'est passé, reste la chose vraiment la plus importante. Alors si ça a permis à des gens, comme moi, d'en apprendre plus, le roman a vraiment servi a quelque chose.
En tout cas, je pense que le mieux serait que je relise ce livre dans quelques mois (sans le choc de la révélation) pour pouvoir voir si mon avis change ou non...
Par contre, je ferai juste un petit reproche au billet : je trouve que Catherine en dit trop, dommage...
J'ai lu aussi "Taille 42" de Malika Ferdjoukh et Charles Pollak, sur la vie d'une famille juive à Paris pendant la seconde guerre mondiale. C'est dans la collection Medium de l'Ecole des Loisirs. Cette famille n'a pas été déportée, n'a pas subi la rafle du Vél d'Hiv, mais c'est très intéressant pour voir la vie à cette époque pour une famille juive. Pour quelqu'un comme moi qui ne connais pas du tout le sujet, j'ai trouvé cela très intéressant et très bien écrit.
Sinon je compte aussi lire "Le secret" de Philippe Grimbert (dans ma LAL depuis quelques temps) et "Suite française " d'Irène Némirovsky (dans ma PAL depuis quelques temps).
mercredi 4 juillet 2007 à 12h50
C'est vrai que j'en dis trop! Mais je me console en me disant que quelqu'un a brûlé la fin de L'élégance du hérisson... ce qui me semblait un sacrilège.
Je pense qu'en écrivant nos critiques on doit se sentir moins attachée par les secrets des livres qui nous ont déplu. Je ferai attention tout de même la prochaine fois.
mercredi 4 juillet 2007 à 13h14
Tu as peut-être raison Caro[line], Catherine en dit sans doute trop. En même temps, je crois que le point qu'elle soulève est une des dernières choses qui m'ont fait hurler moi aussi...
Maintenant, je suis curieuse d'avoir ton avis après relecture..
mercredi 4 juillet 2007 à 13h17
Bon, je m'étais dit que je ne réagirai pas aux différents billets, mais je me lance quand même parce que je trouve le débat très, très, très intéressant... Qu'on le veuille ou non, on marche toujours sur des oeufs quand on lit et critique le roman de quelqu'un qui vous veut du bien ( et tatiana m'a toujours soutenu )... J'avais bcp de réserves sur ce livre avant la lecture - en grande partie liée au titre et la couverture, qui me semblaient trop racoleurs ( vraiment, c'est la pochette + la phrase phare de la chanson de goldmann " comme toi" et ça me gênait profondément ), je l'ai d'ailleurs écrit à Tatiana. Je l'avais acheté mais je ne l'ai lu que parce qu'il était dans la sélection du Biblioblog. Et là, surprise, toutes mes barrières sont tombées. Soyons clair, normalement, ce n'est pas " ma came", comme on dit - je suis attiré par les anglo-saxons, par Auster, par Hornby et en France par Modiano, Claudel, Grimbert, Ovaldé, etc... Et curieusement, et avec bonheur, j'ai été embarqué d'emblée par ce roman. Encore plus curieusement, j'ai été plus ému par Julia que par Sarah ( bizarre, non ?) Précisons que oui, j'étais au courant pour le Vel d'Hiv ( là, je crois que le bât blesse un peu, parce qu'en fait, les français sont bcp plus au courant que ne le croit la narratrice, il me semble) ,que je suis allé à Drancy et à Auchwitz. Mais, je ne sais pas, je trouve qu'il se dégage une vraie force du roman ( peut-être aussi parce que j'étais sceptique au départ) et que le style de Tatiana est cette fois bcp plus ample. A la fin du livre, savez-vous, ma réaction est étrangement de "protéger" l'auteur ( que je ne connais pour l'instant que par blogs interposés ) parce que ce thème récurrent de la mort de l'enfant ( moka+la mémoire des murs+ Sarah ) me touche particulièrement ( évidemment, qd on a écrit passage du gué...). En tout cas, contre toute attente ( et même si je comprends toutes les réticences, que je trouve valides et intéressantes) j'ai vraiment été chahuté et happé par le récit et je l'ai terminé avant de m'en rendre compte. Je vous assure que cela n'a rien à avoir avec Tatiana-journaliste et avec le fait qu'elle aime ce que j'écris ( par ex, je n'ai pas du tout accroché à Spirales )... en fait, sur certains points, je vous rejoins et je crois que je vais le relire en anglais ( parce que le titre et la couv sont bien mieux, et à cause de ces fameux passé simples ...). Bref, je n'ai pas voté pour Sarah parce que l'Elegance du Hérisson m'a vraiment transporté mais j'ai qd même une tendresse particulière pour ce roman. Je suis assez impatient de savoir ce que Tatiana va écrire ensuite, parce qu'elle est à la croisée des chemins, et qu'un auteur à la croisée des chemins, c'est passionnant. Merci en tout cas au biblioblog et pour la lecture et pour les réactions contrastées que je trouve justifiées et, disons-le, passionnantes. La littérature ( quelque forme de littérature que ce soit ) vit, et c'est l'essentiel
mercredi 4 juillet 2007 à 13h26
Merci JP de réagir ici.
