À travers ce très court récit, Xi Yang nous conte leur histoire d'amour, et en profite également pour évoquer la prostitution clandestine, les difficultés de la vie paysanne ou encore le rêve que représente la terre d'Amérique.
Ceux qui me connaissent, doivent être surpris de ce choix de lecture. Non seulement j'ai souvent été déçue par la littérature chinoise, mais en plus ce livre a un défaut majeur : la couverture est absolument hideuse. Et s'il n'y avait pas eu ce fameux Challenge ABC, effectué presque à mon insu, il est certain que je ne serais pas allée plus avant...
Mais voilà, il me manque à peine 5 lettres pour le boucler, dont la fameuse lettre X. C'est pourquoi, malgré mes appréhensions, je me suis tout de même lancée dans la lecture de cette historiette.
Et bien une fois de plus, l'essai ne faut pas concluant. Si il est vrai que Xi Yang parvient à distiller dans son récit quelques passages intéressants sur les conditions de vie des Chinois, l'ensemble m'a paru être le condensé d'un potentiel roman.
Oui, j'ai eu l'impression de lire un résumé et c'est une sensation assez désagréable. Je ne sais si cela est dû à l'utilisation systématique de phrases courtes, au passé simple ou à un manque d'étude approfondie des protagonistes, mais je suis sortie assez frustrée de cette lecture.
Extrait :
Le 'Ming Dou' occupait le rez-de-chaussée d'un immeuble résidentiel. DE style ancien, le salon possédait un haut plafond où se trouvait encore des moulures que l'on pouvait apercevoir lorsque, le rinçage venu, on était en positions inclinée. Depuis qu'il y avait fait la connaissance de Chunzi, une fille de l'Anhui, Dong Ping venait régulièrement, deux fois par semaine. Il plaisantait avec elle : "Quand j'entends ton nom, je croirais presque que tu es Japonaise !" Aussitôt, pour jouer, elle le bousculait un peu, disant : "Vous m'ennuyez ! C'est vous le Japonnais." Chunzi lavait bien les cheveux. Énergique, elle avait beaucoup de force dans les mains. D'ailleurs, elle demandait souvent au client si elle n'avait pas la main trop lourde. Certains étaient douillets, d'autres aimaient la vigueur. Elle massait le dos avec la même fermeté. Il suffisait de la laisser tapoter pour que toutes sensation d'inconfort, de quelque secret recoin du corps qu'elle vînt, disparaisse. Dong Ping lui disait toujours qu'elle gagnait sur tous les plans : non seulement elle le frappait, mais encore elle était payée pour ça ! Chunzi se laissait taquiner et riait de bon cœur. Dong Ping philosophait sur la faiblesse de la nature humaine. Auparavant, sans connaître ni massage du dos ni aucun plaisir de ce genre, il vivait tout aussi bien. Or, il lui était désormais impensable de passer une seule semaine dans venir se faire masser.
Éditions Bleu de Chine - 97 pages
Commentaires
jeudi 8 novembre 2007 à 11h42
Cest vrai que la couverture ne donne pas envie...
Je n'ai jamais lu de littérature chinoise, et je serai curieux de la découvrir. A part le Dit de Tianyi de François Cheng (qui n'est plus immergé dans ce pays depuis un moment), je ne sais malheureusement pas par quoi commencer. Peut-être as-tu (toi ou d'autres) des conseils (malgré ton peu d'enthousiasme pour cette littérature)?
jeudi 8 novembre 2007 à 13h51
Il y a seulement quelques jours que j'ai découvert ce blog - mais j'ai déjà trouvée bon nombre de livres intéressants.
Mais à part ce petit problème, c’est marrant.
Surtout votre Challenge ABC me plait – je participe pour l’instant aussi dans un autre challenge littéraire – faire un voyage en livres autour du monde. On choisit pour les 5 continents 5 pays dont on lit 1 livre par pays – ce qui donne 25 livres. Les livres peuvent se choisir soit par la nationalité de l’auteur, soit par les événements qui prennent place dans le livre. (Le plus dur dans ce challenge est l’Océanie – Australie, Nouvelle Zélande – assez facile – mais pour les 3 pays restants c’est plutôt impossible
(Pour l’Afghanistan j’ai trouvé un livre sur ce site ;-))
@Yohan – depuis ‘Le Dit de Tianyi’ je suis fasciné par la littérature chinoise – disons plutôt asiatique en générale.
