Respire est le premier roman d'Anne-Sophie Brasme, âgée alors de 17 ans.
Charlène, la jeune narratrice, est enfermée dans un hôpital psychiatrique depuis quelques années. Elle nous raconte comment elle en est arrivée là; ce qui a poussé l'adolescente qu'elle était à tuer sa meilleure amie.
Les trois premières pages que forme le préambule de la confession m'ont laissée sous le choc. J'admire la façon dont Anne-Sophie Brasme décrit ces heures nocturnes au sein de l'hôpital. Quand le silence devient assourdissant mais que le sommeil est impossible.
Mais la suite du récit m'a finalement paru très en-dessous de ce que laissait espérer cette introduction. Charlène nous parle de son enfance, puis de son adolescence tourmentée auprès de Sarah. Comme l'Étranger de Camus (qu'elle cite d'ailleurs), elle semble totalement extérieure à toute cette histoire. Son compte-rendu est froid, sec, bien loin de la jeune fille hyper-sensible qu'elle avait l'air d'être.
Peut-être m'a-t-il simplement manqué un regard externe dans la narration; la vision de Sarah, peut-être... Mais je reconnais qu'il aurait alors s'agit là d'une autre démarche.
Je tenterai malgré tout Le carnaval des monstres, car ce titre aiguise ma curiosité depuis sa sortie. Je verrai alors si je suis tout simplement insensible à l'écriture d'Anne-Sophie Brasme ou s'il s'agissait d'une rencontre manquée.
Lire aussi la critique bien plus enthousiaste d'éphémerveille
Extrait :
Il est des heures où, depuis la nuit, glisse une ombre froide et incolore. Elle se laisse couler tout le long du couloir central, avant de se faufiler sous les portes en ferraille juqu'à ce petit espace restreint encerclé par les murs des cellules. Et c'est cette même opacité qui vient nous rendre visite caque soir, fidèle, inaltérable. On a beau passer des heures à regarder ce vide qui soudain enveloppe le monde sous nos yeux, il arrive que l'on ne puisse plus deviner aucun repère avant la ponte du jour, derrière les grilles électriques qui emmurent la cour, dans ce néant sans fin ni commencement.
Ici, l'écho des pas alourdis des gardiennes qui s'en vont marque le début de notre nuit. Il est minuit exactement quand plus aucun bruit ne vient troubler le silence autour de nous. C'est à cet instant précis que la même impression de solitude et d'égarement vient s'emparer de chacune d'entre nous.
Pendant ces heures, plus personne n'est alors capable de dormir.
Éditions Le livre de Poche - 189 pages
Commentaires
mardi 18 septembre 2007 à 16h11
bonjour !!!
je viens d'acheter ce livre dans une bouquinerie, et j'avais hâte de le lire, car j'avais déjà lu "le carnaval des monstres" à sa sortie (voir ma critique). j'avais beaucoup apprécié ce livre. dans "respire", le titre même m'attire. je verrai bien ce que j'en pense, merci d'en avoir parlé dans tes pages
bien à toi,
mercredi 19 septembre 2007 à 09h37
Bonjour Lireplus
comme je l'ai dit, je lirai aussi "Carnaval des monstres" en espérant que cela me réconciliera avec cette auteure.
jeudi 27 septembre 2007 à 10h34
(( J'ai eu les mêmes espérances que toi, et par deux fois !
Quelque chose m'échappe, je ne sais pas pourquoi l'alchimie n'opère pas.
Bof, c'est tout et pas bien grave non plus.
Mais je te souhaite une autre belle rencontre avec son Carnaval des Monstres ! ))
vendredi 28 septembre 2007 à 09h21
Salut Clarabel
). As-tu lu "Le carnaval des monstres"? Et qu'en as-tu pensé?
Tu me rassures ! J'ai cru que ce serait encore un roman sur lequel nos avis divergent (une fois n'est pas coutume
vendredi 29 février 2008 à 15h39
j ai beaucoup aimé ce livre qui m'a permit de découvrir cet auteur j'aime sa façon d'écrire et l'histoire en elle même est très touchante!Il est parfois difficile de comprendre pourquoi les gens se comportent d'une façon ou d'une autre, mais là on comprend tout ce qui passe par la tête de Charlène!A ceux qui ne l'ont pas encore lut: je vous le conseille!!!!!
lundi 22 juin 2009 à 15h01
J'ai beaucoup aimé ce roman. Je ne trouve pas le style froid et sec mais sobre et soigné. C'est assez bouleversant et captivant. Le roman traite du même sujet que Notmhomb dans Antechrista, sauf que le roman de Brasme est bien meilleur. J'ai beaucoup aimé.
mardi 23 juin 2009 à 08h01
Nicolas : je n'ai pas lu le roman de Nothomb, mais je ne garde pas un bon souvenir du roman d'Anne-Sophie Brame; impossible d'accrocher à son style. Il m'a manqué des éléments pour que cela fonctionne avec moi.