Je crois que nous sommes d'accord concernant les arguments marketing déplacés qui ont été mis en place au moment de la sortie de ce livre (arguments qui ne sont d'ailleurs peut-être pas du fait de l'auteur); je pense aussi que les Français sont beaucoup moins ignorants de ce fait historique que ne le soutient la narratrice; maintenant, je comprends que l'on puisse avoir aimé et être happé par ce roman. Nos réactions (la mienne en tout cas) ne sont que des impressions subjectives de lecteurs. Il se trouve que mon mari m'entendait râler à qui mieux mieux pendant toute la lecture de ce roman. Je me devais donc d'être honnête et de tenter d'expliquer le "pourquoi du comment".
mercredi 4 juillet 2007 à 13h41
En fait, Catherine, je peux comprendre pourquoi tu en as dit trop dans l'enthousiasme de ta critique ! En effet, quand un livre nous plaît, on tient énormément à garder les secrets. Alors que quand il nous plaît pas, on n'est mois vigilants.

Bon d'un autre côté, je dis cela pour les gens qui ne l'ont pas encore lu car moi, je savais déjà tout.
Et puis il est vrai aussi que parfois, on a envie de parler de points particuliers du roman pour mettre en avant nos arguments.
On devrait mettre un petit signe du genre "SPOILER" avant de révéler des choses d'un roman pour éviter de gâcher le plaisir de la découverte des futurs lecteurs !!!
Je ne veux pas faire ma "petite fayotte" mais comme JP, je trouve ce débat très très intéressant. Merci Biblioblog !
mercredi 4 juillet 2007 à 14h03
Je profite de l'occasion pour donner mon avis sur ce livre puisque je n'ai rien publié sur mon blog...
En effet, je me retrouve tout à fait dans les propos de plusieurs d'entre vous.
Tout d'abord, pour revenir sur le "travail de mémoire" (qui est décidément à la mode...), cet épisode de l'Histoire de France m'avait été présenté au lycée sans fioritures ou censure. Par ailleurs, comme le rappelle Laurence, le procès Papon avait aussi beaucoup oeuvré pour ressortir ces pages peu glorieuses. Bref, je n'ai pas estimé que ce livre apportait grand chose en la matière.
Ensuite, autant j'ai apprécié de suivre Sarah et l'enquête à son sujet pour retrouver sa trace m'a relativement intéressée, autant Julia m'est sortie par les trous du nez ! Elle est puante de snobisme ! De plus, ses jugements à l'emporte-pièce, son manque d'humilité et de remise en question m'ont donné envie de la gifler ! Mais pour qui se prend-elle avec ses petits soucis de bourge ?! Son statut d'étrangère n'aide pas non plus car pour elle les Français sont des salauds, point. Cette volonté d'en remontrer aux frenchies m'a franchement énervée.
Quant à la fin, elle est affreusement longue (on ne parle plus que de Julia, donc déjà mon intérêt était parti voir ailleurs). Comme Catherine, j'ai été choquée par le choix de Julia pour le prénom du bébé. M'étant intéressée à la psychogénéalogie, j'ai été épouvantée par ce choix. C'est lourd à porter un prénom qui a une telle charge émotive derrière, qui a une histoire et que l'on vous a donné pour des raisons, certes de mémoire, mais qui risque de vous peser, même inconsciemment. D'excellents livres sur la question montrent combien il vaut mieux éviter ce genre de « copier/coller ».
Bref, un livre dont le succès ne cesse de m'étonner tant d'autres ont réalisé un travail plus marquant sur un tel sujet (je pense en particulier au fabuleux "Maus"). Après, si comme le disent d'autres ce roman a permis de vulgariser certains aspects historique, tant mieux. Il en faut pour tous...
mercredi 4 juillet 2007 à 14h22
Pour une surprise, c'est une surprise. Je ne pensais pas que ce livre déplairait à autant de membres du jury !
mercredi 4 juillet 2007 à 14h50
Comme Joël, je suis très surprise aussi !

Mais je lis tous vos commentaires... ce serait trop long de discuter sur les détails, mais j'aime beaucoup ce qu'a dit JP en "défense". Je suis assez d'accord avec lui.
