Emma Rothner souhaite résilier son abonnement à une revue. Or, elle se trompe d'adresse et son message arrive dans la boite d'un inconnu, Leo Leike. Ce dernier lui signale gentiment son erreur. Et voilà comment débute un long échange de messages et que se tisse une relation épistolaire.
L'auteur réussit à retranscrire cette relation virtuelle, les tours et les détours de l'une et l'autre pour en savoir plus sur son correspondant. Il est tellement plus facile de s'épancher dans un mail que de dire les choses de vive voix à un interlocuteur juste en face de soi. En plus l'« anonymat » du net aide beaucoup.

Sur cette idée tout simple, l'auteur arrive tout de même à tenir son lecteur en haleine avec des dialogues parfois plein d'humour et de spontanéité. Leo semble être un peu plus mûr que Emmi et sait assez vite jusqu'où il veut aller. Comme Leo, je n'ai pas été très convaincue par les propos d'Emmi quand elle affirme que tout va bien dans son couple. Alors pourquoi passer tant de temps, si tard tous les jours pour échanger avec un parfait inconnu ? Finalement, ils décident de se rencontrer dans un café. La seule règle à respecter est de tenter de reconnaitre l'autre avec interdiction formelle de lui parler. Suspense !

C'est léger, très facile et rapide à lire. On en fait qu'une bouchée d'une journée. Mais bon. j'aurai aimé un peu plus de consistance et autre chose que les tergiversations d'Emmi. Alors, elle veut ou elle veut pas rencontrer Leo ? Voilà, tout est dit ou presque.

Et il parait qu'il y a une suite. Cette nouvelle va en ravir certain(e)s mais je ne suis pas assez convaincue pour de vouloir succomber à nouveau. Le petit-goût-de-trop-peu resté en fin de lecture m'en dissuade. Je trouve la fin très frustrante. Enfin quoi, tout cela pour ça ? Donc, pour la suite, Vous me raconterez.

Mignon, sympa mais bon, pas de quoi tracasser une souris.

Dédale

Extrait :

45 minutes plus tard
REP :
Vous écrivez comme si vous aviez 30 ans. Mais vous avez dans les 40 ans, mettons : 42. Comment crois-je le savoir ? Une trentenaire ne lit pas régulièrement Like. L'âge moyen d'une abonnée à Like se situe vers les 50 ans. Mais vous êtes plus jeune, puisque vous travaillez sur les sites internet, donc il est vrai que vous pourriez avoir 30 ans ou même moins. Toutefois, les trentenaires n'envoient pas de mails groupés à leurs clients pour leur souhaiter un « joyeux Noël et une bonne année ». Et enfin : vous vous appelez Emmi, c'est-à-dire Emma. Je connais trois Emma, elles ont toutes plus de 40 ans. A 30 ans, on ne s'appelle pas Emma. On ne retrouve des Emma que chez les moins de 20 ans, mais vous n'avez pas moins de 20 ans, sinon vous utiliseriez des mots comme « cool », « ouf », « chanmé », « genre », « grave », etc. De plus, vous ne mettriez aucune majuscule et vous n'écririez pas des phrases complètes. Et surtout, vous auriez mieux à faire que d'échanger des mails avec un professeur probablement dépourvu d'humour, et de vous intéresser à l'âge qu'il vous donne. Encore une chose à propos d'« Emmi » : quand on s'appelle Emma et qu'on écrit comme quelqu'un de jeune, par exemple parce qu'on se sent plus jeune que son âge, on ne signe pas Emma, mais Emmi. Conclusion, Chère Emmi Rothner : vous écrivez comme si vous aviez 30 ans, vous en avec 42. Je me trompe ? En pointure, vous faites du 36. Vous êtes petites, menue et débordante d'énergie, vous êtes brune aux cheveux courts. Et vous parlez à toute vitesse. Je me trompe ? Bonne soirée, Leo Leike.


Quand souffle le vent du nord de Daniel Glattauer - Éditions Grasset - 348 pages