On grandit un peu au contact de ses voisins de chambrée. On devient la mascotte du service. Et on tombe amoureux de Réjane la belle infirmière puis de l’amie de celle-ci, Maryse.
C’est cette tranche de vie que nous raconte le narrateur et auteur devenu grand, ses premiers amours, la vie dans un hôpital et son microcosme bien particulier, les douleurs, les mystères des opérations, la fierté d’être un cas médical remarquable. Mais comment attirer l’attention de Réjane qui vous soigne comme une mère adoptive ? Comment déclarer sa flamme à Maryse, l’infirmière de nuit et qui vient discuter de temps à autre avec lui durant son service.
Une lecture courte mais sympathique.
Dédale
Extrait :
Si Réjane était une mère, elle serait celle de Dieu, mais elle est avant tout une femme, une reine débordante de bonheur qui dispense à foison sa joie et sa gaieté. Si Réjane était une Déesse, j'irais me convertir, je prierais pour sa gloire, serais son seul apôtre, son unique fidèle. Je me jetterais dans ses paire de bras multiples en espérant qu'ils se referment, et là, dans ce nid douillet auquel tout mortel aspirerait finir ses jours, je serais irradié par sa beauté intérieure et n'aurais qu'à attendre la félicité promise.
[...]
J'oublie de vous dire : je n'avais pas seize ans et ne savais rien de l'amour, et encore moins des femmes. La suite confirmera ce fait, cette invalidité dont je souffre encore aujourd'hui, et malgré mes cinquante balais, je ne sais toujours rien des femmes...
Éditions Henry – Les Ecrits du Nord – 125 pages
Commentaires
lundi 14 janvier 2008 à 23h56
il est vrai que cette histoire peut sembler courte, mais elle est, en fait, pathognomonique de l'envie d'écrire...à suivre donc sûrement...(surtout quand on sait...)et aussi à analyser dés la genèse (voir Balade sur le lac Baïkal); l'auteur est en train de vivre une seconde thérapie, en quelque sorte...
mardi 15 janvier 2008 à 00h29
Euh... j'ai pas trouvé "pathognomonique" dans mon dico... :D
ça m'a l'air bien sympa, Dda, ce petit ouvrage... Et bien frais aussi, de la manière dont tu en parles.
mercredi 16 janvier 2008 à 06h46
Bonjour Coeurdechene,
Katie
Pas facile à comprendre en effet le terme "pathognomonique" je me permets de te donner ce lien pour une définition :
www.med.univ-rennes1.fr/s...
En ce qui me concerne, je dirai, timidement, qu'il est plein de grâce ce roman...! J'y reviendrai. "Les coups d'essai ne sont pas toujours des coups de maître. l'important c'est d'aimer"
lundi 21 janvier 2008 à 21h26
A priori mon commentaire n'est pas passé l'autre jour. Donc je recommence. J'ai lu le livre 3 fois. La 1ère en une seule traite et ensuite je l'ai repris plusieurs fois, découvrant toujours des mots, des phrases qui m'interpellaient. Moi je dis bravo Alain, tes écrits me surprennent et me plaisent à la fois. Ne t'arrête pas en si bon chemin. Jo
mercredi 30 janvier 2008 à 11h50
Cher Golé, le 30 janvier 2008,
"Peut-être est-ce le fait qu'à dix-huit ans,je me suis déjà retrouvé à l'hôpital que j'y suis resté couché un an...Ensuite je suis allé dans un sanatorium-je suis resté couché en haute montagne pendant des mois.Il y avait toujours la même montagne devant moi...C'est par pur ennui,parce qu'on ne peut tout de même pas rester sans interruption face à la même montagne sans rien faire...que je me suis mis à écrire..."
Thomas BERNHARD,Récits 1971-1982,Trois jours,p.31,Quarto Gallimard.
Situation similaire?Le milieu hospitalier,souvent invalidant,est-il générateur de "l'écrit"!Cependant ta tonalité est plus jubilatoire.Ah!Si chaque infirmière du"corps et du coeur"s'appelait Réjane.On ne peut s'empêcher de raccrocher ton texte à"Moi mes amours d'antan c'était de la grisette"à"la première fille qu'on a pris'dans ses bras" .
Vive l'émotion,bravo Alain.
mercredi 10 novembre 2010 à 17h59
Je recommande la lecture de ce livre à tous ceux et celles qui travaillent en milieu Hospitalier car il est trés agréable à lire et nous fait passer des les 1éres pages dans les pensées d'un "Soigné"Ce n'est pas un récit triste et méme parfois il nous fait sourire.Lisez le surtout si vous avez travaillé au CHR de Lille en Traumatologie en70ou71,vous vous y retrouverez certainement.Ce récit est splendide: Merci à l'Auteur.France-Anne