Sauf que personnellement je n'avais aucun a-priori sur ce roman quand j'ai eu connaissance de son thème. Je n'aime pas beaucoup le titre en français, je lui préfère la v.o.
Mais je l'avais déjà souligné, il me semble...
(Moi, j'avais beaucoup aimé "Spirales" par contre...) !
Et je trouve également cette discussion très intéresante, dans son ensemble !
mercredi 4 juillet 2007 à 16h15
Vous savez ce que j'aime de ce Prix, et de ce site, et de vous tous (merci Laurence!), c'est que la lecture est quelque chose de tellement intime, fort, personnel. Notre rapport aux livres est quelque chose de tellement unique (revoir ma critique de Comment parler des livres que l'on n'a pas lus?) que lorsqu'on tente de partager nos vues on est toujours un peu surpris de voir que les lectures sont parfois diamétralement opposées.
Pour ma part, j'ai tout le mal du monde à croire que quelqu'un n'ait pas aimé L'élégance du hérisson et quand on critique dur, ça me donne envie de mordre! C'est fou non, ce lien particulier, intime qu'on développe avec les livres.
Et je reviens à Comment parler des livres qu'on a jamais lus? Parce que Bayard dans ce livre dit exactement ça: quand on parle d'un livre on parle moins d'un objet que d'une réalité virtuelle qui existe entre nous et le livre, une vraie relation.
Vous trouvez pas ça magnifique qu'une telle chose soit possible?
En tout cas moi je trouve ça magnifique!
mercredi 4 juillet 2007 à 17h49
Bon, je continue la discussion puisque ça a l'air de vous plaire




Caro[line], je pense que les spoilers, usuels sur les forums, sont plus difficiles à mettre en place sur un blog (disons que ce n'est pas dans les habitudes). Nous tâcherons donc dorénavant de tenir notre langue.
Flo, je suis contente que tu te sois exprimée ici, à défaut de l'avoir fait sur ton site. Et j'aime beaucoup ta façon de parler de Julia
Joël, je comprends ton étonnement puisque ce titre était ton coup de cœur au moment de la sélection. Comme le dit si justement Catherine, nous mettons tous un peu de nous dans les livres. Ce ne sont donc pas simplement des mots imprimés sur une feuille blanche, mais une partie de notre être. Paul Valéry disait : "Mes vers ont le sens qu’on leur prête". Je crois que c'est tout à fait ça. Chacun lira une histoire différente en fonction de son vécu. J'espère que tu n'es pas trop peiné que nous ne t'ayons pas suivi sur ce coup là.
Pour tout te dire, Clarabel, ce qui m'avait le plus surpris à la fin de ma lecture, c'est qu'il n'y ait pas eu un billet apportant un peu de nuances aux critiques dithyrambiques. Je n'ai jamais vu un livre qui fasse l'unanimité. Or en fermant le livre et en glanant sur les différents sites, j'ai eu l'impression d'être une extra-terrestre. J'ai ensuite été rassuré par les envois des autres rédacteurs et je me suis sentie moins seule. Mais maintenant, ce qui m'étonne encore plus, alors qu'apparemment nous n'avons pas été les seuls à ne pas aimer, c'est que nous soyons les premiers à oser le dire...
Oui Catherine, comme je viens de le dire à mon tour à Joël, je suis toujours aussi émerveillée par les réactions très différentes que peuvent soulever un même livre. Et oui, je trouve ça magnifique.
mercredi 4 juillet 2007 à 23h18
Merci Laurence ...
@Catherine : c'est exactement ça et c'est d'ailleurs pour cela que je souligne souvent que mes avis sont purement subjectifs (mais pas plus que ceux des critiques littéraires pros...) et n'engagent que moi. Il y a autant de visions d'un livre que de lecteurs !
jeudi 5 juillet 2007 à 12h40
je viens de découvrir toutes vos opinions, et j'avoue que je suis un peu 'consterné'. Supposer qu'utiliser le devoir de mémoire comme argument de vente est particulièrement abusé ! Je vous rappelle que Tatiana a été refusé par tous ses éditeurs avant de trouver h.d'ormesson.
Quant à l'antipathie que peut inspirer Julia, il faut voir plus loin : soixante ans après, c'est une américaine qui n'y connâît rien qui plonge dans l'histoire. En ce qui concerne la dimension de 'la conscience', je pense justement que c'est un aspect philosophique de la question : ne participe-t-on pas du devoir de mémoire pour nous donner bonne conscience, effacer notre passé commun ?
Julia est justement l'archétype de nous tous, ou de la masse, qui oublie le passé jusqu'à ce qu'il vienne la bousculer.
après, j'accepte qu'on aime ou pas, je voulais juste donner mon avis. pour ma part, j'ai beaucoup aimé :
lireplus.mabulle.com/inde...
