Claire est professeur à l'université de Montpellier, mère divorcée d'une fillette de 10 ans et d'un ado, Viviane, en pleine crise évidemment...
Viviane, comme toute adolescente qui se respecte, est folle amoureuse d'un garçon "étrange", ne comprend pas sa mère et passe ses après-midi entre ordinateur et club gothique.
Dans cette histoire à 4 mains, les deux narratrices ne nous épargnent aucune mésaventure des conflits mère-fille, dévoilent l'envers du décor des associations humanitaires, nous narrent la désorganisation des universités, mais surtout confient les préoccupations adolescente et les difficultés des mères célibataires.
En écho au récit de l'une, l'autre apporte sa propre vision des événements, et l'éclairage ainsi fourni fait parfois mouche.
Si Viviane et Claire, les héroïnes, ont des traits de caractères assez semblables, Ariane et Sylvie, les auteures, ne peuvent renier leur filiation : le phrasé, le vocabulaire, les tournures de phrases sont finalement assez proches, même si les propos sont souvent opposés. On reconnnaît ici le mimétisme qui existe entre deux membres d'une même famille, et je dois avouer que cela m'a parfois fait sourire.
Maintenant, s'agissant de l'histoire elle-même, et ce malgré quelques épisodes bien sentis, je n'ai pas ressenti l'urgence des récits qui vous captivent et vous hameçonnent. Ma lecture s'est faite un peu sur le bord de la route, et j'ai eu du mal à me prendre au jeu.
(Lire aussi l'avis d'Alain)
Ne ratez pas son interview pour le Biblioblog.
Autre roman d'Ariane Fornia : Dernière Morsure et Dieu est une femme
Laurence
Extrait :
Vivianne
[...]Avec cette matinée à trimer, j'ai obtenu que ma mère daigne m'amener à la crypte cet après-midi. Plusieurs fois, elle m'a demandé en quoi ça consistait. Pas la peine de lui expliquer : elle s'attend à des choses concrètes. Genre on fait des chauves-souris en pâte à sel. Au départ, il s'agissait d'une réunion de musiciens et d'amateurs de rock. Maintenant, c'est le repaire de tous les pauvres ados déçus par la société qui s'emmerdent dans leur campagne natale et adorent se saper en noir. Beaucoup se prétendent "gothiques", même si évidemment, être gothique ne se résume pas à l'accoutrement.[...]
Claire
[...]Pour revenir à Vivianne, elle vit dans l'attente de la petite sonnerie qui lui signale qu'un de ses copains lui a adressé un message. Ils échangent à n'en plus finir des "dialogues" à base d'onomatopées sans signification (pour moi). Je l'ai prise au dépourvu l'autre jour en regardant le manège par-dessus son épaule, jusqu'à ce qu'elle me découvre, indignée. Je n'y ai pas compris grand-chose, si ce n'est que je préfère la savoir vissée à des dialogues débiles sur son écran, avec sa petite webcam ridicule au-dessus de la tête - quel intérêt pour ses copains de la voir taper à la machine? -, plutôt que traînant dehors dans les lieux les plus louches. Elle fréquente en ce moment une sorte de club gothique qui ne m'inspire rien de bon. Elle a beau jurer que ses amis sont, comme elle, juste fans de rock et de fringues noires, j'ai du mal à comprendre l'attrait qu'elle trouve à ses interminables réunions dans un semi-obscurité, surtout quand il fait grand soleil. Sans doute tous les ado sont-ils comme elle. De toute façon, je ne peux pas contrôler toute sa vie, alors que j'ai déjà du mal à maîtriser la mienne. [...]
Éditions Denoël - 321 pages
Commentaires
samedi 12 janvier 2008 à 16h24
Claire,
Dans le cadre d'un travail universitaire, notre petite équipe d'étudiant s'intéresse aux mères célibatataires en vue de réaliser un reporatage photo et des interviews.
Si cette expérience vous intéresse veullez prendre contact avec nous.
Merci de votre attention.
dimanche 13 janvier 2008 à 09h09
Bonjour Jo,
Claire est un personnage de fiction, elle aura donc bien du mal à vous répondre.... 
je crois qu'il y a une confusion !