Le narrateur vit dans un lotissement bien tranquille, et jusqu'à l'an dernier était plutôt très heureux de s'y être installé avec sa femme et ses deux enfants. Mais depuis le cancer et la mort de son épouse, il est persuadé que sa villa est l'objet d'une malédiction. À travers les cannisses de son jardin, il observe la famille qui est installée de l'autre côté de la rue et vit par procuration...
Il n'est pas question que je vous donne un élément supplémentaire de cette intrigue diabolique et c'est pour moi toute la difficulté que représente ce billet : comment vous donner envie, alors que de l'histoire, je ne peux vous en dire plus que la quatrième de couverture ? Sans doute en vous disant que j'ai été totalement happée par l'intrigue ; que Marcus Malte joue avec les nerfs de ses lecteurs de la première à la dernière ligne. On se retrouve très rapidement sur le grill, devinant bien sûr qu'il y a là quelque chose d'anormal, de malsain ; on attend le dérapage, on le pressent, et pourtant l'auteur réussit quand même à nous cueillir là où on ne s'y attendait pas. Marcus Malte, avec un écriture simple et épurée, nous fait prisonnier de l'esprit perturbé de son narrateur et nous fait vivre une expérience effrayante.
Si ce billet est extrêmement court, c'est qu'il est vraiment difficile de vous en dire plus sans vous gâcher ensuite votre propre lecture. Mais il y a dans ces 84 pages une vrai petit bijou de noirceur à savourer sans aucune hésitation. Un récit que je ne suis pas prête d'oublier et qui confirme une fois encore les excellents choix de l'Atelier In8.
Laurence
Extrait :
Quand il fait beau, je m'installe sur la terrasse, derrière les cannisses. Quand il ne fait pas beau aussi. Les cannisses, c'est une idée de Nadine. Elle disait que c'était pour être tranquille, pour qu'on ne nous voie pas de la rue, et surtout pour que les petits ne se coincent pas la tête entre les barreaux. Je n'ai jamais entendu dire qu'un gamin était resté coincé comme ça, mais bon. C'est vrai qu'on ne nous voit pas. Nous, par contre, on peut voir, à travers les fentes. C'est pas que je cherche à espionner. Je suis là, si ça bouge je regarde, c'est tout. C'est un réflexe. Leur villa est juste en face.
Canisses de Macus Malte - Éditions De l'Atelier In8 - 84 pages
Commentaires
jeudi 22 mars 2012 à 15h07
Laurence tu n'es qu'une tentatrice!!
jeudi 22 mars 2012 à 20h52
Il me tente beaucoup, je le note
vendredi 23 mars 2012 à 08h33
Un nouveau Marcus ! Je veux le lire !!!
dimanche 25 mars 2012 à 09h50
Contente d'avoir joué les tentatrices ! Et à mon avis, vous ne le regretterez pas