C’est mon sentiment à la lecture de ces poèmes que je ressens très beaux mais qui me restent encore lointains, presque inaccessibles pour certains.
Ce qui m’a peut être gêner dans cette lecture, c’est cette abstraction dont use l’auteur. Humble lectrice en poésie, je n’ai pas pu ou su trouver le bon rythme de lecture pour saisir les nuances de certains vers. Souvent, je me suis demandée de qui Eleusis parlait, de quoi. J’étais comme perdue. Et puis au détour d’une page, quelques lignes qui font mouche, qui chantent leur musique sur la solitude ou l’usure du temps, un sentiment perdue que l’auteur aimerait retrouver.
Je n’ai pas encore fait assez de pas sur le chemin de la poésie pour les apprécier tous à leur juste valeur.
Cela m’attriste et me met en joie tout à la fois. Car un jour, reprenant ce recueil de poèmes d’Eleusis, poète qui n’en est pas à son premier ouvrage, je pourrai m’abreuver à la fontaine délicieuse de ses mots. Pour y avoir goûté un peu, je sais ce qui m’attend au bout du chemin.
Je me remets en route et vais hâter mon pas.
Dédale
Extrait :
Incertaine est l’eau du fleuve,
nos humeurs y ressemblent
tantôt joie, ivresse,
tantôt morne tristesse
En regardant par la fenêtre
au ciel barbouillé de rêves
une main
sur mon front agité se pose
et je crois voir se dessiner
par la courbure d’un vol d’oiseau
un rire d’enfant inépuisable.
***
Comment oublier un son ou un visage
ou cette odeur près des figuiers
comment ne pas perdre une chair
pour quelques mots d’amour
ni quatre notes de Chopin
pour un cœur qui saigne
J’aimerais être
comme j’aimerais être devant cet être qui me reconnaît
devant la force d’une image vivante
Le jour déclinant je me demande pourquoi
combien cette nuit me semblera longue
comme une heure ajoutée à une heure
comme il est difficile de ne pas trébucher
dans l’obscurité
des mots qui font peur.
Editions Henry / Ecrits des Forges - 94 pages
Les commentaires pour ce billet sont fermés.