Derrière ce collectif : les auteurs Nicolas Dickner et Bernard Wright-Laflamme et le dessinateur Stéphane Trahan. Le bouquin est construit comme un jeu dont on ne comprend pas toutes les règles, mais dont on partage pourtant le plaisir. Ce succède un homme blessé à la guerre dont la plaque de métal insérée dans la tête capte des polkas russes... et des officiers russes qui embriguadent des orchestres pour créer un nouveau code secret caché dans des polkas! On croise aussi une étrange cambrioleuse dont la seule présence modifie les règles physiques de l'entourage et un certain Timothée assez pervers en son genre.
Beaucoup d'armes dans ce Traité de balistique, mais jamais de récits de guerre, toujours des histoires que je dirais humainement surréaliste, souvent sises dans une violence ambiante et latente! Des personnages attachants dans leur étrange étrangeté. Une écriture singulière, vive et beaucoup d'humour surtout. Certaines nouvelles m'ont semblé s'essouffler à la chute et les fins... m'ont parfois laissée sur ma faim! Mais vraiment, un beau voyage, qui m'a déstabilisée par moment, mais toujours avec un certain ravissement.
Par Catherine
Extrait - Le récepteur :
Mon oncle Robert, fantassin du Régiment des Fusilliers du Mont-Royal, revint d'Europe vers la fin de l'été 1943.
Blessé dans des circonstances nébuleuses, il était brièvement passé par la table d'opération et avait été parqué à bord d'un cargo, parmi les estropiés et les invalides. Il retraversa l'Atlantique d'est en ouest, débarqua sur le quai 21 du port d'Halifax et sauta sur le premier train en direction de Montréal, où il arriva par un dimanche après-midi pluvieux.
Aucun membre de la famille n'attendait mon oncle à la gare Bonaventure et il remonta le boulevard Saint-Laurent tout seul, à pied sous la pluie battante, jusque dans la Petite Italie. La ville avait considérablement changé en son absence: on n'y voyait plus que des femmes, des enfants et des vieillards. Le moindre mâle pourvu d'un index en état de marche avait été conscrit, équipé et catapulté au front, laissant derrière un pays à la population étrangement disproportionnée.
Éditions Alto - 263 pages
Commentaires
dimanche 5 avril 2009 à 01h47
Le titre m'intrigait, mais j'attendais de lire des critiques pour éventuellement tenter de le lire. Je vais réfléchir encore, je pense!!!
dimanche 5 avril 2009 à 16h57
mmm! a priori pas trop ton genre pimpi... mais des fois on peut être surpris!
mercredi 17 juin 2009 à 15h41
le nom de l'illustrateur n'est pas Stéphane Trahan, mais bien Sébastien Trahan ..
Bonne journée !