Douglas et Elena sont tous les deux sans famille et se retrouvent au fond des bois de Rivière-aux-Oies pour redécouvrir l’envie d’être ensemble, l’envie de faire confiance. Dans un premier temps, ce roman est le récit d’une très belle histoire d’amour. Jusqu’à ce que, dans un mouvement simultané de beauté et d’horreur, naisse la petite Rose. Incapable de prendre soin de sa fille occupé qu’il est à cuver sa peine, Douglas la laissera à Léandre, médecin du village, et Gabrielle, institutrice. Ce récit est aussi celui d’une Rose qui grandira dans une famille atypique en attente d’un père absent. Très absent. Et qui ne sera pas oublié que parce que périodiquement il enverra à sa fille des cahiers. Les carnets de Douglas.
Ce premier roman de Christine Eddie avait tout pour me plaire. Exactement le genre de plume qui me fait craquer : scènes courtes, très poétiques, impressionnistes. J’adore me faire raconter une histoire sans qu’on me prenne par la main, mais seulement en saupoudrant ici et là des touches de couleurs et de sentiments. Les personnages de femmes m’ont particulièrement touchés. Je voudrais, dans la vie, être une Elena.
Quelque chose pourtant, m’a laissé sur ma faim… Autant le style particulier me semblait convenir à la première partie du roman, à l’histoire d’amour, autant la suite m’a paru plus difficile. J’aurais voulu sentir Rose grandir plus lentement, j’aurais aimé explorer davantage sa relation avec Gabrielle. Je me serais attardée sur une tache de couleur pour en explorer les détails et les nuances. Dans cette deuxième partie, j’aurais surtout voulu lire les carnets de Douglas. Parce que malgré le titre, ils n’y sont pas ces carnets outre une page unique au tout début. Comme j’aime beaucoup les diaristes et les correspondances, j’ai un peu été déçue de ne pas retrouver ce que, me fiant au titre, j’attendais.
Je transfère maintenant cette attente dans l’espoir de pouvoir relire Christine Eddie dont la sensibilité et la poésie m’ont semblé de proches parentes.
La seule page des carnets de Douglas…
Par Catherine
Extrait :
On s’essouffle à parcourir la terre, à l’affût de quelque trésor qui console. On écoute le chant de la mer. On lit un poème. On respire du jasmin. On tombe avec la neige. On cherche un éblouissement qui retentira encore quand les heures creuses reviendront rythmer l’ordinaire, un éclat fulgurant qu’aucune misère humaine ne peut écraser.
Je voulais t’offrir la beauté du monde, un recueil de consolations qui te guiderait doucement vers la lumière. C’est tout ce que j’ai trouvé pour ne jamais te quitter. Il m’aura fallu beaucoup trop de temps pour comprendre qu’ici ou ailleurs, loin de toi, la lumière est toujours tamisée. Il y a des silences impardonnables et j’essaie de me rassurer en songeant que je t’aurai au moins épargné le spectacle de ma détresse. Mais je n’écrirai plus, c’est mon dernier carnet, je te le promets. Je reviens. Attends-moi.
Éditions Alto - 204 pages
Commentaires
jeudi 15 novembre 2007 à 10h18
L'histoire me tente beaucoup, cette une auteur que je tenterais certainement !
vendredi 18 janvier 2008 à 05h54
L'auteure jette un regard sur notre monde teinté de gris et de rose. La nature est un baume, mais, malheureusement, il n’est pas curatif. L’appât du gain déboise nos forêts et les rues tranquilles deviennent des boulevards commerciaux. Indifférence, violence, xénophobie, environnement bafoué, mort, autant de thèmes qui inquiètent la société d’aujourd’hui, mais que l’auteure transpose dans les années 1950. Tous ces éléments à peine abordés concourent à produire une œuvre de type hollywoodien. Plutôt qu’un roman, il s’agit d’un récit kitch agrémenté par l’amour de la musique. C’est beau, c’est généreux, mais c’est un Love Story rural, qui nous rappelle cependant que les oasis de bonheur n'existe pas.
lundi 28 janvier 2008 à 19h08
pour Paul-andre: tu blogues au ne heure drolement matinal
mardi 29 janvier 2008 à 08h14
non, Paul-André est Québéquois, je dirais donc qu'il blogue à une heure tardive (23h54 chez lui
).