Lors d'une exposition sur les objets du Vatican au Metropolitan Museum, des hommes montés sur des chevaux et habillés en templiers débarquent, tirent sur la foule et s'emparent d'un objet s'apparentant à une machine à crypter.
Tess, archéologue et responsable des collections du Musée, va se pencher sur ce vol singulier, aidée par l'agent Reilly du FBI qui en pince pour elle.
De découvertes en découvertes, ils vont remonter la piste d'un secret vieux de plus de sept cents ans pouvant faire basculer l'ordre du monde dans le chaos. Veritas nos liberabit, comme le dit la devise templière. Mais toute vérité est-elle bonne à connaître ?
Intéressé au premier plan par ce qui touche aux Templiers, j'ai été très déçu par ce roman. Je me suis retrouvé, en lisant ce livre, devant une sorte de pâle remake du Da Vinci Code (que je n'avais déjà pas spécialement aimé), avec une intrigue totalement convenue, des personnages sans aucune profondeur, et des retournements de situation prévisibles à la page près.
En tant qu'historien, l'attitude et l'ignorance complète de l'archéologue m'ont passablement énervé. Passe encore que ne pas être spécialiste d'une période empêche de tout connaître, cependant il y a tout de même un minimum à apprendre lorsque l'on suit ce type d'études. Et ne pas pouvoir identifier un templier, par exemple, est ridicule, alors qu'aujourd'hui même un enfant de 8 ans y arrive sans problème.
Bref, même pour passer un moment de lecture agréable, mieux vaut prendre le programme de la 5, au moins on y apprend quelque chose...
Par Cœur de chene
Extrait :
Du coin de l'oeil, le cameraman devina que quelque chose ne se passait pas exactement comme prévu. La démarche résolue et la gestuelle du garde indiquait clairement qu'il n'était pas d'accord avec le mouvement des chevaliers en armure.
En arrivant au niveau des chevaux, il leva les mains pour les faire stopper. Les chevaliers tirèrent sur les rênes. Les bêtes s'ébrouèrent et piaffèrent, manifestement contrariées d'être immobilisées sur les marches.
Apparemment on discutait. Mais l'observait le cameraman, c'était une discussion à sens unique, un monologue, car il voyait bien que les cavaliers ne réagissaient pas à l'interpellation du garde.
Finalement, l'un d'eux entreprit quelque chose.
Lentement, exploitant toute la théâtralité de l'instant, le chevalier le plus proche du vigile, un homme à la carrure d'ours, tira sa grande épée et la leva bien haut au-dessus de sa tête. Le geste provoqua un nouveau déchaînement de flashs et d'applaudissements.
Le regard fixé droit devant lui, l'inconnu en armure tenait l'arme des deux mains. Inébranlable.
Un oeil collé au viseur, le cameraman utilisait l'autre pour saisir des images périphériques. Soudain, il prit conscience d'un phénomène incongru. Rapidement il zooma sur le visage du garde. Quel était cet air ? De l'embarras ? De la consternation ?
Puis il réalisa ce que c'était.
De la peur.
La foule déchaînée laissait maintenant libre cours à un tonnerre d'acclamations et d'applaudissements. Instinctivement, le preneur d'images fit un zoom arrière pour cadrer aussi le cavalier aux bras levés.
A cette seconde précise, celui-ci abaissa brusquement son épée en esquissant un large et rapide arc de cercle. L'arme scintilla d'une manière terrifiante dans la lumière artificielle des flashs avant d'atteindre le garde juste sous l'oreille. La puissance et la rapidité du coup avaient été telles que la lame trancha chair, cartilage et os.
Un instant, la foule des spectateurs resta bouche bée, le souffle coupé. Les cris restaient bloqués au fond des gorges, puis ce fut la délivrance : des hurlements d'horreurs déchirèrent la nuit. Le moins strident ne fut pas celui de la journaliste. Elle s'agrippa si bien au bras de son cameraman que l'image se mit à tressauter. L'homme se vit contraint de la repousser du coude pour reprendre sa prise de vues.
La tête du garde tomba en avant et rebondit effroyablement sur les marches du musée, laissant derrière elle une sinistre traînée rouge et des éclaboussures de sang. Au terme de ce qui parut une éternité, le corps décapité bascula à son tour. Il s'effondra sur lui-même en projetant un petit geyser de sang.
Des adolescents paniqués et hurlants trébuchaient ou tombaient en fuyant la scène. Ignorant ce qui se passait réellement mais certains qu'il s'agissait de quelque chose d'important, des curieux tentaient d'approcher. En quelques secondes, les abords du musée furent le théâtre d'une marée de corps entremêlés. L'air était saturé de hurlements de douleur et de peur.