à bientot
jeudi 5 juillet 2007 à 17h20
Catherine, quand tu demandes : "Vous trouvez pas ça magnifique qu'une telle chose soit possible?", je dis OUI OUI OUI ! Je suis totalement d'accord avec toi.
vendredi 6 juillet 2007 à 17h38
Laurence >>> J'attendais avec impatience les commentaires!
Je comprends bien les différents points de vue.
J'ai adoré ce livre, même si j'étais très partagée lorsque ça concernait les choix de Julia. De quel droit elle pouvait mêler des gens qui n'avaient rien demandé? Dommage qu'on n'ait pas eu d'autres échos de Sarah (pour l'alternance).
dimanche 8 juillet 2007 à 18h19
Je viens juste de finir le livre, avec des larmes aux yeux … Oui, cette double histoire, celle de Sarah bien sûr, mais aussi celle de Julia m’a très profondément touché.
Je ne crois pas du tout que Julia agisse de façon égoïste, elle agit par nécessité ! Ce qui a sans doute des conséquences gênantes, mais c’est tellement important de le faire.
Sarah, Edouard , Mamé : ils ont tous choisi le silence (car bien entendu l’oubli leur était impossible) et ce silence a étouffé les uns … et tué Sarah.
C’est par ailleurs, intéressant de voir comment les rapports entre Edouard et Julia, entre Julia et sa fille puis avec William, de voir donc comment les rapports changent à partir du moment où les choses sont dites, où ces personnages acceptent d’assumer ce qu’ils ont à dire !
Voila pour mon sentiment sur la petite histoire, quand à la grande, ma réaction est très proche de celle de Google : qu’aurais-je fais, moi, à cette époque ? Dans quel camp me serais-je retrouvé ? Par choix ou par … hasard ?
Bien sûr qu’il ne faut pas oublier, c’est indispensable, mais il faut aussi apprendre, transposer : à voir l’état du monde aujourd’hui, qu’il soit géopolitique ou économique, je me dis qu’il reste du chemin à faire. Devoir de mémoire, oui. Devoir de vigilance aussi !
lundi 9 juillet 2007 à 09h00
Je sais qu'il est impossible de faire l'unanimité autour d'une oeuvre. Il est même sain et salutaire que nos goûts divergent, assurant une pluralité et de l'offre éditoriale, et de nos demandes en tant que lecteurs.
Toutefois, je ne puis qu'être étonnée, pour ne pas dire choquée, que l'on puisse accuser son auteur et l'éditeur de faire de ce magnifique roman (oui, je l'ai adoré) un instrument de marketing au nom du devoir de mémoire.Là, il ne s'agit plus de propos relatifs au contenu, mais de critiques gratuites me semble t-il, ne reposant sur rien. Car comment ce récit nous saisirait-il aux tripes, s'il ne vibrait pas de sincérité et d'authenticité ? Tatiana de Rosnay écrit avec son coeur, avec toute sa passion et toute sa sensibilité : et c'est pourquoi on est indiciblement touchés.Et c'est pourquoi on vibre au diapason. Pas de pathos dans ce roman, elle évite avec brio cet écueil au contraire : le ton est juste, ne vire pas au mélodrame. Et cette construction qui consiste à faire alterner présent et passé (exercice de style très compliqué réalisé avec talent), que d'aucuns ici désapprouvent, y participe. En effet, ne parler que du sort de la petite Sarah et de ses proches aurait été trop douloureux, trop lourd. Il fallait donc permettre au lecteur de souffler un peu, de prendre un peu de distance avec cette horreur, et c'est ce que le personnage de Julia nous apporte : une bouffée d'oxygène salvatrice.
Vous l'aurez compris, j'ai lu ce livre avec une indicible émotion et éprouve à son endroit un véritable coup de coeur.
D'où mon désir de le défendre.
N'hésitez pas à le lire, jetez-vous sur ce petit bijou !
Vraiment.
Une oeuvre incontournable.
lundi 9 juillet 2007 à 10h02
Merci Alain et Jo-Ann v. d'être venus nous faire part de vos impressions.
Je voudrai ajouter ceci pour Lire-plus et Koryfé : non, vous n'avez pas à être "consternés" ou "choqués". Qu'un livre soulève des réactions différentes est un phénomène tout ce qu'il y a de plus normal.
Pour commencer, sachant que sur le net (à part Marianne Payot, journaliste à l'express, qui comme nous avait émis des réserves sur ce roman) toutes, je dis bien, toutes les critiques parues sont dithyrambiques, je ne crois pas que cela portera du tort à l'auteure. J'ai peut-être même l'illusion de croire, que cela ne peut-être que bénéfique. En effet, un livre qui ne soulève absolument aucune réserve, excusez-moi, je trouve ça louche, puisque comme je l'ai dit et redit, il y a autant de lectures d'un roman que de lecteurs. L'unanimité ne m'a donc jamais paru un gage de qualité.
