Ce récit est construit de façon très classique et attendue, le lecteur suivant alternativement chacun des couples mère-fils : Carol et Matt ; Helen et Paul ; Gillian et Daniel. Une semaine avec ma mère n'échappe malheureusement pas aux stéréotypes du genre, à commencer par les caractères des six personnages principaux.

Nous avons donc la bonne épouse de middle-class, Carol, dévouée depuis toujours à son foyer, et son fils Matt, une espèce de jet-setteur évoluant dans le milieu des média avec soirées branchées, argent facile et jolies filles nubiles tombant sous son charme. Pour Carol, ce mode de vie est évidemment indigne de son rejeton et elle est bien décidée non seulement à lui faire comprendre qu'il ne se respecte pas mais aussi à lui trouver une fiancée de son âge, belle et intelligente.

Il y a aussi la belle Hélène, qui ne s'est jamais tout à fait remise du divorce d'avec le père de Matt et de son emménagement dans cette banlieue trop tranquille à son goût. Regrettant les folles soirées mondaines de la belle époque, elle ne comprend pas non plus pourquoi son fils n'ose pas lui avouer son homosexualité. Elle est pourtant si ouverte et compréhensive... du moins le pense-t-elle. Mais en arrivant chez Matt et son ami, ce sont d'autres surprises qui l'attendent.

Enfin, Gillian la mère juive et possessive auprès de qui aucune ancienne petite amie de son fils Daniel n'a trouvé grâce. Mais depuis que ce dernier est parti s'isoler à Édimbourg, Gillian s'inquiète de plus en plus.

Vous l'aurez compris, aucune surprise littéraire à attendre de ce récit, ni dans l'écriture, ni dans le traitement de l'intrigue. Les trois mères parviendront à leur fin après s'être tout de même remises en question. Une semaine avec ma mère n'est donc rien de plus qu'une agréable récréation autour des relations mère-fils et il faut reconnaître que quelques-unes des scènes sont assez bien vues. À lire donc sans trop d'attentes, pour le simple plaisir de se divertir quelques heures.

D'autres avis, ailleurs dans la blogosphère : Georges, Cuné, Cathulu, Lau, Nini

Laurence

Extrait :

« Ils nous ont plaquées. Pendant toutes ces années ils ont pris tout ce que nous avions à donner, et maintenant ils croient qu'un coup de fil maussade toutes les deux semaines suffit à payer leur dette, dit-elle enfin.
- C'est comme ça que ça marche, dit Gillian.
- Et bien ça ne devrait pas. », répondit Carol, la voix tremblante.
Peut-être qu'après tout elle n'était pas vieille et nulle. Peut-être que pour une fois elle devait combattre sa propension à se croire responsable des problèmes et envisager la possibilité que la faute en incombe à Matt. Peut-être que lui était jeune et nul.
« Non, ça ne devrait pas. », dit Helen, ravie d'être soutenue.

Une semaine avec ma mère
Une semaine avec ma mère de William Sutcliffe - Éditions 10-18 - 316 pages
Traduit de l'anglais par Elsa Maggion