Quand Vincent sort du coma, une seule chose l'obsède : pouvoir ré-obtenir au plus tôt son autorisation à exercer son métier d'aviateur. Il entraîne donc Florence dans un tour de France à la recherche d'un médecin moins conventionnel qui puisse lui permettre d'atteindre son objectif.
Nous avons tous connus des deuils; ces moments difficiles où l'on comprend qu'il faut renoncer à ce que l'on a connu, mais qui marquent en même temps le début d'une nouvelle ère.
Un coïncidence inévitable est donc un récit d'un deuil et d'une renaissance.
Bien que je trouve le sujet particulièrement intéressant, je ne me suis pas passionnée pour cette histoire. L'angle de vue adopté ne m'a pas convaincue. Les monologues intérieurs m'ont paru parfois un peu longuets. Mais c'est surtout le déséquilibre entre les deux états qui m'a semblé peu crédible : après s'être tant accroché à ses fantasmes, Vincent y renonce tout à coup avec une incroyable facilité. Il n'y a pas eu de transition entre les deux étapes. Peut-être est-ce la cartésienne qui, chez moi, a pris le dessus. J'ai effectivement du mal à concevoir qu'une simple visite dans un monastère soit si décisive.
Plus j'y pense, et plus je crois que je ne suis tout simplement pas la cible de ce roman. Il est fort probable que des lecteurs en quête d'histoires de rencontres et de spiritualité seraient plus cléments que moi.
Une dernière chose malgré tout : l'illustration de la première de couverture ne sert vraiment pas le récit. Non seulement elle pourrait faire croire au lecteur qu'il s'agit d'un roman de fantasy, mais en plus, le visuel est fait au détriment des principes élémentaires d'une mise en page et de sa lisibilité.
La couverture est le premier contact que le lecteur a avec un livre... Il ne faut donc pas la négliger.
Extrait :
Florence détestait son rôle de porteuse de mauvaises nouvelles. Le cri de protestation de Vincent lui fit mal. - En cas d'accident, on risque de mettre en cause la responsabilité du médecin qui t'aurait autorisé à reprendre les vols. Comprends que c'est une question de responsabilité, répéta-t-elle. Il fusilla les alentours du regard, à l'instar d'un homme encerclé par des ennemis nombreux et redoutables. Quelle volte-face ! Il y a quelques jours encore, au petit déjeuner, Vincent semblait osciller entre espoir et résignation et tout à coup, hop! il voulait impérativement espérer et persévérer. Amorçant un mouvement tournoyant, il quitta la pièce furieux, pour s'enfermer dans sa chambre. Cela la soulagea, même si en arrière plan de sa conscience elle se reprochait d'être si lâche face à la douleur de son ami. En tout état de cause, elle savait qu'elle ne pouvait rien faire pour lui et qu'il devrait affronter seul cette épreuve, du moins en cet instant où il était sonnée, le souffle coupé, comme après un puissant crochet du gauche sur le foie.
Éditions Nicholson and Partners - 140 pages
Commentaires
lundi 25 juin 2007 à 09h35
Je ne sais pas si je vais le noter celui là. Le sujet est intéressant, mais....
lundi 25 juin 2007 à 11h52
Chère Laurence,
Je vous remercie de votre interprétation très constructive parce qu'elle met en relief des points que vous me donnez l'occasion d'aborder (c'est bien connu, les auteurs sont des bavards…).
Je ne nie pas que lorsque l'on se remet en question passé la quarantaine, les monologues intérieurs ne soient un tantinet longuets… C'est le poids de l'expérience.
La visite au monastère est juste une ambiance que j'oppose à celle de la visite à la base de Cognac. Elle existe pour mettre en évidence que nous arrivons à la dernière étape : Florence participe à la prise de conscience de Vincent à un moment où il réalise qu'il l'aime. C'est pourquoi je pense qu'on ne peut pas parler d'équilibre (en terme de pages) lorsqu'il s'agit d'une prise de conscience : elle s'opère ou non et à son rythme. Elle peut être assez brutale sans nuire à la crédibilité du récit.
Il s'agit simplement de mon point de vue de génitrice de l'intrigue et des personnages. Je ne saurai juger de la qualité littéraire, bien entendu.
Quant au choix de la couverture par l'éditeur, il ne s'agit pas d'une image de synthèse et je vous invite sur www.katarina-nicklaus.com... pour lire ce que j'en pense.
Bien cordialement,
Katarina
lundi 25 juin 2007 à 12h08
Salut Gambadou
Je reconnais que mon avis n'est vraiment pas enthousiaste. Mais comme je le dis, je ne suis pas très sensible à ce style de prose. Je ne suis donc sans doute pas le public visé par ce roman.
Bonjour Katarina,
Vous avez bien fait de prendre la parole, cet espace est fait pour ça. Et je vais en profiter pour vous répondre à mon tour.
Votre commentaire sur "le poid de l'expérience" me fait vraiment sourire.... D'abord je ne suis pas sûre que l'âge joue un quelconque rôle dans la longueur des réflexions intérieures, bien au contraire, l'expérience aidant, on synthétise et on se perd moins en bavardages inutiles... Et puis surtout, même si le personnage a tendance à s'étaler, le rôle de l'écrivain est aussi de le guider, le recentrer, ne garder que l'essence littéraire.
Quant à l'équilibre, je ne le pensais pas en terme de pages, mais bien en temps écoulé. Alors que Vincent s'est accorché pendant des mois à cet espoir de revoler un jour, il y renonce en à peine quelques heures. Je ne doute pas que les revirements puissent être soudains, mais il y a ici quelque chose qui ne m'a pas convaincue.
Enfin, concernant la couverture, je n'ai absolument pas écrit que c'était un image de synthèse, et ce n'est de toute façon pas ce que je lui reprochais. J'ai lu sur votre blog ce que vous en pensiez, mais cela ne répond absolument pas à mes remarques. Faire connaître le travail d'un peintre et associer ses tableaux à des oeuvres littéraires est une démarche intéressante, à condition qu'elle ne fausse pas la possible lecture. Or ici, le choix de l'éditeur laisse supposer un ouvrage d'héroïc Fantasy. Vous perdez donc certains lecteurs qui ne l'ouvriront pas parce qu'ils n'aiment pas ce type de littérature, et d'autres qui l'achèteront en pensant acquérir autre chose. Mais le plus important, c'est les erreurs flagrantes de mises en page qui vont à l'inverses de toutes les règles de lisibilité.
Voilà quelques points que je tenais à éclairicir.
Cordialement
lundi 25 juin 2007 à 16h26
Bonjour Laurence,
Contrairement à toi, les monologues et dialogues des personnages ne m'ont pas semblé long. Mais comme je te l'ai déjà dit, c'est surement parce que j'ai été plus touchée (ou plus réceptrice) que toi.
En revanche, je suis tout à fait d'accord avec toi sur la couverture. Je ne remets pas en cause l'illustration, mais son choix car pour moi, il y a un énorme décalage entre cette couverture et le contenu de l'histoire. J'ai lu ce qu'en dit Katarina Nickalus sur son blog, mais pour moi, je reste sur mes positions !
A demain ! :o)
mardi 26 juin 2007 à 10h52
à ce soir Caro[line]
lundi 6 août 2007 à 18h58
Une fois le livre ouvert, on ne voit plus la couverture...
En principe, en littérature c'est le contenu qui compte et non pas le contenant.
Un prix pour la meilleure couverture ? Pourquoi pas...