Nous pouvons quand même dire que la passé de Lisbeth Salander révélé dans le tome II est encore au centre de l'histoire. Mikael Blomkvist a décidé qu'il allait s'assurer que justice soit faite et que les institutions qui ont failli à la protéger soient condamnées pour ça. Il sera appuyé par un cercle restreint de gens qui veulent protéger Lisbeth: son ancien tuteur, son ancien patron, Annika Giannini avocate et soeur de Mikael, certains policiers du tome II et même certains membres de la Sapö. Le message est clair: ce ne sont pas les institutions en elle-même qui sont pourries, ce sont toujours des individus au coeur des institutions.

Il s'agit d'une part de prouver que Lisabeth a subi des abus judiciaires, mais aussi que l'évaluation psychiatrique qu'on a fait d'elle est erronée.

En résumant la trame,  j'en viens à me demander comment il se fait que ce tome dure 700 pages. Il est clair que l'enquête est complexe et il ne faut pas croire que les méchants se laisseront faire. Je n'ai pas trouvé le tome III plus mauvais que les autres, mais il est différent, plus lent. Il n'y a pas d'énigmes à résoudre (nous savons clairement qui sont les méchants), il suffit juste d'arriver à les coincer sans que personne y laisse des plumes. Ce tome aurait probablement mérité d'être resserré. 

Je peux aussi vous dire qu'il y a un procès qui est le moment le plus haletant de ce tome (impossible de dormir!), mais qui bien qu'efficace reste assez classique dans le genre. On se croirait dans un film américain avec une défense qui mesure ses effets et finit par remballer les méchants en deux-trois arguments de poids. Finalement, c'est un peu le résumé de ma lecture de Millénium: définitivement très prenant, mais par moment un peu facile dans la façon d'articuler les ressorts de l'action. J'ajouterais qu'à un moment Mikael Blomkvist dit à sa soeur avocate «Tout compte fait, cette histoire n'a pas pour sujet principal des espions et des secrets d'État, mais la violence ordinaire exercée contre les femmes, et les hommes qui rendent cela possible.» Euh... non! Je comprends l'idée de l'auteur qui expose ici sa 'thèse' et sa volonté d'écrire un livre qui dénonce la patriarcat... mais vraiment, la violence ordinaire exercée contre les femmes est pas mal moins compliquée que la trame de ce livre... et pas mal moins haletante. Elle est banale et c'est pour ça qu'on oublie souvent d'en parler.

Excusez l'extrait un peu plat... MAIS VOUS NE SAUREZ RIEN DE LA TRAME DE CE ROMAN, bon!

Voir aussi la présentation de la trilogie, Les hommes qui n'aimaient pas les femmes (Millénium Tome 1) et La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette (Millénium Tome 2)

Par Catherine

Extrait :

Mikael Blomkvist lorgna sur la montre et constata qu'il était 3 heures et des poussières. Il avait des menottes aux poignets. Il ferma les yeux pendant une seconde. Il était exténué mais l'adrénaline lui faisait tenir le coup. Il rouvrit les yeux et regarda hargneusement le commissaire Thomas Paulsson qui lui rendit un regard embêté. Ils étaient assis autour d'une table de cuisine dans une ferme d'un patelin qui s'appelait Gosseberga, quelque part près de Nossebro, et dont Mikael avait entendu parler pour la première fois de sa vie moins de douze heures auparavant.

La catastrophe venait d'être confirmée.

- Imbécile, dit Mikael.

- Écoutez-moi...

- Imbécile, répéta Mikael. Je l'ai dit, putain de merde, qu'il était un danger de mort ambulant. J'ai dit qu'il fallait le manier comme une grenade dégoupillée. Il a tué au moins trois personnes, il est bâti comme un char d'assaut et il tue à mains nues. Et vous, vous envoyez deux gardiens de la paix pour le cueillir comme s'il était un simple poivrot à la fête du village.

Mikael ferma les yeux de nouveau. Il se demanda ce qui allait bien pouvoir encore foirer au cours de cette nuit.

Millénium 3 - La reine dans le palais des courants d'air
Actes Sud - 711 pages