Dans un futur indéterminé, Tristam, Myrtille et Tom vivent heureux à Blueberry, leur village natal.
Depuis que l'air est devenu irrespirable, les humains se sont installés dans les nuages; Blueberry est l'un de ces nuages, perché au-dessus d'un volcan. Il y a quelques années de cela, quand le père de Myrtille, roi des Nuages du Nord, a senti que sa fille était en danger, il a demandé au Colonnel Briggs (le père de Tom) de quitter au plus vite la région et de construire un nouveau nuage pour mettre sa fille à l'abri. C'est ainsi qu'est né le village de Blueberry. La même année, la mère de Tristam, suite à un atterrissage compliqué, s'est installée elle aussi à Blueberry. Mais la mère et le fils n'ont jamais vraiment été intégrés à la population.

Quand le récit commence, Tristam peine sur son contrôle de physique. Contrairement à ses petits camarades, Tristam n'a jamais été un foudre de guerre à l'école et il a beau faire, il ne retient jamais ses leçons. Alors dès la première question (De quelle couleur est le soleil vu depuis l'espace et Expliquez pourquoi le ciel est bleu), Tristam sait qu'il risque d'être renvoyé dans la classe des petits. Mais Tristam n'aura pas le temps de connaître ses résultats : les soldats du Tyran ont retrouvé le nuage du Blueberry et arrêtent tous ses habitants. Tristam et son ami Tom ont tout juste le temps de s'enfuir sur une moto des airs. Malheureusement, la belle Myrtille fait partie des prisonniers du Tyran. Tristam et Tom se jurent alors de venir en aide à leur amie.

Les prince des nuages s'inscrit dans la droite lignée des romans d'aventures très prisés par nos collégiens : de jeunes héros adolescents, une lutte entre le bien et le mal, un soupçon de féérie, une quête idéaliste. En soit, la forme n'est pas très originale, mais le récit est suffisamment fluide pour que la lecture se fasse facilement et avec plaisir.
Ce qui fait la spécificité de ce roman, c'est son aspect scientifique, et là, Christophe Galfard réussit un coup de maître. Sans que vous n'ayez jamais l'impression de lire des théories compliquées et indigestes, l'auteur émaille son récit d'explications ludiques et attractives sur l'atmosphère, la lumière, la météorologie etc. Christophe Galfard a aussi pensé à ceux qui voudraient approfondir chacune des notions, et a intercalé entre chaque chapitre de petites fiches scientifiques (avec schémas) sur les différents phénomènes abordés dans le roman. La lecture peut alors se faire de deux façons : alors que l'adolescent féru de sciences pourra lire les fiches au fur et à mesure de son avancée dans le roman, ceux qui, comme moi, seront pris par l'histoire, pourront sans culpabilité les laisser de côté pour y revenir plus tard, une fois le roman terminé. À noter également un cahier central en papier glacé avec de très belles photos de l'espace et du ciel.

Voir aussi l'avis de Emmyne

Laurence

Extrait :

En tant que professeur de physique, et non de ressenti, M. Azul interdisait le recours aux visions pendant son cours. « Il ne sert à rien de voir quoi que ce soit si l'on ne comprend pas ce que cela signifie », aimait-il à répéter. Tristam n'avait vraiment pas de chance : non seulement il n'avait pas de visions, mais en plus, les rares fois où il arrivait à se concentrer quelques minutes pour écouter M. Azul, il ne comprenait rien.
Tristam leva les yeux vers la fenêtre. Le ciel était encore bleu; cependant le soir approchait. « Allez ! s'encouragea-t-il. Essaie de réfléchir ! Le ciel est bleu, cela on le sait. En revanche, la couleur du soleil vu de là-haut... »
Il allait abandonner pour de bon lorsqu'une idée lui traversa l'esprit. Il s'empara de son style et, en prenant bien soin de recopier l'énoncé pour faire plus long, écrivit :

Question n°1
a. De quelle couleur est le soleil vu depuis l'espace ?
b. Expliquez pourquoi le ciel est bleu.

Réponses à la question n°1
Réponse au a. : Vu de l'espace, le soleil est bleu.
Réponse au b. : Le ciel est bleu parce que le soleil est bleu.


Éditions Pocket Jeunesse -  322 pages