Les trois autres montures ne tenaient plus en place et piaffaient d'impatience sur les dalles de l'escalier monumental. Alors l'un des chevaliers cria :
En avant !
L'exécuteur du garde éperonna sa monture et chargea la porte grande ouverte du musée. Ses comparses lui emboîtèrent le pas.
Éditions Presses de la cité - 540 pages (sort en poche le 17 avril 2008)
Commentaires
lundi 28 janvier 2008 à 08h02
J'aime bien quand tu n'aimes pas
lundi 28 janvier 2008 à 11h28
zut alors, le sujet me tentait !!!
lundi 28 janvier 2008 à 13h17
Moi qui aime bien tout ce qui concerne les Templiers, je vais passer mon tour. Merci Coeur pour le gain de temps
lundi 28 janvier 2008 à 15h33
Laurence :

Gambadou : que ma critique ne t'empêches pas de te faire ta propre opinion. Il se peut que tu aimes. D'ailleurs, certains ont du aimer, vu la campagne de pub faite autour du roman...
Dda : Je t'en prie, le "plaisir" était pour moi
lundi 28 janvier 2008 à 20h15
Ah voui, je m'en souviens maintenant que j'ai lu ton billet Coeur !


Je l'ai lu en 2006, je crois et il ne m'a pas laissé un grand souvenir non plus, pas plus que le "Da Vinci truc" d'ailleurs !
Le titre était pourtant prometteur, le sujet interessant aussi, mais le traitement est sans surprise et convenu comme tu dis...et depuis Dan Brown, beaucoup ont "surfé sur la vague", filon facile mais personne ne sort du lot (enfin, c'est mon avis) !
Mais je dois te dire merci puisque en le sortant de son étagère, j'ai retrouvé une photo, des marque-pages et autres papiers que je perds régulièrement dans mes livres !
Sinon, si tu ne connais pas je te suggère "L'Héritière des Templiers" de Renaud Chantefable (4 tomes si je ne me trompe pas), bien construit et prennant, il m'avait plu mais comme j'ai une mémoire de poisson...peut-être que j'idéalise le souvenir !
mardi 29 janvier 2008 à 00h18
Je découvre le site, et j'en profite pour donner mon opinion sur ce livre : Très mauvais en effet, à éviter. Je l'avais acheté en avant première car je suis abonné à France Loisirs. Quelle déception ! Par contre, dans le genre, vous pouvez vous laissez tenter par "L'Héritage des Templiers" de Steve Berry ou encore "Le Testament des siècles" de Henri Loevenbruck. Voilà à bientôt, je continue de visiter le site...
dimanche 24 août 2008 à 22h47
Je ne suis pas tout à fait en accord, autant le 'Da Vinci code m'avait profondément ennuyé; autant ce dernier templier m'a permis deux jours agréables vu la pluie de ces vacances. Ce n'est pas le thriller du siècle mais bon je lui donnerais quand même la moyenne malgré des reproches justifiés. Pour les amateurs de templiers, mais aussi de BD, j'ai beaucoup aimé "le triangle secret" 7 tomes + herz et les 4 tomes d'Inri
jeudi 11 décembre 2008 à 14h25
Bonjour, juste une petite réaction à la suite de la lecture du site internet. Des amis m'ont offert "le dernier templier" en croyant m'offrir un roman serieux qui respecte l'Histoire sans la (pré)juger, contrairement au da vinci code qui est ridicule, mais je me suis aperçu (heureusement avant de perdre du temps à le lire) que ce livre enfonce comme tant d'autres des portes ouvertes, notemment sur le sujet des cathares, pour qui le résumer prend fait et cause sans aucun discernement et au regard d'une seule vision de l'histoire, à grands coup de raccourcis idéologiques, de pseudo révélations frelatées et d'évidences affirmées mais fondées sur rien, ci ce n'est sur le politiquement correct. Je suis déçu car j'aime beaucoup le récit historique, mais le vrai. J'avais commencé à me réjouir de cette lecture, mais en me méfiant...et j'ai eu raison. Ce livre s'adresse à des pauvres gens, sans culture, à qui vous vendez un produit sous une étiquette usurpée. Il ne suffit pas d'être intelligent pour ecrire, il faut avoir une vraie culture personnel. Enfin bon, je suis assez content d'avoir senti le canular avant de plonger dedans. Je vous souhaite de bons profits. Lisez BORDONOVE, La Varende, Raspail...
vendredi 17 décembre 2010 à 19h46
en cours de lecture... je me demande de quel côté je vais me trouver... ceux qui détestent ou les autres ?