Elle se construit autour de mots-clefs comme l’oreille, le souffle ou la respiration, le jour ou la nuit, l’arbre.
Elle se teinte parfois de religiosité, de « la terre promise » à la relève « prodigue ». Elle est chemin vers la sagesse et tendresse profonde, de « l’insomnie qui nous juge » à l’attitude d’ouverture : « Renoncer à vaincre / Ne plus nous crisper » ou : « en approuvant le soleil ».

Si on décèle ici ou là une sorte d’inquiétude : « Encore un instant , tu saurais pourquoi » ou : « Ce ne sera pas la dernière ligne / tu remercies la lampe », on est surtout sensible au lumineux amour de la poésie qui s’exprime en des termes qui font penser à Saint John Perse : « Mais que resurgisse un poème […] tu lui présenterais / d’avance une face étonnée reconnaissante », poésie communion avec le monde : « Nous ne sommes portés que par le large. »

Jnf

Extrait :

Le souffle est aussi impérieux sous les portes,
sur les caps, tu l’écouteras davantage
amener de très loin la vague immense qui déferle,
les embruns qui se brisent, et tu écouteras de même
ce qui semble un murmure entre tes lèvres,
tu y auras conscience à la fois d’être unique
et de n’appartenir qu’au monde.


Éditions Arfuyen - 78 pages