Edimbourg de nos jours, c'est l'hiver et il fait froid. Trois fils narratifs pour trois groupes de personnages des plus atypiques. Gray, détective privé et son employé Kennedy : Gray vient de se faire défoncer le nez par un client qui n'a pas apprécié qu'il lui fournisse les preuves de l'infidélité de sa femme qu'il lui avait demandées. Le client en question, c'est Robin Greaves, époux de Carol, maîtresse d'Eddie. Tous trois se retrouvent dans un café, il ont une drôle de conversation avant de se retrouver dans une voiture près d'un bureau de poste. Dans ledit bureau de poste travaille la maman bien aimée de Pearce, grosse brute qui sort de prison et vient de se faire arnaquer par sa "fiancée". Il doit de l'argent à Cooper et pour le rembourser, il accepte de visiter ses débiteurs pour qu'il le rembourse au plus vite.

Gray a fait suivre Greaves par Kennedy qui assiste ébahi au cambriolage du bureau de poste par les trois zigotos. Pearce arrive au même moment, il comprend que  sa maman est en danger et déboule comme une bombe au milieu des otages tétanisés, sa mère servant de bouclier à Greaves. Et là, malheur : maman est victime d'un coup de couteau malheureux dont elle meurt quelques temps plus tard. On a donc à l'arrivée : trois cinglés qui vont essayer de récupérer le magot ; le détective qui veut faire chanter les voleurs ; le fils éploré qui ne rêve que de se venger.
Puisque l'auteur construit très progressivement la personnalité pour le moins trouble de chaque personnage, il vaut mieux n'en rien dire et apprécier cette habile et réjouissante construction psychologique. Pour le faire court, tous ces Écossais-là sont complètement agités du bocal, alors autant dire que certaines scènes sont vraiment délirantes.

On connait déjà la face sombre d'Edimbourg grâce aux polars de Ian Rankin, mais ici, rien à voir. On ne visite pas les beaux quartiers avec Allan Guthrie, mais les barres HLM et les rues qui puent. Pas de commissariat, pas d'enquête, mais un cambriolage, des morts, des flingues… L'intrigue et le contexte sont glauques à souhait, mais qu'est-ce que c'est drôle ! Les amateurs d'humour noir et de personnages complètement tordus devraient apprécier.

Ys

Fifty-Fyfty
Fifty-Fifty de Allan Guthrie - Éditions Du Masque - 310 pages
Traduit de l'anglais (Écosse) par Freddy Michalski.