Hector, notre héros, souffre de collectionnite aiguë. Tout y est passé : les timbres, les étiquettes à fromage, les piques à apéritif et dernière en date, les badges. Or, comble de malchance, alors qu'il pensait gagner haut la main le concours international des collectionneurs de badge, le voici battu par un concurrent déloyal. Sa vie immanquablement bascule à cet instant-là...
Décidé à se soigner, il rencontre Marcel et sa femme. Mais les démons refont surface et Hector tente de se suicider. Tentative avortée bien évidemment (sinon l'histoire se serait achevée avant même de commencer). C'est ainsi qu'il rencontrera Brigitte, la femme au potentiel érotique qui lui permettra de percevoir un avenir plus rose. Mais la maladie rôde... et voilà qu'Hector rechute et collectionne cette fois les instants érotiques de son épouse.
Dès les premières lignes, je me suis dit que David Foenkinos avait le sens de la formule. Les phrases courtes et teintées d'humour atteignent rapidement leur but. Mais malheureusement, ce qui m'a séduit au départ, m'a rapidement lassée par la suite. En effet, les apartés continus, les apostrophes au lecteur, l'utilisation quasi permanente du "on" et du "nous" (procédé bien connu d'implication) ont eu l'effet inverse de celui souhaité... Très rapidement, j'aurais aimé que l'auteur se soucie un peu moins de nous et bien plus de ses protagonistes. Les pauvres hères s'enferrent dans des situations rocambolesques et totalement invraisemblables, et en dehors de quelques passages, le trait bien trop caricatural est un frein à l'adhésion du lecteur.
Personnellement j'aurais sûrement préféré une écriture moins délayée et pourquoi pas la même histoire sous forme de nouvelle. Je suis vraiment désolée pour Caro[line], mais ma rencontre avec son auteur chouchou ne fut pas concluante pour moi...
D'autres avis sur d'autres blogs : Sylire, Bebebook et Hydromielle sont tombées sous le charme, Valdebaz est plus dubitative, quant à Lisa et Anne-Sophie, elles sont comme moi, très déçues.
Extrait :
Hector avait toujours été un bon fils (nous avons vu et, pour certains, apprécié la nette discrétion avec laquelle il s'était suicidé, il y avait du chic dans cette façon de faire croire qu'il était aux États-Unis). C'était un bon fils soucieux de rendre heureux ses parents, de les bercer dans l'illusion de son épanouissement. Devant leur porte, Hector peaufinait son sourire. Ses yeux étaient cernés par des cernes. Quand sa mère ouvrit, elle ne vit pas son fils tel qu'il était mais tel qu'elle l'avait toujours vu. Si nos relations familiales sont des films vus du premier rang (nous ne voyons rien), les parents d'Hector rentraient carrément dans l'écran. À partir de là, on pourrait établir un parallèle entre le besoin de collectionner et la volonté de se faire grossièrement remarquer comme être changeant (on pourrait tout simplement dire vivant)
Nous gardons cette hypothèse pour plus tard.
D'une manière générale, nous garderons toutes les hypothèses pour plus tard.
Éditions Folio - 178 pages
Commentaires
vendredi 12 octobre 2007 à 08h03
L'auteur a l'air bien sympathique mais ton billet confirme mes doutes quant à son écriture !
vendredi 12 octobre 2007 à 09h50
ENFIN ! J'attends ton billet depuis lundi.

En effet, David Foenkinos a le sens de la formule et l'utilise beaucoup dans ce roman. Alors après, c'est histoire de goût et soit on adore, soit on est lassé. Bon, ben là, avec toi, ça n'a pas pris : tant pis !
Dans quelques temps, je te conseillerai de lire son dernier roman, qui est quand même différent (moins de formules, j'ai trouvé). Ton avis m'intéressera beaucoup, comme toujours !
vendredi 12 octobre 2007 à 12h50
Je te rejoins complètement pour l'utilisation du "on" et du "nous" un peu trop récurrente. Même si je ne vais pas me précipiter, je pense faire bis un de ces jours. Quand ? c'est une autre histoire !
vendredi 12 octobre 2007 à 16h16
J'avais bien accroché, moi ! Un peu moins aimé "En cas de bonheur" dont j'avais trouvé la fin incongrue et trop "Walt Disney"... Et je compte bien lire son dernier opus !
vendredi 12 octobre 2007 à 16h50
Cathulu : j'avais pourtant démarré cette lecture sans a priori, mais bon...
Son dernier roman? oui pourquoi pas, mais toute la question est : quand? parce que vu ma PAL, je crois que ce ne sera pas avant quelques mois !! 
Cao[line] : oui, je me doutais que tu attendais ce billet.
Valdebaz : voilà, le "quand" est bien notre principal problème à tous !
Tamara : Mais c'est ce qui fait aussi le charme de la littérature : qu'un même roman puisse éveiller des réactions très différentes chez chaque lecteur.
vendredi 12 octobre 2007 à 23h49
fais partie des converties par Caro[line]
à quand le badge?
samedi 13 octobre 2007 à 08h00
Stéphanie : je ne sais pas, il faut demander à la présidente du fan club !
samedi 13 octobre 2007 à 18h06
Il faudrait quand même que je me décide à lire cet auteur, mais je ne sais plus par quel titre commencer maintenant, car j'avais noté celui-ci...
samedi 13 octobre 2007 à 20h25
Florinette : ben... je ne sais que te dire. Demande à Caro[line]
dimanche 14 octobre 2007 à 09h05
Personnellement, je n'ai pas senti le vent de fraîcheur chez cet auteur... et je partage ton ressenti sur l'usage abusif de "nous" et du "on" : l'implication à ses limites.
lundi 15 octobre 2007 à 07h58
Bonjour Alexandra
Et oui, je suis d'accord, j'ai beau expliquer à mes élèves le principe de l'implication, je pense aussi qu'il fait savoir en user avec parcimonie. 
Merci de ton message qui me permet au passage de découvrir ton blog.
mercredi 21 novembre 2007 à 11h48
Je ne connais pas celui-ci. En revanche, je viens d'achever Les Coeurs Autonomes.
Je suis dubitative aussi... L'histoire de ces Bonnie and Clyde sans grande envergure est troublante. En revanche, dans ce cas, le style de Foenkinos est parfaitement adapté puisqu'il met en valeur la noirceur et la froideur des personnages.
En un mot, je suis sceptique. Il va falloir recommencer l'expérience Foenkinos!
dimanche 25 novembre 2007 à 08h55
Bonjour Caroline et merci de ton témoignage.
Tu me diras ce que tu as pensé de ta nouvelle tentative "Foenkinos"? Parce que pour l'instant, je n'ai pas trop envie d'y replonger...