Notre jeune narrateur, qui vivait jusqu'alors en tête à tête avec sa maman, voit sa vie changer avec l'entrée au collège : sa mère trouve un compagnon régulier, un type de père ; il tombe amoureux de la jolie Minouche et découvre l'identité de son véritable paternel aux abonnés absents depuis sa naissance.
Tout commence ici avec la période des grandes vacances, moment propice aux mutations.

Certes, le thème n'a rien de novateur, et sur Biblioblog nous vous avons déjà proposé bon nombre de romans dans cette veine, comme 10 ans 3/4 de Fred Paronnuzzi, Les pieds bleus de Claude Ponti, ou encore Le hamac rouge de Jean-Luc payen (encore que les deux derniers titres proposent des destinées plus complexes et lourdes pour le devenir de l'enfant). Une jolie fille rien que pour moi est sûrement plus proche, dans la tonalité et le style de 10 ans 3/4. La narration est volontairement gaie et ingénue. Aurélie Antolini montre surtout ici les changements minimes qui s'opèrent dans la tête de son jeune héros et comment celui-ci découvre l'existence sous un nouveau prisme. Le récit est agréable à lire et certaines formulations dans la bouche du petit narrateur, m'ont fait sourire, voire rire, mais j'ai eu au début de ma lecture assez peur. En effet, Aurélie Antolini a entrecoupé son récit de petites illustrations assez déconcertantes.
Une jolie fille rien que pour moi est écrit à la façon d'un journal intime, et le jeune héros insère à ses confessions des annotations et dessins qui se veulent drôles. Malheureusement, cela tombe un peu comme un cheveux sur la soupe et interrompt inutilement le récit. J'avançais donc dans ma lecture un peu septique, mais ces insertions se font de plus en plus parcimonieuses et le récit plus fluide.

Je reste donc un peu mitigée à la fin de cette lecture. Moment agréable et rafraîchissant certes, mais j'attendais peut-être un peu plus qu'une simple récréation. Malgré tout, c'est une lecture qui plaira sûrement aux jeunes adolescents et c'est sans doute à eux qu'il est destiné en premier lieu.

Laurence

Extrait :

La mère de Chris nous accueillait toujours les bras chargés de bonbons à caries, mais j'avais encore jamais vu son courant d'air de mari. Apparemment, il était souvent en voyage d'affaires internationales. Chris me disait que ce qui était international, c'était surtout les nanas qu'il s'envoyait au quatre coins du globe. Je trouvais ça super triste mais je comprenais mieux pourquoi Chris avait toujours une ribambelle de filles sous le bras.

J'avais du chagrin pour sa mère parce qu'elle était douce comme son papier toilette et que je trouvais dommage qu'y ait personne pour prendre soin de son anatomie. J'ai demandé à Chris pourquoi elle tentait pas sa chance au niveau local. Il a pas trop apprécié mon conseil et il m'a répondu que sa mère ne couchait pas, que ce soit ici ou ailleurs.

C'est là que j'ai compris que les mère de famille étaient différentes des nanas qu'on voyait dans les magazines Playboy. On préférait les savoir en col roulé.
Chris m'a appris que c'était aussi valable pour les cœurs, les cousines, les tantes et les grands-mères.
J'y voyais pas d'inconvénient, en particulier pour les grands-mères.


Éditions Intervista - 175 pages