La Contrebasse est une pièce de théâtre sous forme de monologue écrit par le célèbre auteur du best-seller Le Parfum. Dans ce très court récit, nous suivons les réflexions du contrebassiste qui tente d’abord de convaincre les spectateurs que son instrument, quoi que mal-aimé, est le plus important, le plus indispensable de l’orchestre. S’en suit une série de pérégrinations verbales entre l’histoire de la musique, la vie avec une contrebasse, les malheurs de notre homme. Cette petite pièce fait dans le cynisme et l’humour mordant. Et nous accompagnons le narrateur jusqu’à la chute dans une certaine folie où se révèlent tous les vices cachés de cet instrument trop encombrant.

Moi qui fais partie de ces quelques incongrus qui n’avaient pas particulièrement accrochés au Parfum, je n’ai pas vraiment aimé cette petite lecture non plus. En même temps, je trouve parfois que le théâtre n’est pas facile à lire et à apprécier. Cette pièce a eu un tel succès en Allemagne comme en France, je me dis que quelque chose, en simple lecture, m’a échappé. C’est quand même un livre très court, facile à lire et qui provoque des sourires. Mais je n’ai pas été particulièrement impressionnée.

Autre ouvrage de l'auteur : Le parfum

Par Catherine

Extrait :

Je connais un type qui a eu une liaison avec une chanteuse pendant un an et demi, mais c’était un violoncelliste. Il faut dire qu’un violoncelle, c’est moins encombrant qu’une basse. Cela ne prend pas autant de place, entre deux êtres qui s’aiment. Ou qui voudraient s’aimer. Et puis il y autant de pages qu’on veut pour violoncelle solo (côté prestige, maintenant) : le concerto pour piano de Tchaïkovski, la quatrième symphonie de Schumann, Don Carlos, et caetera. Et pourtant, je peux vous dire que ce type s’est fait complètement bouffer par sa chanteuse. Il a fallu qu’il apprenne le piano, pour l’accompagner. C’est elle qui l’a exigé, ni plus, ni moins ; et lui, uniquement parce qu’il l’aimait… en tout cas, ça n’a pas traîné, il s’est retrouvé répétiteur attitré de la femme qu’il aimait. Un répétiteur lamentable, du reste. Quand ils travaillaient ensemble, elle l’écrasait complètement. Elle l’humiliait littéralement ; c’est ça, la face cachée de la lune de miel. Avec ça, côté violoncelle, c’était un bien meilleur virtuose qu’elle, avec sa voix de mezzo ; bien meilleur, aucune comparaison. Mais il fallait absolument qu’il l’accompagne, c’est lui qui voulait absolument jouer avec elle. Et, pour violoncelle et soprano, il y a peu de choses. Très peu. Presque aussi peu que pour soprano et contrebasse.

couverture
Éditions Livre de Poche - 92 pages