Les quatre premiers récits retracent, dans le désordre, les différents âges de la femme à travers des moments clés : un rêve d'adultère, la découverte de l'amour, les derniers instants de l'existence ou encore le deuil d'un hypothétique prince charmant.
Le dernier récit est celui d'un homme mystérieux...

Certes j'ai reconnu les descriptions de la nature que Kressmann Taylor semble affectionner particulièrement. Elle a l'art de magnifier les paysages et de leur rendre leur juste dimension.
Mais, étrangement, je n'ai pas retrouvé ces évocations qui m'avaient tant fait vibrer dans le précédent recueil. Les atmosphères sont ici bien moins présentes, les personnages et les récits plus ternes.

Une déception donc. Mais je ne m'arrêterai pas là, car si Kressmann Taylor a su m'éblouir avec les nouvelles de Ainsi mentent les hommes, il n'y a pas de raison que ce phénomène ne se reproduise pas.

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Du même auteur : Inconnu à cette adresse

Laurence

Extrait :

Ellie Pearl avait peur. Le parfum des arbres était trop suave et trop fort à la fin du jour; l'odeur de la terre mouillée, de la résine et des aiguilles de pin, comme lorsqu'elle était petite et qu'elle courait pieds nus dans tous ces sentiers qu'elle connaissait par cœur, dans les pinèdes, sur le sol de granit; lorsqu'elle courait, vive et précise, sans regarder où son pied se posait. Cette odeur revenait à présent, trop forte, alors qu'elle montait les derniers mètres de ce sentier forestier, marchant sur des aiguilles de pins sèches sur lesquelles elle glissait à cause de ses chaussures de ville à la semelle de cuir lisse. Le chant des grillons était bruyant, les arbres si noirs et si épais qu'entre les troncs, le ciel crépusculaire semblait illuminé. Une petite chouette hulula dans la montagne et ce hululement descendit vers Ellie Pearl en tremblant, comme craintif. C'était un bruit sûr, un bruit craintif mais sûr, comme les arbres s'agitant légèrement dans l'ombre.

Ainsi rêvent les femmes
Éditions Autrement - 60 pages