Je continue mon parcours dans les romans historiques, remontant toujours plus loin dans le temps. Après L'épopée de Gilgamesh, je m'attaque au mythe de l'Atlantide à travers ce roman très bien écrit, rempli de références historiques et archéologiques et surtout très bien expliqué.

De nos jours, l'archéologue Jack Howard et son équipe mettent à jour une épave de l'époque Minoenne au large de la Crête. Ils trouvent parmi les débris un disque en or massif gravé de curieux symboles.
Parallèlement, le professeur Hiebermeyer et son assistante découvrent une momie parfaitement conservée dans le sable d'Egypte. Parmi les bandelettes se trouve un fragment de papyrus rédigé en grec ancien mentionnant Atlantis.
C'est le point de départ d'une découverte qui va remettre en cause les fondements de l'archéologie... et de l'histoire telle que nous la concevons. Finalement, l'Atlantide est peut-être plus qu'un mythe...

David Gibbins est docteur en archéologie. Sa spécialité : les civilisations antiques.
C'est donc un roman écrit par un expert qui maîtrise son sujet, et ça se sent. Tout y est clair, les explications sont justement dosées et je dirais même qu'il a su éviter les écueils de ce genre de romans, à savoir les sauts intempestifs d'une époque à l'autre.
J'ai apprécié le style qui s'adresse à un lecteur intelligent, apte à comprendre (cf. la critique du Dernier Templier). J'ai apprécié aussi les précisions de l'auteur en fin d'ouvrage. Une quinzaine de pages sur la réalité du récit, où en sont les découvertes en ce moment, quelques détails sur les évolutions matérielles, le point sur ce qui est totalement fictif. Bref, on referme le livre vraiment moins inculte qu'avant ;)
Pour ne pas être qu'élogieux et apporter un soupçon d'objectivité, je dois concéder quelques invraisemblance du récit. Notamment le personnage de Jack Howard qui paraît plus agent du FBI qu'archéologue... mais bon, c'est tellement bien :).
Je rapprocherai volontiers ce roman de ceux écrits par Clive Cussler, avec son héros Dirk Pitt de la NUMA. L'ambiance est sensiblement la même et les apports historiques se valent. Avis donc à ceux qui ne connaissent pas...

Enfin, je ne peux qu'encourager ceux qui se sentent l'âme d'un archéologue à ouvrir ce roman et à se plonger dans l'un des plus grand et ancien mystère de notre monde.
A découvrir !

Du même auteur : Les dieux d'Atlantis, Le masque de Troie, Le dernier évangile

Par Cœur de chene

Extrait :

Aysha avait travaillé sur le morceau de papyrus qui dépassait des bandelettes non endommagées. Elle souleva avec précaution un fragment de lin et montra quelque chose de la pointe de son pinceau.
« C'est une sorte de symbole », dit-elle.
Le texte était interrompu par un étrange emblème rectiligne, dont une partie était encore dissimulée par les bandelettes. La partie visible, composée de quatre bras saillants, ressemblait aux dents d'un râteau.
« Qu'est-ce que vous en pensez ?
Je ne sais pas. » Hiebermeyer réfléchit, soucieux de ne pas rester le bec dans l'eau devant son élève.
« C'est peut-être une sorte de symbole numérique dérivé du cunéiforme. » Il se rappelait les signes en forme de coin imprimés sur des tablettes d'argile par les premiers scribes du Proche-Orient.
« Là ! C'est peut-être un indice. » Il se pencha en avant, le visage à seulement quelques centimètres de la momie, et souffla sur la poussière pour faire apparaître le texte qui reprenait sous l'emblème. Entre le symbole et le texte, se trouvait un mot isolé, dont les lettres grecques étaient plus grosses que les autres.
« Je crois que je peux le lire, murmura-t-il. Prenez le carnet qui est dans ma poche arrière et notez les lettres au fur et à mesure que je vous les dicte. »
Elle s'exécuta et s'assit sur les talons à côté du cercueil, stylo en main, flattée qu'Hiebermeyer ait confiance en sa capacité à effectuer la transcription. « Bien. Allons-y. » Il se concentra et leva sa loupe. « La première lettre est Alpha. » Il changea de position pour avoir davantage de lumière. « Ensuite, Tau. Et encore Alpha. Non, rayez ça. Lambda. Alpha à nouveau. »
Malgré la fraîcheur de la niche, la sueur perlait sur son front. Il se recula légèrement pour qu'elle ne goutte pas sur le papyrus.
« Nu. Encore Tau. Iota, je pense. Oui, c'est ça. Et maintenant, la dernière lettre. » Sans quitter des yeux le papyrus, il saisit une petite pince à épiler sur le plateau pour soulever un fragment de bandelette qui cachait la fin du mot. Enfin, il souffla légèrement sur le texte.
« Sigma. Oui, Sigma. Et c'est tout. » Hiebermeyer se redressa. « Bon, qu'est-ce que ça donne ? »
En réalité, il le savait depuis l'instant où il avait vu le mot, mais son esprit refusait d'enregistrer ce qui lui sautait aux yeux. Cela allait au-delà de ses rêves les plus fous. C'était une hypothèse si ancrée dans le fantasme que la plupart des experts ne pouvaient que la désavouer.
Ils fixèrent tous deux le carnet, sidérés. Ce mot les avait paralysés comme par magie, comme si tout le reste n'existait plus et n'avait plus d'importance.
« Atlantis », souffla Hiebermeyer dans un murmure.

couverture
Éditions Pocket - 351 pages