Pi est réveillé une nuit de la traversée du Pacifique par un gros bruit. Quand il sort sur le pont pour voir ce qui se passe, tout semble normal jusqu'à ce que le bateau tangue dangereusement. Des membres de l'équipage le jette sans explication sur un bateau de sauvetage. Il semble être le seul survivant. Bien que pas tout à fait. Le bateau de sauvetage contient aussi des cafards, quelques mouches, un rat, une hyène, un zèbre à la patte cassée, une orang-outan... et Richard Parker: un tigre royal du Bengale adulte.
La loi de la jungle sur une superficie d'un bateau de sauvetage: les insectes disparaissent, le rat ne vivra pas longtemps, la hyène tuera le zèbre et l'orang-outan et se fera faire la peau par le tigre. Il ne restera donc que Pi et Richard Parker en tête-à-tête, sur un canot de sauvetage. Ça durera 227 jours. Ce roman en est l'histoire.
Ce livre a été beaucoup primé et louangé. Je dois dire que la chute dont vous ne saurez rien est très intéressante et que c'est à la fois très bien écrit et intriguant comme récit. Cela étant dit j'ai plusieurs réserves. Je l'ai souvent dit, je ne suis pas un bon public pour les contes. Ça m'a semblé bourrer de longueurs (faudra m'expliquer l'intérêt de cet interminable passage dans l'île d'algues!). Je ne suis pas très conte, je ne suis pas très description d'ingénierie non plus: le banc à 45 centimètres, le plat-bord, la poupe, le format du casier, la construction du radeau, etc. Je n'y comprends RIEN. J'ai une totale incapacité à visualiser ce genre de choses. Finalement (bon j'admets, je n'étais pas le public pour ce livre), je suis un très difficile public pour les récits de survie. Je suis plutôt du type: «Jette-toi à l'eau histoire de mourir noyé au plus vite, de toute façon tu es cuit!»
J'ai l'air très critique, mais ce n'est pas vraiment vrai. J'ai passé un bon moment (outre les passages d'ingénieur!), mais ce ne sera pas le livre de ma vie. Pas fait pour moi, mais il pourrait l'être pour vous!
Par Catherine
Extrait :
Je dois dire un mot sur la peur. C'est le seul adversaire réel de la vie. Il n'y a que la peur qui puisse vaincre la vie. C'est une ennemie habile et perfide, et je le sais bien. Elle n'a aucune décence, ne respecte ni lois ni conventions, ne manifeste aucune clémence. Elle attaque votre point le plus faible, qu'elle trouve avec une facilité déconcertante. Elle naît d'abord et invariablement dans votre esprit. Un moment vous vous sentez calme, en plein contrôle, heureux. Puis la peur, déguisée en léger doute, s'immisce dans votre pensée comme un espion. Ce léger doute rencontre l'incrédulité et celle-ci tente de le repousser. Mais l'incrédulité est un simple fantassin. Le doute s'en débarrasse sans se donner de mal. Vous devenez inquiet. La raison vient à votre rescousse. Vous êtes rassuré. La raison dispose de tous les instruments de pointe de la technologie moderne. Mais, à votre surprise et malgré des tactiques supérieures et un nombre impressionnant de victoires, la raison est mise K.-O. Vous sentez que vous vous affaiblissez, que vous hésitez. Votre inquiétude devient frayeur.
Au Québec : Éditions XYZ - 333 pages
En France : Éditions Folio - 435 pages
Commentaires
mardi 12 août 2008 à 11h12
J'adore le Jette-toi à l'eau histoire de mourir noyé au plus vite, de toute façon tu es cuit!
Plus sérieusement, je pense que je vais passer pour celui-ci, les descriptions à rallonge n'étant pas non plus mon fort.
mardi 12 août 2008 à 12h29
C'est tout à fait vrai: l'ile aux algues est pour moi le point noir du roman, les longueurs sont... heu... longues!
Mais quand on aime à la folie ça ne s'explique pas vraiment rationnellement.
Je me suis même mise en tête à la 2ème lecture de ce livre que j'adore, de comprendre l'ingénierie du bateau!!
J'y suis pas arrivée, mais je persévère!
J'aime l'histoire de Pi bien au delà de la raison!
mardi 12 août 2008 à 13h09
J'ai commencé il y a plusieurs années... mais je n'ai pas passé le seuil critique et j'ai arrêté à la page quoi... 87... je me dis toujours que je réessaierai un jour!
mardi 12 août 2008 à 13h35
J'ai eu un peu de difficultées avec les longueurs mais j'ai vraiment beaucoup aimé le début et la fin du livre ...y'a juste le milieu qui était assez pénible et les pages avaient du mal à se tourner..
