L'histoire commence le jour du mariage de Bernat Estanyol et Francesca Esteve. Alors que tout se déroulait à merveille, Llhorenç de Bellara, seigneur de Navarcles, s'invite à la fête et compte bien profiter de ses prérogatives. Quelques mois plus tard, Francesca donne naissance au jeune Arnau, et Bernat est obligé de fuir les terres de Navarcles avec son fils, laissant son épouse derrière lui. Arnau n'a donc que quelques mois quand il arrive à Barcelone mais c'est un destin hors du commun qui l'y attend : carrière, amour, trahison, vengeance... tous les éléments sont présents pour faire de La Cathédrale de la mer un roman d'aventure haletant.
Arnau, au cours des années, côtoiera le barrio des potiers, sera palefrenier, apprendra le dur métier des bastaixos, s'engagera comme soldat, aura la charge de cambiste, connaîtra l'inquisition etc... Chaque épisode est l'occasion pour Ildefonso Falcones de décrire les modes de vies, les us et les coutumes, le fonctionnement de chaque couche de la société féodale et commerçante. Toute l'histoire d'Arnau est le fruit des rencontres qu'il fera au cours des soixante ans que dure ce récit, et Ildefonsa Falcones, en prenant soin de développer chacun des personnages secondaires, donne corps à son histoire.
Ce livre attendait patiemment sur mes étagères depuis quelques mois que je trouve l'occasion propice de le lire. J'ai donc profité d'une retraite estivale pour l'emporter dans mes valises. Bien sûr, la comparaison avec les romans de Ken Follet pourrait lui être fatale, mais La cathédrale de la mer reste avant tout un divertissement tout à fait honorable : le rythme est bien tenu, les rebondissements suffisants pour maintenir le suspens et j'ai pris plaisir à me plonger dans cette Espagne du XIVe siècle, à découvrir tout un monde que je méconnaissais. Il faut dire que le choix de Barcelone est particulièrement intéressant puisque cette ville, malgré la monarchie, a toujours eu un fonctionnement singulier, un peu à part dans la royauté espagnole. J'ai donc beaucoup appris en suivant les multiples péripéties d'Arnau Estanyol, sans m'ennuyer une seule seconde. Une lecture estivale très agréable qui m'a donné envie de redécouvrir Barcelone.
Voir aussi l'avis de Keisha.
Laurence
Extrait :
La ville s'étendait à leurs pieds.
- Regarde, Arnau, dit Bernat à son petit qui dormait paisiblement contre sa poitrine. Barcelone. Ici, nous serons livres.
Depuis leur fuite, Bernat n'avait cessé de penser à la capitale catalane, espérance de tous les serfs. Quand ils étaient obligés de travailler les terres du seigneur, de réparer les remparts du château ou d'accomplir n'importe quelle tâche pour Llhorenç de Bellera, les paysans ne parlaient que de cela, en prenant garde de ne pas être entendus par l'alguazil ou les soldats. Mais leurs conciliabules n'éveillaient chez Bernat qu'une simple curiosité. Il était heureux sur ses terres et n'aurait jamais abandonné son père. Et comme il n'aurait pas pu fuir avec lui... Cependant, depuis qu'il avait tout perdu, les paroles qu'il avait souvent écoutées distraitement lui étaient revenues puissamment en mémoire quand, la nuit, à l'intérieur de la grotte des Estanyol, il regardait son fils dormir.
« Si on réussit à vivre à Barcelone un an et un jour sans être arrêté, se souvenait-il d'avoir entendu une fois, on acquiert un certificat de résidence et on obtient la liberté. » Tous les serfs avaient gardé le silence. Certains avaient les yeux fermés et les lèvres pincées, ou bien hochaient la tête, d'autres encore souriaient en regardant le ciel.
Éditions Robert Laffont - 615 pages (disponible au format poche chez Pocket)
Commentaires
mardi 4 août 2009 à 10h42
Il est aussi sur mes étagères pour les mêmes raisons que toi. Mais je ne sais toujours pas quand je le lirais.
En tout cas il m'avait semblé intéressant, donc tu confirmes mon impression, tant mieux
mardi 4 août 2009 à 17h13
Cœur : c'est effectivement le genre de roman pour lequel il faut avoir un peu de temps devant soi si on ne veut pas trop fractionner sa lecture.
mardi 4 août 2009 à 17h56
C'est un très bon livre, mais je trouve la mise en place un peu trop longue... Mais c'est un bon moment de lecture quand même
Le nouvel ouvrage de Ildefonso Falcones, vient de sortir en Espagne "La mano de Fátima"...
mardi 4 août 2009 à 18h07
Bonsoir Cédric,
pour ma part, je n'ai pas ressenti de longueur sur le début du roman, mais peut-être étais-je bien disposée.
