Voici donc notre intrépide détective en Australie faisant fi des convenances, promenant son insouciance et sa fraicheur au pays des kangourous. La belle Phryne, pas naïve pour deux sous va y mener son enquête tambour battant, promenant sa décontraction dans la société australienne, croisant le fer face à des trafiquants en tous genre, des parvenus, à la rencontre des habitants de Melbourne.
Les auteurs australiens me sont aussi inconnus que leur pays. Mais dans Cocaïne et Tralala, pas d'exotisme particulier, pas de kangourous en pagaille, un petit voyage à mi chemin entre Gatsby le magnifique et Agatha Christie. Mais une Agatha à qui on aurait lâché la bride et qui serait plongée dans l'action. Aussi pas de temps morts dans ce roman et même si il y a des « tea time » ils sont menés au pas de charge. Phryne Fisher est donc le seul personnage exotique qui se retrouve dans ce roman.
Au final, un roman policier qui se lit facilement même si parfois l'action prime un peu trop sur la réflexion, ne permettant pas de creuser les caractères des personnages qu'on aimerait parfois plus charpentés. Nul doute que les suites des aventures de Phryne Fisher permettront de connaître un peu tout ces personnages. Mais on pardonne tout à la charmante Phryne, légère et exubérante mais si attachante.
Par Fildefer
Extrait :
Le lendemain matin, Phryne emmena Dorothy effectuer quelques emplettes en ville. Elle découvrit que la jeune femme avait très bon goût, quoique porté vers l'ostentatoire. Dorothy se montrait également soucieuse d'économiser l'argent de Phryne, ce qui changeait agréablement cette dernière de sa bande de connaissances, qui ne pensaient, au contraire, qu'à le dilapider.
Quand sonna l'heure du déjeuner, elles avaient fait l'acquisition de deux robes bleu foncé qui pouvaient passer pour des uniformes, de bas, de chaussures et de sous-vêtements dans une séduisante teinte champagne. Ainsi que d'un pardessus bleu azur qui promettait d'égayer les journées d'hiver, et d'une robe d'après-midi richement brodée - un cadeau de Phryne qui, en dépit des protestations de Dorothy, s'était montrée catégorique : posséder de belles toilettes était le second meilleur soutien du moral d'une jeune femme sur cette terre.
Phryne avait présenté ses lettres de créances à la banque et ouvert un compte chez Mme Olga, dans Collins Street, au cas - improbable, compte tenu de ce qu'elle avait aperçu de la mode à Melbourne - où elle serait tentée par quelque fanfreluche. Cependant, elle révisa son opinion. Elle essayait des robes du soir dans le somptueux salon de Madame, quand Mme Olga, une femme émaciée et spirituelle, aux yeux de laquelle la mode était une déesse sévère et distante qui requérait de grands sacrifices, remarqua le peu d'intérêt que sa nouvelle cliente manifestait à l'égard de ses robes.
Éditions 10/18 - 243 pages
Commentaires
dimanche 8 février 2009 à 18h55
Merci Fildefer pour cette présentation. Et qui sait, peut-être voyagerai-je bientôt aux côtés de la charmante Phryne.
mardi 10 février 2009 à 00h23
Bonjour, pour avoir lu l'ensemble de la série parue chez 10/18, le moins que l'on puisse dire c'est que le filon s'épuise. J'entends par là avoir été charmé par "cocaïne et tralala", pris par "trafic de haut vol", mais mon intérêt depuis n'a fait que décroitre. La trame reste en effet simpliste, les personnage hormis Bert et Cec ( notamment dans Phryne et les anarchistes et Crime au moulin vert )ne sont pas assez approfondis. D'une manière systématique notre héroïne libérée a une aventure avec un des protagoniste de l'affaire en cours. Très proche d'Agatha Christie, il manque à Kerry Greenwood un petit je ne sais quoi qui ferait en effet se creuser les méninges.Malgré tout, cette critique ne m'empêchera pas de lire ses prochaines aventures avec le secret espoir qu'enfin, les personnage et l'intrigue soient un peu plus étoffés.