Mais globalement, j'ai passé un bon moment de lecture
mardi 12 août 2008 à 13h48
Vos commentaires me rassurent, je craignais un peu d'être seule à avoir trouvé ça long!
mercredi 13 août 2008 à 18h18
je crois que ce livre est si riche que chacun peut y trouver "son compte" un attrait un axe qui l'intéresse. Bien sûr ce n'est pa sun dogme, certains passage peuvent être vite lus, voir sautés d'autres adorés et relus. Pour moi les 150 premières pages sont extraordinaires, la suite et la fin surtout semblent "logiques" après une telle enfance bercée de zoologie, de croyances mais aussi d'amour!
mercredi 13 août 2008 à 19h22
abandonné - imaginez que ce roman est proposé pour études en V.O. aux élèves de Terminales L option anglais renforcé...je ne vois pas bien comment à 17-18 ans on peut s'intéresser à ce roman, malgré ses qualités
mercredi 20 août 2008 à 14h08
@JP: moi je vois très bien, beaucoup plus en tous cas qu'à J AUSTEEN (désolé les LCA): question de goût tout simplement!
mercredi 24 septembre 2008 à 21h55
J'ai également trouvé des longueurs à ce roman, mais pour reprendre le commentaire de nymphette, la richesse du livre est impressionnante, un vrai travail de maître. Je comprends tout à fait que ce livre soit étudié en anglais, car il y a beaucoup à en dire. J'ai adoré le début et la fin (au milieu, effectivement des longueurs, et des descriptions de type survie ou ingénierie maritime...). Il faut absolument passer outre ces longueurs et terminer le livre. Tout s'éclaire au final...
samedi 27 février 2010 à 22h55
Les "longueurs et descriptions interminables" comme vous dites, ont toute leur place dans ce roman. Si vous étiez sur un bateau de sauvetage en plein milieu du Pacifique, vous auriez sûrement porté une attention particuliere aux choses qui vous auraient entouré, jusquà les connaître par coeur, comme un enfant connait par coeur le nombre de tuiles du plancher dans laquelle il est puni. Il ne peut s'occuper par autre chose. Les explications très détaillées viennt de plus, créer un doute au lecteur qui ne sait s'il doit croire ou non à cette histoire. Chaque partie qui parait impossible est décrite de facon raisonnable et se tenant, on arrive à y croire quand même.
Pour ce qui est de l'île d'algues, il est important de noter l'importance de ce passage étant donné qu'Il constitue la transition entre le monde imaginaire de Pi et la réalité qu'il retrouve, rappelons-le, dès qu'il quitte cette ile. Si nous remontons avant l'arrivée sur l'ile, Pi et le Tigre (qui sont en fait la même personne, nous l'apprenons à la fin), sont tous les deux au bord de mourire et dans une condition lamentable. Pi vient juste de parler de son "mouchoir à rêve" qui lui permet de rentrer dans son monde. Et bien, ce n'est peut être qu'une coincidence que l'auteur ait intégré cette mention (celle du mouchoir) juste avant, mais selon ma lecture, j'ai compris que l'ile est justement un rêve de Pi. Pour appuyer ce fait, tout au long du roman, il y a gradation du surnaturel et l'île est le summum de celle-ci ( dernier péripétie du périple). Après avoir réussi à faire croire (ou non) au lecteur l'existence de l'ile, il le fait revenir à la réalité en faisant revenir Pi lui-même à "sa réalité". En effet, Yan Martel a voulu que le lecteur laisse sa foi et son imagination le guider dans sa lecture pour qu'Il adhère aux histoires loufoques de Pi.
Bref, il faut savoir décordiquer ce livre et non seulement une lecture au premier degré, parce qu'aussinon, on passe à côté de l'essence même de cet oeuvre, qui est de laisser notre imgination et notre foi, guider notre vie ( et notre lecture), car "choisir le doute comme philosophie de vie, c'est comme choisir l'immobilité". Lorsque l'imaginaire ne contrevient pas au réel, pourquoi serait-ce mauvais de s'Y laisser aller?
dimanche 19 juin 2011 à 13h27
Ce livre est une pure merveille.
Je l'ai lu en VO dans le cadre scolaire (spé anglais en term L cette année)
Il faut s'accrocher au départ et une fois entré dans l'histoire vous ne pourrez plus le refermer.
Il contient une véritable portée philosophique.
Et pour ceux qui trouvent cette lecture trop dure pour des 17-18 ans, sachez qu'il s'adresse aux lecteurs de 12 ans et plus...
Il est vrai que ce roman est différent de ceux que nous avons l'habitude de lire au quotidien car les descriptions sont assez longues mais elles ne sont pas insignifiantes loin de là! Derrière chaque phrase se cache un détail qui prendra tout son sens dans la suite de l'histoire.
J'espère que quelqu'un réussira à l'adapter en film un jour :D
En attendant, bonne lecture à tous
lundi 31 octobre 2011 à 17h30
@ raphi.........super de partager le "punch" de la fin à ceux qui n'ont pas encore lu le livre et se renseigne sur ce dernier !!!
mercredi 26 décembre 2012 à 04h08
@Clo si tu lis ce livre en attendant le "punch" de la fin, tu seras déçue. C'est une roman où le parcours a plus d'intérêt que sa finalité. On n'est pas dans un roman à la Paulo Cohelo où le lecteur "trouve le trésor au fond de son coeur". L'histoire de Pi va au de-là de la sempiternelle "Quête" ou "Révélation"... C'est un roman qui fait travailler sur nos perceptions, je dis travailler parce qu'il demande réflexion. Et, en ce sens, l'analyse de Raphi, ne peut que trop bien t'aider à comprendre le déroulement et le dénouement. En sachant que Pi se bat contre lui-même, tu apprécieras d'avantage l'histoire!