Louise est une jeune fille intelligente et peu habituée aux fastes et aux faux semblant de la cour. Quand elle arrive à Paris pour le mariage princier, elle ne cesse de s'étonner de tout ce qu'elle découvre. Mais voilà que la mort subite de sa sœur aînée, demoiselle d'honneur à la cour, va bouleverser le cours tranquille de son existence. Appelée à la cour par la Reine Mère en personne, Catherine de Médicis, elle se retrouve malgré elle demoiselle d'honneur en remplacement de sa sœur et comprend rapidement que cette dernière a été victime d'un assassinat. Aidé de son valet Perdicaux, elle enquête et met à jour le complot dirigé contre les Réformés.

J'avais eu l'occasion de découvrir la collection Courants noirs des éditions Gulfstream à travers la plume de Charlotte Bousquet. Faits du hasard sans doute, l'action des Noces Vermeilles se déroule à la même période historique et là encore, une jeune fille mène l'enquête. Mais nous sommes cette fois-ci en France en pleine guerres de religion. Béatrice Émégar a réussi le pari d'adopter une syntaxe proche de celle que l'on imagine pour cette époque tout en conservant une écriture d'une grande fluidité. Les noces vermeilles se lisent donc avec beaucoup de facilité et les lecteurs peuvent alors se concentrer sur l'intrigue et ses multiples rebondissements. De même, le mélange entre fiction et réalité est finement tissé, de sorte que l'on se laisse porter par l'action tout en apprenant un peu mieux l'histoire de France.

Les noces vermeilles sont donc une façon très agréable de faire découvrir à nos adolescents cette période qu'ils méconnaissent souvent. Quant à moi, cela m'a donné envie de me replonger pour la énième fois dans La Reine Margot du grand Alexandre.

(D'autres avis, ailleurs dans la blogosphère : Sophie, Gwenaelle)

Laurence

Extrait :

Le logis de la reine mère se trouvait au rez-de-chaussée, et quand nous y entrâmes je sentis mon cœur battre à tout rompre. J'étais au château du Louvre, là où logeait le roi de France, et j'allais être reçue par la reine sa mère ! Était-ce vraiment possible ? J'eus le temps de reprendre mes esprits car il nous fallut patienter dans une petite antichambre, où la chaleur était unsufférable18 ; puis une dame vint nous chercher et nous mena dans la salle où la reine recevait. La pièce était encombrée de monde et pulvérisée de parfums ; on y jouait de la musique. Je mis quelques instants avant de voir la reine Catherine, assise sur une chaise. C'était une femme corpulente, entièrement vêtue de noir, si l'on excepte la petite fraise blanche qui lui entourait le cou. Une coiffe, noire également, et très simple, encadrait son visage quelque peu empâté. Cette tenue sobre contrastait avec celle des courtisans et des dames qui semblaient un parterre de fleurs aux couleurs éclatantes.

18. Insupportable

Les noces vermeilles
Les noces vermeilles
de Béatrice Égémar - Éditions Gulfstream - 223 pages