Midori et son fils lui expliquent qu'il s'agit d'un lieu où les gens viennent simplement parler. Parler certes, mais de quoi?
De tout ce qui pèse dans votre existence, de vos fantasmes, vos craintes, vos secrets...
D'abord dubitative, la narratrice devient rapidement obsédée par ce lieu et décide de tenter l'expérience. Il faut dire qu'elle se retrouve à un moment charnière de son existence : après des fiançailles ratées, elle souffre d'un mal au dos persistant et ne sais plus très bien où elle habite...
Une fois encore, Yoko Ogawa propose à ses lecteurs un univers étrange et déstabilisant. Bien sûr, comme beaucoup de bloggueurs l'ont déjà souligné, la petite pièce hexagonale est une métaphore à peine déguisée du travail de psychanalyse. La difficulté pour y accéder, un chemin labyrinthique dans une forêt, est d'ailleurs très révélateur.
J'ai pris plaisir à lire ce très court roman. Cependant, je n'ai pas retrouvé la force évocatrice et la sensation dérangeante qui m'avait tant séduit dans L'annulaire. J'en garde un donc un souvenir agréable, mais pas renversant. Il me tarde maintenant de continuer mon exploration dans l'univers de Yoko Ogawa, en espérant trouver un récit aussi marquant que l'annulaire.
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Du même auteur : Le musée du silence, L'annulaire, La formule préférée du professeur, L'hôtel Iris, Le petit joueur d'échecs
Extrait :
J'ai beau y réfléchir, je me demande encore par quel miracle je me suis aperçue de son existence. Elle était assise sur le canapé du vestiaire. Son apparence n'était pas particulièrement remarquable, elle ne parlai pas d'une voix forte au point de lasser tout le monde, et ne ressemblait à personne que j'aurais pu connaître. Elle était simplement assise-là, silencieuse, tête baisée.
Je me suis changée rapidement comme d'habitude, puis, après avoir mis du rouge sur mes lèvres et peigné mes cheveux, me suis apprêtée à passer devant le canapé sans rien dire. Cela n'aurait pas dû poser de problème. Et pourtant, je me suis arrêtée à son niveau.
Je me demande ce qui m'a pris. Parfois, il me vient un instant, comme une crise de curiosité extrême, mais en général je ne vais pas plus loin
Éditions Babel - 109 pages
Commentaires
lundi 21 janvier 2008 à 16h06
Un livre étrange, ça oui... Mais bien écrit et pas ennuyeux, il vaut le détour. Comme toi, je vais continuer avec d'autres titres d'Ogawa.
mardi 22 janvier 2008 à 08h15
Salut Tamara
je crois que je vais continuer avec "Le musée du silence" : le titre et la couverture me tentent bien. 