Jack Howard, l'archéologue rencontré dans le roman Atlantis est à la recherche d'une nouvelle épave. Le naufrage le plus connu de l'antiquité : celui de Paul, le célèbre apôtre missionnaire.
Pendant ce temps, dans les ruines de la Villa des Papyrus d'Herculanum, le professeur Hiebermeyer met à jour une cavité encore inexplorée qui va propulser toute l'équipe à la recherche d'une des plus dangereuse relique de notre époque.
Jack se lance alors dans une quête haletante, qui le mène de la cité d'Herculanum aux entrailles de Londres, Rome, Tel-Aviv...

Il n'est pas nécessaire d'en dire plus, ce serait gâcher le plaisir de la lecture.
Comme pour Atlantis, le bonheur pour moi a été de suivre les archéologues tout au long de l'histoire. Même si le dénouement est relativement transparent, il n'en reste pas moins que c'est un vrai régal de lire les descriptions de lieux fermés au public ou tout simplement inconnus, mais que l'auteur, en tant qu'archéologue professionnel, a réellement fouillé ou du moins visité.

L'écriture est simple, agréable à lire et le rythme de l'action suffisamment soutenu pour que les pages se tournent avec une facilité impressionnante. J'avoue pourtant avoir eu une petite frayeur en ouvrant le roman pour tomber sur un « saut dans le temps », le même procédé que je dénonçais dans le Dernier Templier qui m'avait fortement énervé car inutile et mal écrit... Mais heureusement pas ici. Au reste extrêmement rare (trois dans tout le roman), ce saut temporel lance l'histoire et amène tout un questionnement que l'auteur appréhende magistralement derrière. D'ailleurs le procédé m'a ramené dans Troie de David Gemmell, dont le prologue s'ouvre de la même façon : un homme, empereur, en visite chez la sibylle pour recevoir les oracles. Le clin d'œil n'est peut-être pas volontaire, je ne le pense pas vu les écarts entre les genres et les styles, mais ça m'a plu de le relever.
Et toujours comme dans ses autres romans (celui-ci est le troisième d'une série avec les mêmes personnages : Atlantis, Le Chandelier d'Or), l'auteur laisse une vingtaine de pages à la fin du volume pour expliquer au lecteur curieux les limites entre la fiction et la réalité dont il s'est servi.

En résumé, une superbe escapade en plein cœur de l'antiquité, pour les passionnés et les néophytes. Une aventure à tenter.

Du même auteur : Le masque de Troie, Atlantis, Les dieux d'Atlantis

Par Cœur de chene

Extrait :

Jack et Costas explorent une épave au large de la Sicile

- Cette amphore, là, devant moi. Elle porte une inscription, Jack.
Jack se trouvait désormais juste au dessus de Costas et voyait clairement les lettres peintes sur l'épaule de l'amphore. « EGTERRE ».
C'est un infinitif latin, qui signifie « aller », une inscription classique sur les marchandises destinées à l'exportation.
Non, pas celle-là. Au dessous. Les marques gravées dans la pierre.
Costas frotta doucement la panse de l'amphore, tandis que Jack le rejoignait.
On dirait un gros astérisque, reprit-il. Une étoile peut-être.
C'est courant également. Les marins ou les passagers qui s'ennuyaient tuaient le temps en faisant des jeux au cours desquels ils griffonnaient sur la poterie. S'il s'agissait d'un long voyage, en trouverons beaucoup. Mais je dirais aux gars qui vont sillonner le site à bord de véhicules télécommandés de photographier cette amphore.
Aristachos, murmura Costas. C'est écrit en grec. Je peux le lire.
Sans doute un marin, lâcha Jack avec une pointe d'impatience, les yeux rivés sur son ordinateur. Il y avait beaucoup de marins grecs à l'époque. C'est sûrement un de tes ancêtres.
Soudain il retint sa respiration.
Qu'est-ce que tu as dit ? Demanda-t-il.
Aristarchos. Regarde toi même.
Jack s'agenouilla et examina la poterie. Les lettres étaient nettes et bien taillées. Ce n'était pas le simple griffonnage d'un marin. Etait-ce possible ? Il n'osait pas y croire. Aristarque de Thessalonique ?
Il y a une autre inscription, remarqua Costas. Écrite de la même main, semble-t-il. Loukas, je crois.
Jack était pétrifié. Loukas. Luc. Il regarda de nouveau le symbole en forme d'étoile gravé au-dessus des noms.
Je me suis trompé, souffla-t-il d'une voix rauque. Nous nous sommes trompés.
Sur quoi ?
Ce symbole, ce n'est pas une étoile. Regarde, la ligne verticale se termine par une boucle en haut. C'est la lettre grecque R. Et le X est la lettre grecque Ch. Le chi-rho. Il a donc été utilisé dès le Ier siècle...
Jack croyait à peine ce qu'il était en train de dire.
Ce sont les deux premières lettres du mot grec Christos, qui signifie « Messie », murmura-t-il.
Je crois qu'on n'est pas au bout de nos surprises, lança Costas en retirant les sédiments pour faire apparaître une troisième inscription sous le mot Loukas. Loin de là !
Les lettres étaient claires et nettes. Ils restèrent bouche bée.
Paulus.
Paul de Tarse, saint Paul l'Évangéliste, l'homme qui avait gravé son nom et celui de ses compagnons sur cette amphore près de deux mille ans auparavant. [...]
Je suppose, dit Costas d'un air faussement hésitant, que nous sommes sur un nouveau coup.


First Éditions - 430 pages