Ensuite, si je relis le billet, il y a 3 rédacteurs qui ont aimé et même plus que ça. Il ne faudrait pas non plus les oublier.
Pour répondre plus précisément à Lireplus, rien ne dit que le roman de Tatiana de Rosnay ait été refusé parce qu'il traitait de la rafle du Vel d'Hiv. Je vous rappelle qu'avant cette année, bon nombre de romans sur ce sujet avaient déjà été publiés, dont une part non négligeable en littérature jeunesse. On ne peut donc pas dire que ce sujet était tabou. Je vous indique d'ailleurs quelques titres pour étayer mes dires :
- En attendant Eliane de KORKOS Alain, 1996
- Les enfants aussi, de LEFEVRE Laurence et KORB Liliane , 1995
- La lettre de Pithiviers, préface de Maurice Rajsfus roman de Jean-Paul Giraux
-Quand Anna riait de Hassan, Yaël et Truong, Marcelino
- Berg Et Beck de Bober, Robert
- Itinéraire d’un salaud ordinaire, Didier Daeninckx
- L'ombre de Yaël Hassan
- La rafle du Vél' d'Hiv par Alexie Lorca (théâtre)
- Andreas le retour de Christian Lehmann
- Juillet 42, sous une mauvaise étoile de Stéphane Descornes
- La maison vide de Claude Gutman
Vous voyez, on ne peut vraiment pas dire que ce sujet n'avait jamais été traité. Et encore, la liste est loin d'être exhaustive.
Quant au devoir de mémoire, si certains rédacteurs se sont permis d'en parler, c'est justement, parce que l'éditeur a mis cet aspect en avant tout au long de la promotion du livre. Il s'agit donc bien d'un argument marketing. Et je ne crois pas que nos critiques soient gratuites, n'en déplaise à Koryfée puisque nous avons pris soin d'en expliquer chaque aspect et d'argumenter nos points de vue.
Contrairement à toi, Koryfée, j'ai trouvé que ce roman baignait dans le pathos et le mélodrame, et je ne crois pas que ce soit un crime que d'exprimer ce que j'ai ressenti en le lisant.
Que l'on ne partage pas tous les mêmes impressions, tant mieux ! Je trouve qu'il n'y a rien de plus sain. Mais que l'on ne vienne pas me dire qu'il n'y a qu'1 vérité et lecture possible de ce roman.
lundi 9 juillet 2007 à 17h48
J'avoue que je suis un peu scié par certains commentaires. Si j'ai été enthousiasmé par la lecture de ce roman, c'est pour de nombreuses raisons. Au delà du devoir de mémoire (oui, c'est inscrit sur la couverture, et alors? Ce tollé pour cette phrase pourtant fort juste, j'ai du mal à comprendre) c'est aussi un livre fin, élégant et pas du tout racoleur. Il y a deux histoires parallèles? Oui, ça s'appelle un roman... d'autant qu'elles se rejoignent alors, vraiment, où est le problème?
Bon, en lisant tout ça (un peu en rogne), je me suis dit qu'effectivement, chacun
avait le droit d'exprimer sa pensée et donner son opinion. Donc, si je ne suis pas d'accord du tout avec certain(e)s, je ne vais pas chercher des arguments pour leur
faire changer d'avis.
Mais quand même...
Ce livre est pour moi, un des plus forts de l'année. Il m'a fait pleurer.
Carrément.
Et je lis beaucoup.
lundi 9 juillet 2007 à 18h10
Ouah, quelle véhémence contre ce livre qui m'a ému jusqu'aux larmes.


Critiquer plus, pour gagner plus (de lecteurs). Ce débat, en parlant de marketing, décline de belle manière la nouvelle devise présidentielle
Pour être plus sérieux. J'ai eu la chance de lire ce sublime roman de Tatiana de Rosnay dès sa sortie et j'avais publié début mars sur alalettre et amazon une critique , dont je me permets de poster un extrait ici :
"Avec Elle s'appelait Sarah, Tatiana de Rosnay revisite une page sombre de l'Histoire de France, et offre un roman bouleversant qui grave dans l'imaginaire du lecteur le visage triste et fragile d'une héroïne qu'il n'oubliera jamais. On assiste, effondré, à ces scènes de rafles où des parisiens apathiques ou hostiles regardent passer les familles arrachées à leurs appartements. On souffre de ces traitements inhumains qui se sont déroulés dans le camp de Beaune-la-Rolande. Et inévitablement , on se pose la question : qu'aurions nous fait à leur place ? Aurions nous tenté quelque chose pour venir en aide aux familles Starzynski ou aurions nous, nous aussi, détourné les yeux ? Ce livre est tout à la fois un très bel hommage à toutes ces familles que nous avons trahies, un témoignage indispensable sur une page d'histoire que nous avons trop longtemps occultée et un époustouflant et magnifique roman".
