Dans Le vrai monde ?, Claude se retrouve sur scène, dans le salon de son enfance avec les membres de sa famille (sa mère Madeleine, son père Alex et sa sœur Mariette), mais aussi avec les personnages de la pièce qu’il a écrite et qui portent les mêmes prénoms (Madeleine II, Alex II et Mariette II). S’en suit un chassé-croisé où s’entremêlent les souvenirs des uns, les mensonges des autres et les vérités de chacun.
Un véritable huit-clos familial dans la pure tradition de Tremblay, Le vrai monde ? est intéressant en ce qu’il présente plusieurs chocs (générationnels, culturels, de personnalité) et qu’il décortique habilement les relations père-fils. Le vrai monde ? s’est aussi l’envers d’Albertine, en cinq temps. Madeleine, la sœur d’Albertine, apparaît particulièrement heureuse quand on regarde la vie dans les yeux de sa sœur. Une fois emprisonnée dans son salon, on réalise que tous les soleils ont besoin d’ombre.
Le vrai monde ? n’est pas la meilleure pièce de Tremblay mais reste du théâtre très habile, particulièrement touchant quant à l’incompréhension réciproque qui envenime si souvent les familles.
Du même auteur :Hotel Bristol New-York N.Y. , Thérèse et Pierrette à l'école des Saints-Anges, Albertine en cinq temps, Encore une fois si vous permettez, Hosanna, Belles-Sœurs, La grosse femme d'à côté est enceinte, Le cœur découvert, La traversée du continent, Douze coup de théâtre, Un ange cornu avec des ailes de tôle et Pièce à conviction (entretien avec Michel Tremblay)
Par Catherine
Extrait :
CLAUDE. Tu l’as lu ?
MADELEINE I. Oui. (Silence.) Comment t’as pu faire une chose pareille… ? J’ai eu tellement honte en lisant ça, Claude… J’me suis sentie tellement… laide.
CLAUDE. Laide ?
MADELEINE I. (brusquement) C’est pas moi, ça ! C’est pas comme ça que chus ! C’te femme-là, même si a’porte mon nom, a’me ressemble pas ! J’veux pas ! Comment as-tu osé y donner mon nom, Claude !
CLAUDE. Mais moman, c’t’un personnage de théâtre… Y’es pas dit nulle part que c’est exactement toi…
MADELEINE I. Claude ! Viens pas me rire en pleine face par-dessus le marché ! Tu décris notre salon dans ses moindres détails ! Les meubles, les draperies, le tapis usé devant la porte, la télévision Admiral… Ça se passe ici, dans notre maison, comment tu veux que j’pense pas que t’as voulu nous décrire nous autres dans les personnages ! J’ai reconnu ma robe, Claude, j’ai reconnu ma coiffure mais j’me suis pas reconnue, moi !
On entend le début du troisième mouvement de la cinquième symphonie de Mendelsohn.
Entre Madeleine II qui semble inquiète.
Elle est habillée comme Madeleine I.
Éditions Léméac - 99 pages
Commentaires
mardi 28 octobre 2008 à 23h57
Un terrible livre
mercredi 26 novembre 2008 à 20h44
Une très belle pièce cependant beaucoup plus agréable a voir qu'à lire !
dimanche 30 mai 2010 à 19h20
Cette pièce est très populaire dans ma troupe de theatre. Jai jouer Madelaine 1 et cetait tres emotionnelle a jouer. C'est plus difficile a la lire a cause du joual Quebecois.