Peio alla chez Ruper et lui demanda de lui apprendre à lever les pierres. Ruper lui apprit.
Et je ne dis pas la suite parce que c'est la fin.

J'ai beaucoup aimé cette histoire. Tout le monde se moquait du petit garçon parce qu'il voulait que Ruper lui apprenne. Tout le monde disait, "Mais non ! Il ne t'apprendra jamais !", parce que Ruper n'apprenait à personne.
Mais cette fois, il lui a appris parce qu'il est très vieux et qu'il n'arrive plus à lever les pierres.
J'ai beaucoup aimé la gentillesse de l'homme. Ça m'a beaucoup touché. J'ai ressenti beaucoup d'amitié entre Ruper et le petit garçon.

Par Quentin, 8 ans

Note : tout le billet a soigneusement été rédigé par le petit lecteur (jusqu'au choix de l'extrait). Vous excuserez donc les fautes de concordances et autres maladresses... ;)

Du même auteur : La ballade de Cornebique, La troisième vengeance de Monsieur Poutifard, L'enfant Océan, La rivière à l'envers et Le combat d'hiver

Extrait :

Un soir il demanda :
- Maman, pourquoi Ruper Oaza est-il triste chaque fois qu'il a soulevé sa pierre?
- Il n'est pas triste, répondit sa père. Il n'y a que toi qui crois ça. C'est un homme taciturne, voilà tout.
Un autre soir, il annonça :
- Maman, je vais aller voir Ruper Oaza et lui demander de m'apprendre à lever la pierre.
- Peio, dit la mère, tu dois savoir qu'Oaza n'enseigne son art à personne, pas même à ses propres fils. Il se moquera de toi si tu y va.
Peio en parla à quelques amis qui s'étranglèrent de rire en l'imaginant tout menu à côté du colosse. Mais il y alla tout de même, un jour, après l'école.
Il trouva Ruper Oaza en train de boire son café.
- Que veux-tu? demanda le géant d'une voix étonnamment douce.
- Je veux que tu m'apprennes à lever la pierre.
Ruper ne se moqua pas de lui. Il le regarda en soufflant sur sa tasse brûlante. Peio ne baissa pas les yeux.
- Montre-moi tes mains, dit Ruper.
Peio tendit ses doigts fragiles et délicats.
- Relève tes manches.
Peio retroussa ses manches sur deux bras maigres comme des bâtons.
- Montre-moi tes épaules.
Peio déboutonna sa chemise et découvrit ses deux petites épaules pointues.
- Comment t'appelles-tu?
- Peio.
Le géant l'observa tranquillement, vida sa tasse, l'observa à nouveau, puis :
- Je te prends, Peio. Tu viendras demain à la même heure pour ta première leçon.

couverture
Éditions Thierry Magnier - Petite Poche - 45 pages