Bien-sûr ce débat est naturel. Il y a ceux qui ont été émus et ceux qui ne l'ont pas été, ceux qui se sont projetés dans l'histoire et ceux qui sont restés à quai, ceux qui suivent et apprécient le travail de Tatiana de Rosnay depuis plusieurs années et ceux qui la découvrent au travers de ce formidable succès d'édition ( car c'est bien de cela aussi qu'il s'agit) ...
Je comprends que Lire-plus, Koryfé et Mandor soient contrariés, car c'est toujours triste de voir critiqué ce qui nous a touché, surtout quand on utilise comme argument, la couverture du roman et son accroche."Le bonheur était à l'intérieur"
Longue vie à ce blog, mais qu'il serve surtout à aider les livres et leurs auteurs
GJ
lundi 9 juillet 2007 à 21h12
Étonnant ! C'est la première fois que je vois les commentaires d'une critique du biblioblog partir en troll et en FUD
Le débat avait pourtant bien commencé.
mardi 10 juillet 2007 à 09h17
Monsieur XXXXXXXXX, pourquoi publier ce dernier commentaire anonymement? Quel intérêt?Bien, tout cela me fatigue. Je n'ai pas envie de rectifier les précédents messages qui déforment honteusement nos propos, ni de justifier une fois de plus notre position. Je pensais naïvement qu'en démocratie chacun était libre de dire ce qu'il pensait. Je vois que ce n'est pas le cas.
Je tiens cependant à préciser une chose : les dernières personnes ayant posté sur ce billet, sont venues ici suite au mail "bien intentionné" d'une personne, dans le seul but de nous attaquer. Je ne pense pas que cela serve qui que ce soit.
Je tiens d'ailleurs à remercier JP., Clarabel, Caro[line], Joël, Alain et Jo Ann V. qui ayant apprécié ce roman de Tatiana, ont participé au débat.
édit du 11/07/07 : à la demande expresse de la personne nommée, j'ai supprimé son nom ainsi que les derniers commentaires qu'elle avait laissés sous différentes identités.
lundi 17 septembre 2007 à 19h14
Cher Biblioblog,

J'arrive un peu après la bataille, mais faut pas m'en vouloir, je suis fragile, moi.
Je voulais juste te dire que tu étais totalement has-been. Maintenant le top du chic c'est de recevoir dix mails d'insultes après avoir dit et expliqué ce qu'on pensait du dernier Marie Darrieussecq. Dix mails bien chan-més, comme disent les djeunes, bien nuls et bien orduriers. Ca, c'est le top du chic. Néanmoins ça se passe en coulisse, c'est ça qui est moins sympa, c'est qu'on ne transforme pas le site en forum, et que je suis tout seul à me faire insulter.
Je pense de fait qu'après le blog collectif, il est temps de créer le concept de mail d'insulte collectif, à partager avec ses amis
Gros bisou, cher Biblioblog.
PS : tes questions anti-spam me font toujours autant rire, rien que pour ça je passe te lire avec plaisir.
lundi 17 septembre 2007 à 20h38
Cher Thom,


décidément, les blogs ne peuvent plus poursuivre leur petit bonhomme de chemin sans être assaillis par des hordes de "lecteurs-fans-en-furie"....
Après nous, puis Laure pour un autre roman et auteur, je constate que tu es à ton tour victime de la bêtise humaine. Peut-être vaut-il mieux se dire que ces pauvres hères ont ainsi l'occasion de vivre la célébrité de leur idole par procuration. Mais est-ce vraiment rassurant?
En tout cas, je suis partante pour les mails d'insulte à faire suivre, histoire de rigoler un peu !!
Gros bisou à toi aussi (si si, j'ose !)
ps : oui, moi aussi : ça m'amuse que cela vous amuse. Mais tu devrais passer plus souvent d'ailleurs...
samedi 17 mai 2008 à 13h40
Contrairement à tous ceux qui pensent que ce livre n'est pas assez accrocheur, je vais leur répondre que si ils veulent oublié ce qu'a fait leurs nations, ils vaut mieu qu'ils ferme les yeux. Ce livre met en valeur, l'horreur de la guerre en comparaison avec le malheur qui peut frappé les personnes d'aujourd'hui. Et à côté, notre malheur est infime.Il ne faut surtout pas oublié, tous français que nous sommes que ce sont des français qui ont fait cette horrible chose. Ils ont enfermés des gens durant 5 jours. Des enfants sont morts. Des femmes se sont suicidés. Des hommes ont tentés de s'enfuir et se sont fait tué.
