Ce livre est aussi vieux que moi, je l’ai reçu à dix ou onze ans, et il est rare d’aimer les mêmes livres à cet âge qu’à dix-sept ans. Pourtant, c’est le cas. L’écriture est légère, mais l’histoire développée.

Edward, plus souvent appelé Sweetie, a douze ans, et il nous raconte son histoire. Fils de cinéastes français, il aime avant tout les fleurs et les plantes, il leur consacre tout son temps, tout son amour, toute sa passion, ce qui signifie clairement qu’il ne s’implique pas vraiment à l’école. Il finit par se faire renvoyer, à quelques semaines des vacances.
A côté de la déception et la colère de ses parents vient s’ajouter le fait qu’ils ont décidé d’adopter un petit Inca, Anibal. Sweetie s’y oppose, mais n’a pas le choix. De toute façon, il finit, comme tout le monde à céder au charme de l’Inca.
Puis vient le pire. Anibal est asthmatique, et donc allergique à la plupart des fleurs d’Edward.

C’est l’histoire de deux garçons qui apprennent à devenir frères et de leurs parents qui ne comprennent pas leurs enfants, à cause de leur passion ou de leur langue ; c’est l’histoire de leur conquête de la liberté et de leur rejet mutuel.
C’est une histoire magnifique et prenante, légère et parfumée comme les fleurs d’Edward.
En un mot et pour conclure sur une nouvelle répétition, c’est un coup de cœur.

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Extrait :

Ils ont attendu que l’Anibal aille un peu mieux avant de se tirer. Le môme, il a toujours son pied droit bandé et il marche avec des béquilles. Tellement il aime ça que, pour prolonger le plaisir, il est foutu de se péter le gauche quand le droit sera guéri. Parole, il prend un pied pas possible avec ses béquilles. La Gabiria [la nurse], elle continue ses études à ce qu’elle raconte, mais je crois que c’est un bobard vu qu’elle a commencé à continuer ses études juste après le départ des parents. N’empêche, elle se fait la malle tous les matins et même, souvent, elle découche la nuit. Quand elle s’en va, je deviens l’ange gardien de l’Inca, je l’emmène faire pipi, je le coiffe, je l’habille, je le soigne pareil que s’il était une fleur. Les premiers jours, fallait que je me force un peu mais maintenant, ça ne me déplaît pas, je m’aperçois.


Éditions Pocket Junior - 203 pages