Les bois d'Eliande résonnent d'une plainte lugubre. Des hommes ont osé s'aventurer au cœur de la forêt des elfes. Dans le même temps, des loups noirs gigantesques attaquent les chasseurs des clans de la forêt. L'équilibre est rompu et les rumeurs de guerre se répandent...
Arianwen, reine des elfes, réunit son conseil et doit trancher. Cette menace vient-elle des hommes, guidés par leur nouvelle religion monothéiste, ou des hordes démoniaques de Celui-qui-ne-peut-être-nommé ?
Un jeune moine, Maheolas, seul rescapé d'une tuerie, est recueilli et soigné par le druide Gwydion. En jetant les runes, ce dernier découvre que le destin de cet étrange adolescent se confond à celui de Lliane, la fille de la reine, et que de leur sort dépendra l'avenir du monde...
Premier volume d'une nouvelle trilogie sur les Elfes, Lliane s'ouvre sur un monde en crise sur lequel va s'abattre une guerre sanglante. Cette nouvelle série revient en fait sur les origines de sa célèbre Trilogie des Elfes, ce que l'on appelle donc des Préquelles.
Ecrit avec la même poésie teintée de mystère, un peu de magie et de violence, ce roman tient toutes ses promesses et ne pèche pour l'instant que par l'absence de suite. Ce à quoi l'auteur va certainement vite remédier
L'histoire est bien menée, avec un souci d'exactitude dans le vocabulaire et la reconstitution de l'univers dépeint. Fetjaine est extrêmement à l'aise avec les elfes et excelle à brosser un tableau de ce haut moyen-âge fantastique. D'ailleurs pas si éloigné que ça de notre Histoire, puisque la Trilogie des Elfes fait écho au Cycle Arthurien et en donne une tout autre appréciation.
Vivement la suite !
Par Cœur de chene
Extrait :
Gwydion hocha la tête et dans ce mouvement ses longs cheveux blancs masquèrent brièvement son visage ridé, si bien qu'aucun de ses élèves ne vit qu'il souriait. En relevant les yeux, il contempla le ciel sans nuages à travers les branches nues du vieil arbre sous lequel il siégeait, suivit un instant le vol lointain d'un faucon puis considéra de nouveau ses élèves, dix jeunes elfes d'à peine cinquante ou soixante hivers. Des enfants tout juste capables de lire les ogams [À la fois un alphabet et des runes magiques servant à la divination] et d'entendre la voix du vent. Parmi eux, quelques-uns, peut-être, pourraient un jour devenir dru wid, savants par les arbres, d'ici quelques dizaines de saisons. Peut-être même l'un ou l'autre serait-il digne d'approcher le bosquet sacré et de recevoir l'illumination...
Mais Lliane... De nouveau, il lui fallut réprimer un sourire. Gwydion ne la connaissait que depuis sept ou huit hivers, autant dire rien, mais Lliane n'était pas faite pour cela. Jamais elle ne se tournerait vers l'Art et pourtant elle était sans aucun doute la plus douée d'entre ses élèves. Malgré toute sa vivacité d'esprit, malgré cette mémoire étonnante dont elle venait une fois encore de faire preuve, son destin était ailleurs.
Peut-être faudrait-il s'en soucier, avant qu'il ne soit trop tard.
Le jour viendrait où il jetterait les runes, pour savoir...
Éditions Fleuve Noir - 264 pages
Commentaires
mardi 17 juin 2008 à 08h40
j'ai lu les deux premiers volumes de la Trilogie des Elfes, et le premier m'a enchantée. Le deuxième un peu moins car je n'y retrouvais plus autant cette magie du monde des elfes, cet onirisme que tu décris si bien. Celui-ci est peut-être donc à tenter, je pense!
mercredi 18 juin 2008 à 12h42
ça a l'air sympa ! J'aime bcp le monde féérique en littérature. Mais je préfére la féérie aux batailles entre tribus de nains, lutins...question de gout !
jeudi 19 juin 2008 à 14h02
Personnellement, je touche un peu à tout au niveau de la Fantasy et du merveilleux. J'ai découvert Fetjaine il y a quelques années avec son premier volume sur les Elfes et j'avais beaucoup aimé. Malheureusement, je n'ai pour l'instant pas eu l'occasion de lire la suite. Mais ça viendra
Ça pour dire qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu les autres pour apprécier ce volume. De toute façon, il s'agit ici d'une préquelle.
Et pour être honnête, Manstrop, je suis très fortement attaché aux Nains. Donc me plaire avec des histoires d'elfes, ce n'était pas forcément évident :D
En tout cas, si vous le lisez, n'hésitez pas à revenir nous faire part de votre appréciation
dimanche 19 juillet 2009 à 09h07
La grande force de l'auteur est de nous donner l'impression que le peuple des Elfes existe, en lui appropriant une certaine culture celtique. Leur grace, leur magie, leur façon de se déplacer ou de se toucher quand les mots sont inutiles sont finalement plus important que la guerre qui se prépare, finalement très classique dans ce premier tome.