Sauf qu'un terrible accident vient endeuiller le défilé. L'hélicoptère piloté par Charles s'écrase sur la tribune présidentielle. Le carnage est total : en plus des morts du pilote et co-pilote, s'ajoutent celles du président de la République, des membres du gouvernement et du président du Sénat.
Quelques minutes seulement après le crash, les télés commencent à parler d'un attentat terroriste mettant en cause cet officier d'origine algérienne.
Convaincue de l'innocence de son frère, Mathilde va tout mettre en œuvre pour comprendre ce qui s'est réellement passé.

Fabrice Guillet nous propose ici une intrigue assez classique : une jeune femme lambda se retrouve catapultée dans une enquête qui la dépasse rapidement. Les actions s'enchaînent à un rythme effréné, des méchants veulent la tuer, des amis tentent de l'aider... et bien évidemment la police semble incapable de trouver les bons coupables. Sans compter que le pays doit aussi faire face à ce vide décisionnaire et trouver rapidement un nouveau gouvernement.

L'écriture est suffisamment fluide pour que la lecture se fasse agréablement (même si certains dialogues m'ont paru trop artificiels), les personnages sont attachants et cohérents et certains passages sont très bien vus.
En ouvrant ce roman, je pensais lire un thriller et s'agissant d'un roman policier, il est très gênant de comprendre dès le départ le pourquoi du comment. Or pendant tout le récit, j'avais deux ou trois longueurs (voire quatre) sur les protagonistes et je m'énervais qu'ils mettent tant de temps à arriver aux mêmes conclusions que moi... Mais à bien y réfléchir, je me suis complètement plantée de registre. En effet, l'intrigue n'est ici qu'un prétexte, et ce qui importe ce sont les questions que soulèvent ce roman. Je regrette d'autant plus cette mauvaise interprétation de départ qu'elle a totalement biaisé ma lecture et m'a un peu gâché le plaisir.

Laurence

Extrait :

Je ne respirai plus, les yeux rivés sur l'appareil que la caméra tentait, tant bien que mal, de suivre. Il piquait vers le sol, tordu vers la droite. Sa trajectoire semblait rectiligne, comme si le pilote ne parvenait pas à empêcher la chute de son hélicoptère. Je l'y encourageai, les dents serrées, comme si j'accomplissais un effort pour l'aider.
Comme des millions de Français au même instant, je retins mon souffle, priant pour qu'un miracle ait lieu sous nos yeux et que le pilote redresse enfin son appareil.
- Oh, mon Dieu, gémit un des commentateurs...
Le réalisateur eut à peine le temps de changer de caméra pour montrer la tribune officielle. Le Président Philippon avait quitté son siège sur le devant de l'estrade. Il était désormais encadré par deux gardes du corps qui venaient de le rejoindre. Ils le pressaient de s'éloigner. Derrière eux, les ministres présents se levaient également, le visage empli d'angoisse. Ils n'eurent toutefois pas le temps de s'enfuir. L'hélicoptère s'écrasa sur la tribune à l'instant où le président s'écartait pour chercher refuge.


Éditions Le Lamatin - 309 pages