Finaliste du Prix Biblioblog 2011
(Lire les avis des autres membres du jury des Biblioblogueurs)

Islande, fin du 15e siècle. Jon, un enfant de 7 ans, est enlevé à sa terre natale par des marins anglais pour servir de domestique chez un armateur de Bristol. Ainsi commence ce premier roman de Bruno d'Halluin, qui va nous embarquer dans le périple d'une vie, celui d'un exilé, dernier descendant des Viking du Groenland qui n'aura de cesse de retrouver son pays et ses racines.

La déferlante nordique n'en finit pas de nous envahir ces derniers temps mais c'est pourtant un auteur français qui nous embarque dans cet incroyable voyage historique.

Dans un style d'une grande sobriété, mais doué d'un véritable souffle que ne renieraient pas les amateurs de Stevenson, l'auteur nous livre tout à la fois un grand roman d'aventure, un vibrant hommage à la mer et une remarquable saga sur une page peu connue de l'Histoire.

Avec en trame de fond une intéressante réflexion sur l'enjeu des grandes découvertes maritimes dans une époque vertigineuse, on suit les vaisseaux battant pavillons espagnols ou portugais qui sillonnaient les mers et se disputaient la découverte de nouveaux continents. Ironie de l'Histoire, le héros devient alors le dernier héritier d'un grand peuple sur le déclin, les vikings autrefois grand explorateurs et maîtres des mers.

Ce livre nous donne une vraie envie de voyage au pays des grandes sagas et apporte un grand souffle d'air frais, comme le vent du large.

Embarquez donc, vous aussi dans ce livre et laissez-vous emporter par les nombreuses péripéties de la vie de Jon et les merveilleuses descriptions d'un pays et d'un peuple méconnu.

Décidément les éditions Gaia n'en finissent pas d'offrir à la libraire que je suis, matière à gâter mes clients en leur proposant de bien belles lectures, loin des sentiers battus de la production littéraire actuelle.

Mélanie

Extrait :

 Le nuage fut transpercé de rayons lumineux, et la terre, désormais toute proche, se mit à luire. La brise, chaude, caressait la peau de son torse nu. [...]

Le fjord était prodigue, mais il réclamait parfois son tribut. Une barque s'attardait; sur la côte, l'attente commençait. Les heures, les jours passaient, l'espoir s'amenuisait. Alors, le fjord dévoilait sa face hideuse et pouvait s'abreuver aux larmes des veuves. La mère nourricière se faisait mangeuse d'hommes. Pourtant, les marins remettaient inlassablement les barques à l'eau.

Jon L'Islandais
Jon l'Islandais
de Bruno d'Halluin - Éditions Gaïa - 448 pages