Je ne pense pas non plus que ce thème manque d'originalité. C'est une page de l'histoire de notre pays et par ce fait il est obligatoire que tout le monde soit au courant. Je trouve que ce livre est une petite merveille d'émotion et que grace à cela, je n'oublierai jamais.
Malgré mon jeune age je me permet de remettre en place tous ceux qui pense que ce livre n'est pas extraordinaire. Ce livre fait rendre compte que nous n'avons plus le droit de nous plaindre et que nous devons rendre hommage.
Ne dite pas que ce livre manque d'originaliteé car ce serai mentir. Le thème de la guerre est un des thèmes les plus important!
samedi 17 mai 2008 à 14h02
Tiens ça faisait longtemps... Pour commencer, Al Tichkah, si tu avais lu correctement le billet, tu te serais aperçu que nous ne minimisons absolument pas la rafle du vel d'hiv, bien au contraire. Nous sommes simplement quelques uns à penser que le roman de Tatiana de Rosnay ne sert pas la cause qu'il est censé défendre. Et ton jeune âge (qui n'excuse pas les trop nombreuses fautes de grammaire) explique sans doute ton engouement et ton manque de recul mais ne te permet pas "de remettre en place" ceux qui ne sont pas de ton avis. Tant mieux si ce livre t'a plu, comme il a plu à un large public, mais tu ne peux exiger que tout le monde partage ton point de vue.
samedi 24 mai 2008 à 17h27
Un livre incontournable l'émotivité est au rendez vous dommage que les histoir se chevauche ainsi, cela sacade le déroulement du récit. A lire absolument !!!attention histoire dévorante!!!
mardi 30 décembre 2008 à 09h31
Je viens de lire ce livre et je suis étonnée de toutes ces critiques. Ce livre m'a bouleversée. J'ai passé ma journée de hier à le lire et je n'ai pas pu m'arrêter tant que je le l'ai pas eu fini. J'ai trouvé que l'alternance des deux histoires contribuait au suspens et que le livre était très bien écrit et agréable à lire. Quant-à l'histoire, il n'y a pas de mots pour la qualifier.
lundi 5 janvier 2009 à 11h45
je m'appelle axelle j'ai 11 ans j'ai beaucoup aimé ce livre il etait tres emouvant et je pense que tout le monde devrait le lire !
lundi 16 novembre 2009 à 20h14
ce livre est tout simplement bouleversant , les deux récits mélés sont une excellente idée . l'écriture de tatiana de rosnay est facile et en mm temps tout a fait juste . moi qui suit lycéenne , j'ai pris énormément de plaisir a le lire. a la fois intéréssant , car il est vrai qu'au jour d'aujourd'hui , on n'en connait finalement assez peu sur cette periode d'occupation. c'est un livre qui prend aux tripes , qui ne peut laisser personne indifférent . les differetes critiques négatives m'étonnes beaucoup .
j'attend le film ac impacience .
mardi 15 décembre 2009 à 01h30
J'ai un avis partagé sur ce livre.
J'ignorais, avant de l'avoir lu, que les enfants avaient été laissés seuls dans le camp de Drancy, dans des conditions épouvantables et sous la surveillance de la police française, impassible. Que cela soit dit par la voix d'une enfant censée s'en être échappée, donne une réalité insupportable mais finalement nécessaire, aux faits.
Mais faut-il ajouter de l'horreur romancée à l'horreur de l'histoire ? Ou un enfant a connu le sort du petit frère de Sarah, ce que personne ne sait, et il est odieux d'en faire un roman. Ou c'est une pure invention de la romancière et il me semble que c'est insulter à la mémoire de ceux qui ont disparu que d'imaginer une abomination supplémentaire.
De façon plus générale, je ne crois pas que l'on puisse faire de roman sur la Shoah. Cela me paraît incompatible, tout simplement. Le seul livre qui pour moi, jusqu'à maintenant, a fait exception est "Le rapport de Brodeck" de Philippe Claudel. Mais quelle exception !
Bonne nuit.
Sylvie
samedi 2 octobre 2010 à 00h14
J'ai été très soulagée à la lecture de ces critiques. Après avoir fini le livre de Tatiana de Rosnay j'étais révoltée.
