"La démocratie est peut-être menacée par les nouvelles technologies. C'est ce que semble penser Josef Ladik, qui s'interroge sur nos libertés. Dans la rame du métro qui la ramène du bureau, Anne Ripley, mère de famille, a trouvé un carnet manuscrit. Celui-ci abrite une étrange confession : une femme y explique comment elle a été forcée à séduire puis à tuer un homme choisi au hasard. La vie d'Anne bascule alors dans un jeu machiavélique, dont elle comprend vite qu'elle ne sortira pas indemne. Elle n'en connaît pas les règles, elle n'en connaît pas les instigateurs - tout ce qu'elle sait, c'est que si elle ne suit pas leurs indications à la lettre, elle se verra infliger la pire des souffrances : la perte de son enfant. Le jeu va pouvoir commencer... "
Bien évidemment, "Le maître des noms" ne se résume pas à prendre le lecteur dans le jeu. Certes comme le personnage principal, Anne Ripley ( cela ne vous rappelle rien ?? ), vous serez pris dans une vraie toile d'araignée où plus vous bougerez, tenterez la moindre action, plus l'emprise, la menace se resserreront, implacablement. À cette intrigue très bien ficelée, parfaitement crédible ( Oh combien !! ), s'ajoute aussi une très bonne et terrifiante réflexion sur l'évolution des technologies, leur utilisation dans notre vie courante "pour notre bien" et toutes les dérives possibles. Sans parler de toutes ces questions que l'on se pose par la suite. "Qu'est-ce que j'aurai fait à sa place ?? Aurai-je osé.... ?? " "Quel prix suis-je prêt à payer pour ma sécurité ?" et bien d'autres.
Ce que j'ai particulièrement apprécié, ce sont les différents niveaux de lectures – comme dans un jeu -, l'humour de l'auteur, le plaisir bien palpable qu'il a eu à tracer certains portraits de ses personnages. C'est parfois jubilatoire !!
Ce qui m'a aussi beaucoup plu, c'est cette écriture très visuelle utilisée par Josef Ladik. Je ne serais pas vraiment étonnée de voir paraître sur les grands écrans une adaptation cinématographique.
Attention donc ! Avec "Le maître des noms", nuits blanches et perturbations dans vos activités habituelles sont à prévoir. Maintenant, vous êtes prévenus. Bon courage ! Le jeu va pouvoir commencer....
Dédale
Extrait :
Pour faire face à la menace terroriste et combattre la fraude à l’identité, l’Etat a crée un programme baptisé « Gorgone ». Tout individu ayant atteint l’âge de douze ans doit se faire implanter une puce électronique d’identification dite « capsule ». Partout, grâce aux capsules, des capteurs tracent et analysent les déplacements de la population pour garantir la sécurité de la collectivité. Tout individu dépourvu de capsule passé l’âge légal est déclaré « clandestin ».
Suite à des débordements, les jeux non autorisés par l’Etat ont été déclarés illégaux. Parallèlement, le blasphème a été érigé en infraction pénale. Le président, qui garantit la cohésion nationale en concentrant tous les pouvoirs, est élu par vote électronique. Les candidats peuvent, en toute transparence, être sponsorisés par des fonds d’investissements ou des capitaines d’industrie.
Pour aider le gouvernement à lutter contre le terrorisme et les jeux illégaux, un corps d’agents spéciaux a été constitué : les « traqueurs ». Les traqueurs se mêlent anonymement à la population. Ils opèrent par groupes de quatre où chacun possède sa spécialité.
La Compagnie est le consortium qui fournit à l’État l’ensemble des services de sécurité et de maintien de l’État de droit, ainsi que les machines à voter. Pour des motifs de sécurité nationale, l’actionnariat de la Compagnie est une donnée confidentielle.
Anne Ripley est une mère de famille comme les autres. Mais elle est aussi directrice des ressources humaines à la Compagnie. Lundi soir, dans le métro, elle a trouvé un carnet. Par curiosité, elle l’a ramassé.
Éditions First – 442 pages
Commentaires
samedi 21 juin 2008 à 14h47
OH, en voilà un billet tentateur !!!!!!
samedi 21 juin 2008 à 20h33
Tant mieux !! Parce que c'était fait pour !!!
lundi 23 juin 2008 à 10h09
il ne faut pas lire ce billet avant d'aller chez son libraire ! Bon, tant pis, puisque j'y vais, justement, je note !
jeudi 24 juillet 2008 à 18h44
je viens de le finir, je confirme certains points, livre très adaptalbe au cinéma, on se trouve plongé dans l'ambiance de "librium",une pointe de matrix, et autres...
ce n'atait pas mon genre de livre, mais je me suis dit "pourquoi pas", je n'ai pas regretté, j'ai effectivement joué astucieux pour pouvoir lire en catimini.
mais par contre je trouve la fin un peu baclée, elle m'a gaché le plaisir que j'avais eu en le lisant...
jeudi 24 juillet 2008 à 21h41
Merci pour ce commentaire Babayagah. Et puis si la fin semble bâclée, c'est peut être parce que justement il ne s'agit pas de la fin. Peut être juste de quoi nous faire miroiter une suite. Il y a tant de portes laissées entre-ouvertes. Qui sait ? L'avenir nous le dira.
vendredi 1 août 2008 à 15h33
j'en suis au chapitre 16 Le minotaure !!

j'adore ce bouquin : intrigue, belle écriture, humour décalé... tout y é.
je suis pour l'adaptation au cinéma
il est vrai que quand on arrete de le lire on y pense encore...
vraiment un grand bravo pour votre style Josef
mardi 12 août 2008 à 09h12
Je l'ai lu enfin et posté mon billet dans le cadre de Babelio. J'ai été beaucoup moins emballée que les divers commentateurs par ce livre, qui se lit bien mais sans passion extrême. J'ai été grandement agacée par la quantité astronomique de fautes typographiques.
vendredi 15 août 2008 à 18h01
Je viens tout juste de le finir.
Ce livre est tout simplement EXTRAORDINAIRE!!!!