Paul est documentaliste animalier et mène une existence paisible, « filmant en paix, le labeur de l’abeille et les proies du brochet. » mais prend un congé sans solde pour effectuer le travail tout en faisant appel à des professionnels !
Et, il va vivre un enfer durant un an –le temps des travaux-, en côtoyant quotidiennement tour à tour couvreurs, plaquiste, électricien, maçon, fumiste, plombier, poseurs de panneaux solaires, jointeur, peintre, poseur de moquette, chauffagiste. Une bien étrange galerie de personnages plus loufoques les uns que les autres, étonnants, farfelus voire carrément filous. La corporation a du rire jaune.
En courts chapitres, l’auteur déroule les mésaventures d’un Paul Tanner désespéré, seul, anéanti c’est mordant, désopilant, inventif. J’ai compati aux malheurs tragi-comiques du narrateur, à sa solitude aussi, mais j’ai beaucoup ri de ses déboires, des situations burlesques, tout en souhaitant évidement ne pas me retrouver à sa place si d’aventure l’envie me prenait de devenir maître d’œuvre un jour !!!
J’ai aimé l’écriture grinçante, rapide, décapante, l’humour noir du narrateur ou de l’auteur, les portraits exagérés –à peine-, la tendresse aussi, sur cette drôle d’étude comportementale de l’être humain et ses travers, et qui appelle une suite, je pense…
Jean-Paul Dubois est né en 1950 à Toulouse, où il vit actuellement. Auteur de nombreux livres, Je pense à autre chose, Les poissons me regardent , Une vie française, Éloge du gaucher dans un monde de droitier, L’Amérique m’inquiète, Kennedy et moi…son dernier livre Hommes entre eux est paru en janvier 2007 aux éditions de l’Olivier.
Du même auteur : Les poissons me regardent et Hommes entre eux
Par Google
Extrait :
Nous y étions. Une fois encore j’avais ramassé la crème de la crème. Ce n’était pas possible. Ces types devaient se donner le mot. Ils venaient du monde entier, ne se connaissaient pas, mais tous portaient le même virus, le même Mal. Leur voyage n’avait d’autre but que d’amoindrir ma résistance, d’user ma patience. Dans la corporation, ce devait être un rite initiatique, une sorte de pèlerinage. On allait chez Tanner comme l’on se rendait à la Mecque ou à Compostelle. Et seuls les plus méritants, les plus atteints aussi, les plus cinglés surtout, avaient le droit d’effectuer ce périple. J’étais confronté à une internationale nuisible, une nébuleuse préparée dans des camps d’entraînement, dressée à tuer la raison, à liquider le bon sens à égorger la logique. Et cette fois c’était au tour des…
Phrases préférées :
On ne possède jamais une maison. On l’occupe. Au mieux, on l’habite. En de très rares occasions, on parvient se faire adopter par elle.
N’importe qui doté d’un peu de raison aurait vu entre ces murs un paquebot de soucis, un porte-avions d’emmerdes.
On ne restaure pas Chenonceaux avec un plan épargne logement !
Les jours suivants se présentèrent toutes sortes de maîtres d’œuvre, maquereaux aux spécialisations variées, souvent plus habiles à faire valser les chiffres que la truelle.
Je savais les mises en garde d’Edouard Gomet fondées : lorsqu’un maçon vous annonce que vous allez vous fracassez contre un mur il parle en connaissance de cause…
Éditions Points - 180 pages
Commentaires
jeudi 7 juin 2007 à 07h57
Google, je voudrais d'abord te remercier de m'avoir envoyé ton billet à temps et te confirmer que quoi que tu en dises, la chronique est très bien et donne vraiment envie de se plonger dans ce roman.

Ensuite, évidemment, moi qui suis en "gros" travaux dans mon appartement depuis plus de deux ans, je ne peux être qu'intriguée et amusée par ce récit. C'est donc dit, je vais l'ajouter de ce pas à ma liste.
Et quelle bonne idée de faire un florilège de ses phrases préférées ! Je ne l'avais pas encore proposé jusque-là, mais tu as raison. Donc dorénavant, avis aux rédacteurs, n'hésitez pas à le faire !
jeudi 7 juin 2007 à 09h29
J'ai lu ce livre l'année dernière (ma "critique" est sur mon petit blog)...
Quand j'en avais entendu parlé, je m'étais dit "voilà un livre pour moi"... avec deux ans de rénovation, une maison en chantier... ça ne pouvait que me remonter le moral...
finalement ya pas que moi qui vivait des joyeusetés dans mes travaux
jeudi 7 juin 2007 à 10h06
Moi aussi j'ai beaucoup apprécié ce livre. Quand je l'ai lu, je n'ai pu m'empêcher de faire un parralèle avec " Une année en Provence de Peter Mayle ", avec un plus une petite pointe d'humour britannique qui n'est pas pour me déplaire
Amitiés épistolières
jeudi 7 juin 2007 à 10h54
il est sur ma lal depuis longtemps celui là. Je vais essayer de l'avoir pour les vacances. Etant passé moi aussi par la phases "gros travaux", je pense qu'il va me plaire !!!
jeudi 7 juin 2007 à 13h12
Merci Laurence.
J'ai passé la nuit dessus !
Trèves de plaisanterie quoique. 
Finalement pour tous ceux qui ont fait et fini des travaux, ce peut être un exutoire, si de petites mésaventures et/ou accidents (tempête y compris) sont venus contrarier le bon déroulement de leur projet de construction. Pour tous les futurs bricoleurs, avant le grand saut, lisez-le en guise de préparation voire d'avertissement. Mais pour les autres : "âmes sensibles", anxieux, bricoleur de l'étagère de travers, confiez donc les rênes à un architecte, vous dormirez mieux !
Ah, ben oui, les phrases préférées mais il y en a tant, c'est aussi dur que de sélectionner un extrait, tiens d'ailleurs. Je suis ravie que l'idée te plaise.
Je note aussi "Une année en Provence" dont parle agapanthe.
jeudi 7 juin 2007 à 14h25
Bonjour Google,
Ton message m'incite à lire ce livre car sa couverture m'avait aussi tapé dans l'oeil. D'ailleurs, comme toutes les couvertures des livres de Dubois édités en poche au POINTS ! Et je n'ai encore jamais rien lu de Dubois, et je ne savais pas par lequel de ses romans commencer... Maintenant, mon choix est fait. Merci ! :o)
jeudi 7 juin 2007 à 15h01
Merci Caro[line].

C'est vrai, j'ai jeté un oeil sur les couvertures de ses autres titres chez cet éditeur et je trouve qu'elles sont très sympas.
Ce doit être un vrai casse-tête de trouver une image/photo/dessin pour illustrer un livre comme le titre ou l'extrait en fait, pour "harponner" le lecteur et le faire venir à la lecture (à l'acte d'achat).
J'y suis particulièrement sensible et je passe parfois, peut-être souvent à côté, de bonnes ou mauvaises lectures à cause ou grâce à cela !
mardi 8 décembre 2009 à 00h06
Je viens d'achever ce livre : jubilatoire, une bonne ordonnance contre la morosité hivernale !