En tout cas, merci pour l'info concernant son dernier roman.
vendredi 7 août 2009 à 02h01
C'est un livre que je souhaite lire depuis un moment. J'aime ce genre de sagas qui se lisent toutes seules! Ca détend!!
samedi 8 août 2009 à 17h48
J'hésitais encore un peu, mais à la lecture de ton billet, je n'hésiterai pas encore longtemps ! C'est juste le nombre de pages qui me fait un peu peur ...
samedi 8 août 2009 à 21h29
Lecture sympa en effet, même pour une totale débutante du roman historique! Les personnages d'horizons pourtant divers sont tous émouvants.
lundi 10 août 2009 à 22h23
Nanne : comme le disent si bien Karine et Gwen, c'est une saga qui se lit "toute seule", il ne faut donc pas être effrayé par le nombre de pages.
samedi 21 novembre 2009 à 18h08
Bonjour,
L'époque traitée dans ce livre m'a permis de sauter de suite sur le bouquin. Lu dans la semaine de l'achat, j'ai adoré.
La mise en place un peu longue ? certes, mais n'est ce pas la vie d'un homme depuis...sa naissance ?
L'écrivain a, parait-il, fait 5 ans de recherche dans les archives espagnoles......
samedi 6 mars 2010 à 19h01
J'ai adoré ce livre d'un bout à l'autre; malgré les 800 pages, il ne m'a pas semblé long du tout et j'étais triste d'arriver au bout
Je le conseille vivement.
mercredi 6 avril 2011 à 18h22
Je viens de le terminer,divin!
dimanche 24 juillet 2011 à 17h47
Je pars à barcelone dans une semaine, et ne manquerai pas de passer à Sants Maria del mar. Cette période de l'histoire!!!J'adore.
dimanche 4 septembre 2011 à 18h45
Je viens de terminer la lecture du dernier roman de Ildefonso FALCONES "Les révoltés de Cordoue" dont le titre original est "La mano de Fatima". Absolument génial. Les aventures romancées de Hernando RUIZ, à travers l'époque ô combien austère et impitoyable du roi catholique Philippe II, dans sa lutte contre les maures d'Andalousie, avec la complicité de l'Inquisition, ne peuvent laisser indifférentes. 900 pages -ou presque- dévorées en 8 jours avec quelques nuits blanches... Je me suis régalé. Je vais lire maintenant la Cathédrale de la Mer. Merci Monsieur FALCONES. Vous êtes un grand....d'Espagne !
lundi 12 septembre 2011 à 21h20
Ca n'est pas bien de faire de la publicité à M. Falcones parce qu'il va falloir que j'achète !
parce que l'auteur me plait et que l'époque ne me déplait pas
Merci pour ces informations
jeudi 22 septembre 2011 à 21h23
Ce soir, en sortant de la librairie, que vois-je sur l'étagère, le dernier de Falcones, même pas regardé le prix, j'ai acheté ! Je n'ai plus qu'à m'y plonger... Encore merci pour l'info.
vendredi 15 juin 2012 à 14h04
Je viens de terminer "Les révoltés de Cordoue". J'ai adoré, j'ai appris beaucoup de choses, et j'aime tant l'Andalousie. Je suis venue sur ce site pour prendre des infos sur le premier livre de l'auteur. Je vais de ce pas me le procurer pour qu'il aille tenir compagnie aux "Piliers de la Terre" !
vendredi 16 novembre 2012 à 18h02
mon mari a terminé :la cathédrale de la mer il a adoré et l'a dévoré en quelques jours je lui est promis de le lire malgre qu'il me lisait quelques passages le soir j'ai ainsi partagé son plaisir pour ce magnifique roman.il va continuer a lire cet auteur.merci M FALCONES.
samedi 13 avril 2013 à 00h18
Divertissement ; sur mon étagère, je ne sais pas quand je le lirai etc...
On croit rêvé en lisant ces commentaires ; c'est un livre fabuleux. Ildefonso Falcones a mis dix ans à l'écrire ; dix ans de recherches dans le passé pour raconter ce qui a été non pas vécu, mais plausible. C'est un livre merveilleux et en plus il est vraisemblable, ce qui est le must pour un roman. Lisez-le sans délai, et allez visiter la cathédrale de la mer à Barcelone ; elle existe !!! DG