Un an après la mort de son père, Oskar vit toujours à New York, avec sa mère, et sa grand-mère qui vit devant chez lui. Un jour il découvre une clé qui semble avoir appartenu à son père. Convaincu qu’il s’agit là d’un indice, il part à la recherche de ce qu’il pourrait apprendre de nouveau sur son père.
Pendant des mois il parcourt New York à la rencontre de gens qui pourraient lui en apprendre davantage. Intercalées avec les aventures d’Oskar, des lettres de sa grand-mère et de son grand-père qui racontent une autre histoire, celle de sa famille, celle de la 2e guerre mondiale, celle de vies en forme de tragédies.
Avec un sujet comme celui-ci, on pourrait imaginer un livre larmoyant, un ouvrage écrit pour faire pleurer. En fait j’ai pleuré, trois fois bien comptées, mais ce n’est pas un livre larmoyant. Profondément intelligent, ce livre met en parallèle deux drames humains et nationaux qui frappent la même famille à plus de cinquante ans d’intervalle. Oskar est un personnage attachant et le propos sur la résilience et sur le sens de la vie est particulièrement intéressant. Ce livre porte sur la difficulté à communiquer quand un drame vous frappe et chacun des personnages affrontent cette impossibilité à sa façon. J’ajouterais que ce qui est si émouvant, c’est justement quand la communication revient, jaillit, explose. Profondément humain.
Globalement je dirais que les sections réservées à Oskar sont plus entraînantes et exaltantes que les lettres des grands-parents dont la syntaxe délibérément éclatée est parfois un peu lourde quoique diablement poétique. Le livre est aussi parsemé d’images et de dessins et j’avoue ne pas trop voir ce que ça apporte au récit. Dans les dernières années on perçoit une volonté de certains auteurs (et éditeurs !) de réinventer la forme de l’objet-roman. Ici, ça m’a plus agacée et freinée qu’autre chose. J’ajouterais que la traduction est vraiment franco-française et que pour des lecteurs québécois ça peut parfois peser un peu.
Mais au total, un gros coup de cœur américain !
Par Catherine
Extrait :
Je voudrais tellement avoir mon tambourin en ce moment, parce que même après tout ce qui s’est passé, je porte encore des semelles de plomb, et parfois ça soulage de jouer un bon solo. Le morceau le plus impressionnant que je sais jouer sur mon tambourin c’est «Le Vol du bourdon» de Nikolaï Rimski-Korsakov, qui est aussi la sonnerie que j’ai téléchargée sur le portable que j’ai eu après la mort de papa. C’est plutôt effarant que j’arrive à jouer «Le Vol du bourdon», parce qu’il faut taper incroyablement vite dans certains passages et c’est extrêmement difficile pour moi, parce que je n’ai pas encore vraiment de poignets. Ron a proposé de m’acheter une batterie complète. Money can’t buy me love, évidemment, mais j’ai demandé si elle aurait des cymbales Zildjian. Il a dit :
«Tout ce que tu voudras.»
Et il a pris mon yo-yo sur mon bureau avant d’aller promener le chien. Je sais qu’il essayait seulement d’être sympa mais ça m’a mis incroyablement en colère.
«Yo-yo moi !» j’ai dit en lui arrachant.
Ce que j’avais envie de lui dire, en fait, c’était «Vous n’êtes pas mon papa et vous ne le serez jamais.»
Éditions Points - 460 pages
Commentaires
lundi 22 octobre 2007 à 08h17
Merci Catherine pour cette présentation. Ce titre est dans ma pile qui attend sagement. Je sens qu'il va remonter bien vite
lundi 22 octobre 2007 à 08h55
Pour moi aussi ce fut un coup de coeur
lundi 22 octobre 2007 à 14h47
Je l'ai terminé il ya peu (et bien sûr, je suis en retard pour mes chroniques !) et comme toi et Gambadou, ça a été une jolie découverte.
lundi 22 octobre 2007 à 16h56
Bravo pour votre blogue littéraire ! Lisez des Livres !
lundi 22 octobre 2007 à 17h13
À toutes et tous, merci de vos commentaires. Je réitère, vraiment un beau livre!
lundi 22 octobre 2007 à 17h22
Aussi dans ma PAL ! Et je me réjouis qu'il soit bon, par conséquent !
lundi 22 octobre 2007 à 20h46
J'ai essayé de le lire, puis j'en ai eu marre de ces narrateurs-enfants qui sont des petits génies... Par contre, dans le même genre, j'ai de loin préféré Le bizarre incident du chien pendant la nuit de Mark Haddon.
lundi 22 octobre 2007 à 21h38
Je vois que ce livre fait l'unanimité sur les blogs, je sens que je ne vais pas tarder à craquer !!
lundi 22 octobre 2007 à 23h48
Tout comme Réjean, la narration m'agaçait, j'ai laissé tomber.
mardi 23 octobre 2007 à 03h22
Beaucoup trop de longueurs dans ce roman et pas assez de temps pour le lire. Désolé, mais j'ai moi aussi abandonné la lecture.
mardi 23 octobre 2007 à 13h38
Le bizarre incident du chien pendant la nuit est sur ma PAL aussi...
Je pense que j'en aurai jamais marre des narrateurs enfants... peut-être jusqu'à ce que j'aille les miens, une sorte de transfert.
J'ai pas trouvé ça très long pour ma part. C'est une grosse brique, mais avec une écriture aéré. Je viens de terminer Le monde selon Garp. Voilà qui me semble long... bien que loin d'être ennuyant!
jeudi 25 octobre 2007 à 09h15
J'ai vraiment bien aimé ce bouquin. Comme toi, un peu moins la narration à travers les lettres des Grands parents. Par contre, j'ai bien aimé regarder les photos et illustrations du récit.
Je trouvais ça plutôt sympathique.
Une manière d'entrer dans l'histoire et de voir ce qu'Oskar voyait par exemple.
samedi 22 décembre 2007 à 19h53
Je viens de terminer le livre il y a 10 mn et pour moi c'est un des meilleurs livres que je n'ai jamais lu, bref achetez le si vous ne l'avez pas encore.....
lundi 20 octobre 2008 à 16h22
Livre bouleversant,plein de trouvailles narratives et Oskar est absolument craquant! A lire derechef!