Mais revenons, à Fragiles.
C'est un recueil d'aquarelles toutes simples, si fines comme le regard que les deux auteurs portent sur l'enfance, la liberté, l'amitié, la peur...etc.
Il y a peu de mots dans ce recueil mais ils accentuent la délicatesse des aquarelles. Parfois point n'est besoin de longs romans pour exprimer un sentiment, un rêve, une conception de la vie. Une image peut être beaucoup plus explicite.
C'est aussi un ouvrage que vous lisez, admirez avec le coeur d'une traite ou en prenant votre temps. Savourez avec lenteur comme un chocolat. En un jour ou revenir sur telle ou telle planche, un passage particulier. Le livre peut s'ouvrir à n'importe quelle page au gré de nos envies, de nos humeurs.
Ce tout petit recueil est tout simplement magnifique. L'ensemble est magique, à lire et relire à volonté. Une pure merveille d'harmonie, de simplicité. Un petit livre à conseiller pour s'évader, pour mettre une petite touche de beau dans sa journée, pour rêver...
Mais surtout c'est un livre à offrir. Non pas un de ces livres passe-partout que l'on donne quand on n'a pas d'idée. Mais bien un de ces petits bijoux tout de tendresse, de beauté que l'on offre avec le cœur à une personne bien particulière. Un de ces livres qui en disent plus que les mots que l'on pourrait en dire, ou vouloir exprimer.
A conseiller également, les autres perles rares de Martine Delerm : Funambule, Papiers de soi (une merveille !! ) ou Antigone peut être.
Des mêmes auteurs : Paris l'instant
Dédale
Extrait :
Le désenchantement : il y a des jours où les citrouilles ne sont que des citrouilles.
L'inspiration : c'est le regard qui fait le monde.
La naissance : je ne viens pas du hasard. Tant de choses m'attachent, me retiennent, tant de voix m'accompagnent, au -delà du silence, après m'avoir parlé. Mais je porte ma chaîne, et j'avance quand même, et je découvre que le chemin n'est pas tracé.
Le rêve : bulles de temps, gouttes légères. A peine un souffle, et l'eau se gonfle de secret, de détache, s'envole. A peine un souffle, et la mélancolie part en voyage. Un peu plus haut, les frontières s'effacent, un peu plus loin. Les peines s'apprivoisent dans l'espace. La terre devient bulle, et la bulle devient terre.
La liberté : être seul sans solitude. Devenir à la fois l'île et le bateau qui rêve d'île. Tenir l'espace sans bouger, arrêter le temps sans cesser d'avancer. Heureux, désespéré, heureux, brûler, geler. Garder l'enfance. Lire.
Éditions Points – 67 pages
Commentaires
lundi 14 janvier 2008 à 09h49
Je connaissais Martine Delerm photographe, mais pas aquarelliste. Je vais y jeter un coup d'oeil la prochaine fois que j'irai en librairie et vu ce que tu en dis, je pense que je craquerai et me l'offrirai !
lundi 14 janvier 2008 à 10h48
J'aime beaucoup les dessins de Martine Delerm, j'ai un abécédaire qui est superbe. Je note celui là tout de suite
lundi 14 janvier 2008 à 18h31
Je confirme !
ce recueil est absolument un petit bijou, et lorsque je l'ai reçu en cadeau j'ai fondu de belle émotion
lundi 14 janvier 2008 à 20h46
Craquez, craquez !! Vous m'en direz des nouvelles. Et puis le beau n'attend pas
mercredi 16 janvier 2008 à 11h21
C'est quand génial Internet, il faut l'avouer, on en fait des découvertes. Je connais Philippe Delerm forcément, pas contre je ne connais Martine (sa femme ? sa fille ?) et vous avez attisé ma curiosité. Alors je vais m'empresser de la satisfaire.
mercredi 16 janvier 2008 à 17h13
Salut Fanyoun ! Martine est la femme de Philippe.