Il faut parfois aller loin, de l'autre côté des océans, pour faire la connaissance de celui ou celle qui nous changera à jamais. Parfois, le bout du monde n'est qu'à une rue de chez soi. Mais toujours, il permet aux auteurs et narrateurs de ces courtes fictions, des découvertes vitales.
Parmi les auteurs confirmés, on compte entre autres Jean-Philippe Blondel ou Fred Paronuzzi, dont nous vous avons souvent parlé ici. Et puis, il faut souligner la préface de Nancy Huston (une autre rencontre du bout du monde) qui dit bien mieux que moi les qualité de ce recueil.
Pour ma part, j'ai trouvé les textes un peu inégaux et l'ensemble, avouons-le, ne m'a pas transcendée. Mais il y a une complicité et un amour commun pour cette librairie (évoquée par deux fois dans le recueil) qui sont assez communicatifs. J'ai d'ailleurs plus été séduite par certaines phrases à la poésie humaine et généreuse, que par la teneur des histoires proprement dites.
Je garde donc un souvenir récréatif de cette lecture. Une bulle de fraîcheur dans la moiteur de l'été.
Extraits :
J'ai confiance, tu sais, j'ai quarante-neuf ans et pourtant j'ai confiance, je pense qu'il va m'arriver encore beaucoup de choses fleuries ou colorées, je crois que j'ai encore de nombreuses rencontres à faire, que mon agenda intérieur croulera sous les noms et les adresses - des surprises, voilà, plein de surprises. (Red Rose Motel - Jean-Philippe Blondel)
Notre course folle délie ma joie, son rire enterre ma peur. (Valérie Labarre - Tatoo)
Comme on va à la source, ses yeux allaient au mots. Des mots plein la bouche. Sa peau, sa chevelure opaline, ses ongles incrustés de mots.[...]Elle, pourtant, savait. Que seuls les mots libres pensent. Et que la pensée donne appartenance à l'Humanité. (Jean-François Planchet - Elle)
Si le temps de la grande vieillesse passe par un retour à l'enfance, je m'arrêterai avant. (Claudie Lefèvre - Mauvaise route)
Quand elle rentrait après sa journée de travail, elle retrouvait ses livres comme on retrouve sa famille, simplement sans effusion mais avec un sentiment de plénitude. (Virginie Cousin - Le bout du monde)
Mais là c'est comme une découverte car pour moi c'est la tour de Babel ici : les gens parlent toutes les langues, en sachant quand même que je n'arrive pas à distinguer un Maghrébin, d'un pur Français, d'un Yougoslave ou d'un Turc : pour moi ce sont tous des blancs. C'est comme un blanc qui, en arrivant en Afrique, ne reconnaîtra pas un Camerounais d'un Congolais. (Jacob Diboum - Visa long séjour)
Éditions Le bout du monde - 142 pages
Commentaires
samedi 4 août 2007 à 08h22
L'idée d'un autre petit voyage au bout du monde me plait bien. C'est parti !
samedi 4 août 2007 à 08h30
Bonjour Dda

Tu nous diras ce que tu en as pensé?
samedi 4 août 2007 à 09h21
Je sais pas, je vais y réfléchir
Bien sûr, tu vous dirais. 