Imaginez-vous en état de choc. Ne pouvant pas reprendre votre respiration parce que votre gorge est obstruée de l’intérieur par quelque chose d’impalpable, encombrant et resserrant vos tissus comme des mains invisibles… Vous avez le sentiment que votre poitrine va exploser et vos poumons sont en feu. Puis vous toussez fortement, une glaire de sang rouge fluorescent sort de votre bouche, résidu des parois intérieures de vos poumons qui se désagrègent. Vous entendez un ronflement sourd qui résonne dans votre tête, vous sentez une sorte de vertige causé par une forte fièvre qui ne cesse d’empirer à cause du manque d’oxygène qui est censé irriguer votre cerveau… Votre toux devient de plus en plus violente et fait éclater les vaisseaux de vos yeux qui deviennent instantanément rouges, un rouge violent et cramoisi… Maintenant votre peau vire d’une couleur horrible, blanche et laiteuse, car votre corps ne produit plus assez de globules rouges pour maintenir sa pigmentation. Voici celle que l’on appelle la mort blanche, cette maladie tant redoutée, la tuberculose.

Mais Cora et sa mère gardent espoir, malgré l’état de plus en plus affolant de la petite fille ; en effet, elle assure qu’elle peut parler avec d’anciens malades, morts depuis longtemps dans l’hôpital. Et surtout, surtout, à la fenêtre de la chambre 502, elle peut voir cette femme ; cette infirmière, retrouvée pendue en 1928. Pourquoi ? Quelles terribles choses, quelles horribles expériences ont été pratiquées ici, et continuent de l’être ? Pourquoi tous ces morts refont-ils soudain surface, et que cherchent-ils à expliquer ?
Petit à petit, Cora, puis sa mère, commencent à sombrer dans la folie, comprenant et acceptant les affreuses vérités.

C’est le genre de BD à vous rendre parano ; après lecture, j’ai épluché des tas d’articles sur cette maladie. Peut-on encore l’attraper ? Est-elle bien soignée maintenant ? La réponse est oui pour les deux questions, mais malgré tout, ça fait peur. Des tas de personnes sont mortes de la tuberculose, à l’époque où il y avait peu de chances d’y survivre. L’histoire est donc prenante, en plus d’être absolument atroce ; ce sanatorium renferme des tas de secrets, et, bien qu’aujourd’hui à l’abandon (la BD commence avec une séquence se déroulant de nos jours, avant de voyager dans le passé), il dégage toujours une atmosphère aussi effrayante.
D’autre part, les dessins sont très travaillés et renforcent cette sensation dérangeante, de folie et de mystère.
Le tome 2 nous en apprend plus encore sur les horribles activités ayant eu lieu au Waverly Hills Sanatorium, dans une veine encore plus horrible, et avec des images plus dures et crues.
Une réussite, assurément, que je ne conseille cependant pas à un public trop jeune.

Tvless

Extrait :

Ne sachant pas si nous sommes en droit de reproduire des planches de BD, nous vous invitons à aller sur le site de Bodoï  qui vous propose trois planches du premier tome.


Éditions Soleil Production