Quinze ans plus tard, le destin réunit à nouveau les deux amis.
Ils découvrent alors l'histoire des Myrihandes, êtres mythiques aux pouvoirs phénoménaux qui auraient réellement existé.
Et le futur des Trois Cités reposent sur leurs frêles épaules. Ils sont l'espoir d'un peuple opprimé et la terreur du mystérieux Kryom.
Ils sont des âmes-sœurs. Ils sont un Myrihande.

Guilhem Meric est un jeune auteur qui signe là son premier roman.
Et pour un début, on peut dire que c'est très prometteur et que ça ne manque pas d'ambition. Plus de 500 pages et l'annonce d'une trilogie, rien que ça...

Dès le départ, le lecteur est invité à prendre part à l'action, au cœur des intrigues vécues par les personnages, le tout sur fond mythologique.
L'immersion est très rapide, l'univers est quasiment clos car rien ne se passe en dehors des Trois-Cités dont une carte est donnée en début d'ouvrage. Du coup, les descriptions sont plutôt d'ordre architecturale quand il y en a. Ce qui n'empêche pas l'écriture d'être vive, avec un certain sens du rythme et une bonne dose de mystère pour que le lecteur trouve rapidement son intérêt et enchaîne les pages.

Les personnages sont bien dessinés, bien qu'un peu caricaturaux.
Il y a bien sûr le héros rongé par le remord et un destin qui lui tombe sur le coin de la figure, l'héroïne blonde un peu naïve qui fait tourner les têtes et les cœurs, le bon ami qui a un caractère de nain dans un corps de géant et les divers adjuvants possibles. Même si on peut regretter ce listing très "classique", il n'en demeure pas moins efficace et on se prend au jeu des relations. Ce qui fait que l'on pardonne plus aisément quelques facilités de dialogue et quelques ficelles un peu grosses. A noter tout de même que le Méchant est est vraiment méchant, et qu'un certain vent de folie souffle sur quelques personnages, les rendant beaucoup plus intéressants.

L'ensemble reste très agréable à lire, plutôt bien écrit et le côté "Conte et Légendes d'un pays perdu" fascine. Il m'a semblé voir quelques clins d’œil à certains contes connus. A voir...
En tout cas, on ne boude pas son plaisir et que l'on soit petit ou grand, c'est une excellente lecture. Ne manque plus que la suite.

Cœur de chene

Extrait :

- Lune blanche, froid qui tranche, s'entendit-il murmurer en continuant de faire jouer les ombres sur son visage.
C'était la première fois qu'il s'amusait à mettre des gestes sur cette comptine qu'ils avaient inventée l'année de leur rencontre. Helya sembla trouver l'idée amusante. Poursuivant le jeu, elle étira un bras et dessina des cercles concentriques autour de la tête de Sisam, puis derrière sa nuque, telle une fée de légende jetant un charme mystérieux.
- Lune pâle, l'eau dévale, récita-t-elle à son tour, se surprenant elle-même des mouvements qui lui venaient maintenant naturellement et s'harmonisaient avec ceux de son jeune compagnon.
Ce n'étaient plus des gestes désordonnés, mais une véritable danse. Leurs mains, leurs bras balançaient, tout leur corps se mouvait avec une fluidité et une grâce surnaturelles, comme si ces ondulations qui s'entrecroisaient et modelaient leurs silhouettes avaient toujours été présentes en eux sans le savoir. Dessinant des ombres saisissantes sur les façades des maisons alentour, les deux enfants s'observaient avec la même stupéfaction, tout à la fois inquiets et émerveillés par cette formidable chorégraphie dont ils ne maîtrisaient plus l'ensorcelante perfection.
- Lune rouge... vent qui bouge, articula finalement Sisam.
Helya écarquilla les yeux, ne croyant pas ce qu'elle voyait : du jeu de leurs mains et de leurs gestes sourdait peu à peu une lumière qui grandissait et les enveloppait. Une lumière blanche, bienfaisante, puissante et chaleureuse, dans laquelle leurs mains commençaient à se fondre doucement.

Myrihande
Le secret des âmes soeurs (Myrihandes - tome 1) de Guilhem Meric - Éditions Au Diable Vauvert - 543 pages