Dès la première rencontre, cet anti-héros est propulsé dans un monde qu’il ignorait. Déjà, sa vieille tante vit en concubinage avec un homme beaucoup plus jeune… et africain. Henry et sa tante partiront ensuite pour Istanbul par l’Orient-Express où ils feront la connaissance d’une jeune et touchante américaine Tooley. Quel ne sera pas la surprise d’Henry, lors que plusieurs plus tard il ira rejoindre sa tante en Amérique du Sud, de tomber tout à fait par hasard sur un autre Tooley, un homme cette fois, qui s’avère être le père de la première. Le monde est certainement petit. Et celui de tante Augusta est à la fois petit est plein de surprises entourée qu’elle fut d’hommes étonnants tel le révérend d’une église pour chiens et le grand amour se sa vie : M. Visconti.
Écrit à la fin des années 60, ce récit est aussi la métaphore d’un monde en plein changement où Henry Pulling représente le conservatisme et tante Augusta, un monde ouvert, différent, bohème, libre. C’est un livre drôle, à la fois léger et attachant. Pas une seconde d’ennui ne vous attendent ici.
Parfois, la traduction m’a semblée un peu douteuse. Il faut dire que l’humour ne s’exporte pas toujours très bien, et j’ai eu l’impression d’échapper certaines subtilités des dialogues et des calembours.
C’est tout de même une lecture réjouissante. Avec une fin peut-être un peu convenue… mais qui vaut le détour et que je conseillerais à ceux qui cet été feront un bout de chemin en train.
Par Catherine
Extrait :
- Adorable est bien le dernier mot que j’eusse appliqué à M. Visconti. Charmant, oui, peut-être. C’était une affreuse vieille ficelle. Il vous bourrait généreusement de gâteaux à la crème, certes ; mais qui est-ce qui vit de gâteaux à la crème ? Peut-être suis-je injuste. On a tendance à l’être envers ceux que l’on a beaucoup aimés. Après tout il s’est montré très bon pour moi, dès le premier jour… il m’a trouvé une situation en Italie.
- Dans le théâtre ?
- Je ne comprends pas pourquoi tu t’obstines à appeler cela le théâtre. «L’univers entier est une scène de théâtre», je veux bien, mais quand la métaphore atteint ce degré de banalité elle n’a plus de sens. Il n’y a qu’un acteur de second rang pour écrire une phrase pareille, dans l’orgueil d’une vocation de seconde zone. Il y a des moments où Shakespeare est vraiment un très mauvais écrin. Il suffit d’ouvrir un dictionnaire de citations pour en mesurer la fréquente. Les amateurs de citations adorent les généralités qui ne veulent rien dire.
Éditions Robert Laffont - 372 pages
Commentaires
samedi 19 juillet 2008 à 08h50
Elle m'a l'air bien plaisante cette histoire. Je note le titre. Merci Catherine.