Pour entrer un peu dans ce monde je peux te recommander Qiu Xiaolong – avec le premier livre de la série ‘Mort d’une héroïne rouge’ tu entres dans le monde d’un roman policier – mais ce que Qiu Xiaolong fait, est bien plus – c’est vraiment la description d’une Chine qu’on ne connaît pas trop et il arrive à produire une atmosphère où on se sent à l’aise et on redemande.
Si la littérature chinoise/asiatique t’attire – je dirais aussi que tu pourrais consulter les catalogues de l’édition Philippe Picquier – ils se sont spécialisé sur ce thème.
.
jeudi 8 novembre 2007 à 16h20
La couverture fait carrément peur, oui !!! O-o
Je ne note pas. Ma dernière lecture chinoise (les bonbons chinois) fut aussi une déception (abandon en cours de lecture).
jeudi 8 novembre 2007 à 16h32
Je suis d'accord avec Tamara, je verrai la couverture chez un libraire, elle me ferait partir en courant.
Pour ce qui est de la littérature chinoise et asiatique, je recommandes la lecture d'un autre roman de François Cheng : L'éternité n'est pas de trop (que j'ai particulièrement aimé).
Il y a également le très bon roman de Viviane Moore : Tokyo des Ténèbres (un polar sur l'univers très particulier des otaku).
Enfin, plus orienté sur le Japon, il ne faut pas passer à côté de Soleil Levant, de Michaël Crichton, dont l'adaptation cinématographique réussie ne rend quand même pas hommage au roman...
jeudi 8 novembre 2007 à 16h44
Quelle couverture! C'est un cauchemar! Il fallait lire "Chinoises" de Xinran. Très intéressant pour en connaître plus long sur la condition de la femme en Chine. Des témoignages touchants...
jeudi 8 novembre 2007 à 17h38
Je ne pense pas que ce livre me plaira, et de toute façon, je n'arrive pas à me décider avec cet auteur !!
samedi 10 novembre 2007 à 08h18
Bonjour tout le monde !
désolée de mes réponses tardives, mais ma connexion est toujours défaillante.
Je vois que nous sommes au moins tous d'accord sur la couverture. Il y a des fois où je me demande ce qu'il se passe dans la tête de certains éditeurs... Par contre, j'ai constaté que je suis plus friande de littérature japonaise. Je pense donc qu'à l'avenir je me contenterai de découvrir des auteurs japonais et j'abandonne, du moins pour le moment, la découverte d'auteurs chinois.
dimanche 11 novembre 2007 à 18h02
Salut. Ici MILL. Je passe faire un tour. Ce site m'intéresse énormément. Je suis fou de littérature anglo-saxonne, de littérature fantastique et de BD. J'apprécie également les auteurs latino-américains et je me verrais bien faire les critiques de pas mal d'oeuvres dont j'ai déjà les titres en tête (et qui sont absentes de vos bases de données). Pour ce qui est de la Shampouineuse, il est évident que je ne le lirai pas, au regard de ta critique, chère Laurence.
dimanche 11 novembre 2007 à 18h38
Sacré MILL

Allez va, tu vas y entrer dans l'équipe... attends un peu
dimanche 7 septembre 2008 à 15h26
Pour "la rêveuse et la dragueuse", la collection bleu de chine a opté pour un tableau de Feng Zhenjie, actuellement exposé au musée Maillol et qui se veut un post-moderne.
Autant dire qu'établir un rapport entre Xi Yang et François Cheng serait, je crois, se tromper de porte.
Sur les peintres chinois au musée Maillol,
mercredi 10 septembre 2008 à 19h22
La couverture de "la shampouineuse" est aussi un tableau de Feng Zhenjie.
j'ai bien aimé la "dragueuse et la rêveuse"
jeudi 11 septembre 2008 à 10h37
Bonjour Rokto, cela faisait longtemps que nous ne vous avions pas lu par ici. Je ne crois pas que quiconque ait voulu établir un parallèle entre Xi Yang et François Cheng; on essayait simplement de trouver des auteurs asiatiques qui pourraient plus nous attirer. Quant à la couverture, cela a beau être un tableau de Feng Zhenjie, je la trouve vraiment hideuse. Un dernière chose peut-être : je me suis permis de supprimer les liens en trop (pour aller sur votre site, il suffit de cliquer sur votre pseudo...)