Révoltée de l'image que donne Elle s'appelait Sarah des français. J'ai 17ans, et je connaissait parfaitement l'histoire du Vel d'Hiv. Contrairement à ce que l'auteur prétend, le travail de mémoire, si il est loin d'être fini, est largement entamé en France. Non, nous ne sommes pas des sales coincés xénophobes machistes et jaloux des splendides américaines.
Non, l'histoire de Sarah n'est pas bien écrite. L'auteur joue sur l'émotion, sans recul, histoire de bien attendrir son lecteur. C'est trop facile de raconter cette histoire là, avec ces mots là. Bien sûr qu'on est ému par le destin horrible de la petite Sarah, nous ne sommes pas des monstres. Mais j'ai l'impression que l'auteur joue sur l'émotion pure pour enlever tout libre arbitre au lecteur : on a "pas le droit" de critiquer un roman qui parle d'un tel sujet. Sinon, on est des horribles français qui refusent d'accepter leur collaboration.
lundi 4 octobre 2010 à 12h57
Merci à toutes et tous de poursuivre le débat sur ce roman.
Et il y a fort à parier que la sortie du film dans une quinzaine de jours va susciter à son tour des réactions très controversées.
mercredi 13 octobre 2010 à 21h54
bonjour jai vue le film de sarah et aji enormenent pleurer .ma grand mere etait juive et quand les allemends sont venus la chercher ils ont tuer devant ses yeux ses parent puis elle est partis avec ses 17 frere et soeur est elle ne les a jamais plud revue de toute sa vie .jaime beaucoup le moment ou le garde laide a sortir du camp avec lautre petite fille qui meurt un peu plus tard .je pense que sarah est tellement obseder a lider daller chercher son petit frere michel quelle ne comprend pas beaucoup pourquoi elle est separer de ses parents mais elle avait je pense un peu compris le danger que reprensenter les camps et je crois que ses pour sa quelle a cahait son frere .et le passage du train et ces la quon peut voir que tous sachete .ma grand mere seati marier avec un francais joseph fournier et son nom a elle etait simon stinger elle na pas etait deporter mais envoyer remplie d allemends pour travailler personne ne savait a par son mari quelle etait juifs meme pas ces fils .un jour mon pere a trouver des papier juif et ces dela quelle lui a tout raconter et elle lui a dit:oui;mon fils je suis juive et toi et tes frere aussis.cs papiers sont des temoignges vitaux et jaimerais les retrouver .je ne suis pas fier detre francaise car la france sest associer au allemends pour provoquer la rafle du 16 et 17 juillet 1942 la france est nul a mes yeux car il on raser le vel d'hivpour pas que les generation futur ne se retourne contre la france et quelle culot ils on eu de construire le minister a la place .au jour jevoquerai mes idées et je parlerais au nom des juifs deporters et tout les autres et au nom de ma grand mere car ces gens on ou avait un tres lourd secret a porter .heureusement que DeGaulle a parler .un jouril faudra bien que les mauvais souvenirs remontent .merci davoir lui ceci .
texte de:MAUREEN FOURNIER ,14ANS
lundi 20 décembre 2010 à 14h40
C'est le plus beau livre que j'ai lu, en deux jours je l'est terminer :
J'attend avec IMPATIENCE de voir le film, qui a aussi l'air passionnant ! 
mardi 22 février 2011 à 14h07
trop trop trop trop trop bein
jeudi 13 octobre 2011 à 13h07
Bonjour à tous,
je viens tout juste de terminer la lecture de ce roman, il y a quelques minutes à peine. Je pense très franchement le relire une seconde fois, reprendre la lecture dès aujourd'hui, tant il m'a plu.
vendredi 16 décembre 2011 à 15h26
J'ai lu le livre en Hollandais, parce que je suis Hollandais. Je ne pense pas que ça change quelque chose. J'ai commencer à lire vers 8h le soir et j'ai fini vers 1h30 le matin. Plein d'émotions et aussi des détails sur l'histoire que je ne connaissais pas. Bientôt les témoins de l'Holocaust ne seront plus vivant. Ce sont les livres qui feront témoignage. Un autre livre à lire (je ne sais pas si il existe en français) s'appelle "Rena's promise". C’est l’histoire de Rena et Danka, des sœurs à Auschwitz.
Zakhor. Al Tichkah.
jeudi 19 juillet 2012 à 14h53
J'ai lu presque tous les livres de de Rosnay et cette histoire est absolument puissante. La vérité et la fiction qu'elle mélange bien nous raconte leur propre histoire mais en même temps voilà l'histoire des juifs parisiens.
Il est très important de mieux comprendre toutes les circonstances de ces histoires. Par mieux les comprendre on peut mieux chercher le pardon.
On était silencieux, non et par ce silence on retient encore une responsibilité.
Allez chercher ses propres blogs sur ses livres.